1950 : les Éclaireurs Français en Métropole et en Algérie - La méthode pédagogique

Jeu29Déc201109:42

1950 : les Éclaireurs Français en Métropole et en Algérie

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Les années 30 sont surtout représentées par un « carnet de chef de patrouille » édité à la Revue Française, 11, rue de Sèvres à Paris 6ème. On y trouve des fiches individuelles concernant les membres de la patrouille, avec l’indication des « examens » d’aspirant, deuxième classe, première classe, puis des badges acquis.

Pour la deuxième classe, les épreuves concernent chant, nœuds, signalisation, secours, observation, camp, orientation, lecture, économie, étude nature et… « religion ». Pour la première classe, s’y ajoute natation, cuisine, topographie, travail manuel, élocution et « apost ». « Religion » et « apost » y son barrés et nécessitent la recherche d’une explication : il semble que ce carnet ne soit pas édité par les E.F., mais par une association catholique, et ait été utilisé par le chef d’unité. Mais il est clair que, malgré les réticences de Coubertin envers la conception britannique du scoutisme, on ne trouve pas de différence notable avec la mise en œuvre observée dans d’autres associations à la même époque… La formation est assurée par des « camps écoles » comme dans les autres Mouvements.

Cette méthode perdurera, comme en atteste le diplôme de deuxième classe de Jean-Michel Company obtenu le 21 avril 1957 à Alger. Un « carnet de l’éclaireur et de l’éclaireuse » présente les Éclaireurs Français sous une forme qui, sans faire directement allusion au scoutisme  (qui y est explicité en pages 3 et 4) les y apparente en insistant sur l’ouverture à tous : « Ils admettent les enfants (…) de toutes conditions sociales, sans distinction d’opinions, de races ou de religions. La liberté de tous les cultes est à leurs yeux chose sacrée qui ne relève que de la conscience de chacun et dans laquelle le mouvement E.F. ne peut et ne doit intervenir ». Cette précision nous semble importante dans une région très « multi-culturelle ».

Une page de ce carnet rappelle la Loi :

1. l’Éclaireur aime sa Patrie

2. L’Éclaireur fait honneur à ses parents, à ceux qui le dirigent

3. L’Éclaireur a le culte de l’honneur et respecte sa parole

4. L’Éclaireur est chevaleresque et fait chaque jour une bonne action

5. L’Éclaireur est l’ami de tous et le frère de tout autre Éclaireur

6. L’Éclaireur obéit joyeusement et est toujours de bonne humeur

7. L Éclaireur est serviable et respecte le bien d’autrui

8. L’Éclaireur aime les plantes et les animaux

9. L’Éclaireur est ordonné, travailleur et persévérant

10. L’Éclaireur est propre dans ses paroles, ses pensées et ses actes.

Loi en dix articles, dont l’esprit est le même que pour les autres associations.

Dès 1947, le Mouvement est ouvert aux filles, et de nombreuses photos montre des camps de Petites Ailes (apparemment en coéducation avec les garçons) et d’éclaireuses. Sur ce plan donc, les Éclaireurs Français semblent avoir pris un peu d’avance sur les Éclaireurs de France, qui n’adopteront réellement la coéducation qu’après l’échec de la tentative de rapprochement avec la section neutre de la F.F.E. au début des années 50. Le « rapport d’activité » (déposé en Préfecture) précise : « En effet, nous voyons naître parmi nous une « branche féminine » qui, à l’heure actuelle, est l’unité la plus importante du groupe. Des cheftaines et chefs viennent parmi nous compléter l’oeuvre entreprise et se dévouer sans compter pour l’idéal si beau qui est celui des Éclaireurs Français ». On peut penser que cet élargissement s’est fait naturellement, à partir des souhaits des familles, au vu des résultats et des enthousiasmes des garçons…

Une unité de Maison Carrée

Deux autres orientations méritent un développement : les activités internationales, et le concept de camps-colonies.

 

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