1961 : un Cappy Commissaires - Commentaires

Sam04Fév201216:40

1961 : un Cappy Commissaires

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Un redémarrage "pédagogique"

 

Cette période de « Cappy Commissaires », reprenant, après une longue période d’interruption, le principe d’un « camp école » destiné aux responsables territoriaux, locaux ou départementaux, semble intéressante pour plusieurs raisons.

 

Tout d’abord, c’est la première fois, après plusieurs décennies d’interruption (le dernier « Cappy Commissaires » semble s’être déroulé avant la seconde guerre mondiale, en 1938 ou 1939) que des informations décantées, résumant l’actualité du Mouvement, sont apportées à ces responsables. Or plusieurs évolutions sont intervenues depuis une quinzaine d’années, et il n’est pas sûr qu’elles aient atteint tous les niveaux, alors qu’elles se situent pratiquement dans tous les compartiments du jeu : bien entendu, l’animation des branches mais, aussi et peut-être surtout, les positions du Mouvement, ses relations avec les pouvoirs publics, la règlementation en vigueur, les investissements, la gestion des groupes locaux…

 

Sur ce dernier point, par exemple, les choses ont grandement changé, et René Duphil, avec beaucoup de tact et de prudence, explique qu’il va  falloir ouvrir des comptes au nom de l’association et ne plus se contenter de mettre l’argent sur celui du chef de groupe… On n’en est pas encore à la comptabilité de groupe mais elle pointe son nez… Nous n’avons pas repris les topos correspondants, mais ils sont très explicites de ce point de vue : le Mouvement n’est plus une juxtaposition de bonnes volontés individualisées, mais doit se construire une personnalité « collective ». Au passage, il est précisé que c’est le Mouvement qui prend position, et non les groupes locaux…

 

Au plan général des principes, de nombreux topos reviennent, en insistant, sur les « dominantes » des dernières années – en fait, depuis 1947 : des sociétés de jeunes, l’importance des conseils et des entreprises, le rôle « citoyen » qui doit être celui du Mouvement à tous les niveaux. Même si esprit et méthode sont affirmés – jungle pour la branche Louveteaux, loi et promesse pour la branche Éclaireurs, service pour la branche Route -, tous insistent sur le fait qu’il s’agit de moyens et non de buts : le livre de la jungle est un cadre de jeu, la loi est la règle du jeu scout, le clan est une structure autonome… Il est évident que ces orientations pédagogiques sont présentées dans les stages de formation du premier degré (les « C.E.P. « ) et du second degré (les « Cappy ») mais que les responsables locaux n’ont pas toujours pris la dimension de l’évolution qu’elles représentent par rapport au scoutisme « classique » d’avant-guerre.

 

Les animateurs disposent tous d’une solide expérience de terrain : Eugène Bourdet a succédé à Henry Gourin comme responsable national de la branche Éclaireurs ; Pierre Bonnet était, jusqu’à une date récente, responsable de groupe dans l’Allier et vient d’être appelé à l’échelon national où il a la charge de  l’organisation des manifestations du cinquantenaire ; Jeannine Badoux est responsable régionale de la branche Éclaireurs en Provence après avoir été responsable d’unité ; Charles Boganski est responsable national de la branche aînée et organisateur des « Équipes Route Outre-Mer » (EROM) ; Andrée Barniaudy, ancien responsable Louveteaux en Provence, est responsable nationale de la branche et dirige un « Cappy Louveteaux » sur le même site…. Et une préoccupation de "rayonnement" - terme choisi pour éviter celui de "propagande" - commence à être évoquée, avec la participation de parents, amis et anciens qui sont appelés à donner un coup de main à tous les niveaux du Mouvement. Elle se concrétisera par l'édition de la plaquette du cinquantenaire, évoquée par ailleurs.

 

À noter qu’on chante beaucoup, surtout du répertoire scout et folklorique de William Lemit (qui participera à l’animation de l’une des sessions suivantes à Montry). Ateliers, enquêtes et préparation des veillées ou de l’opération « rayonnement » occupent le reste du temps. Le tout à Boulouris, en été, le long d’une côte qui donne plus envie d’aller se baigner que de se promener en uniforme et foulard…

 

Dédicace par Jean Estève du carnet de Cappy d'un des animateurs :

 


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