1950 : les Éclaireurs Français en Métropole et en Algérie - Les « camps-colonies »

Jeu29Déc201109:42

1950 : les Éclaireurs Français en Métropole et en Algérie

Index de l'article

 

Le concept de camp-colonie semble avoir vu le jour en 1955. Un article paru en 1958 pose le problème et présente la solution proposée, solution qui va être mise en application jusqu’aux années 60, avec la création d’un lieu d’accueil en métropole. Le problème posé est, pratiquement, celui qui conduit, dans la même période, les E.D.F. à la notion de « camps ouverts » et à une politique d’investissements. Si le camp d’unité « classique » continue d’exister, il va être complété par une organisation adaptée à cette ouverture, présentée par une plaquette éditée spécialement.

L’article est intitulé : «  Bonnes vacances ». Il constate « une certaine désaffection des enfants pour les camps au bénéfice des colonies de vacances. (…). Voilà le problème qui se pose aux Éclaireurs Français, qui se pose au Scoutisme tout entier :

1°- le Scoutisme a-t-il encore un rôle à jouer dans l’organisation des vacances pour la jeunesse ?

2°- doit-il se limiter à satisfaire une jeunesse sélectionnée, entrainée, mais forcément limitée ?

3°- ou bien doit-il rechercher une nouvelle formule qui non seulement permette de conserver tous ses adeptes pendant les vacances, mais encore d’attirer vers lui la     masse des jeunes sollicités par les colonies et autres organismes de vacances ? »

La suite est cla ire : « Poser le problème c’est le résoudre. C’est pourquoi nous avons tenté de réaliser le troisième point par notre formule de « camps colonies de vacances ».

Elle répond par avance à une critique classique de toutes les innovations (On se croirait aux E.D.F. !) : «Une critique trop facile parce que vague, trop imprécise, consiste à dire que le camp-colonie de vacances n’est pas du Scoutisme.  Je ne vois pas en quoi une base de départ comportant un confort supérieur au camp scout classique, et surtout des installations sanitaires indispensables (…) peut nuire aussi bien à l’esprit qu’aux techniques classiques du Scoutisme. (…). »

Et le coup est parti : « C’est pour atteindre ce but qu’un camp-école a été organisé durant les vacances de Pâques à Saint-Clément. Il avait pour but une préparation minutieuse du camp-colonie de vacances 1958. (…). Ceci ne peut présager que de « bonnes vacances » pour 1958, et c’est le vœu que je formule, tant pour le camp-colonie de Saint-Clément que pour tous les camps organisés par les autres groupes E.F. »

Cette conclusion, signée « Mouflon » (le totem d’A. Company), semble indiquer que cette initiative est, à l’origine, celle d’un groupe, mais elle ne tarde pas à être mise à la disposition de l’ensemble du Mouvement et, comme l’atteste l’historique repris plus haut, reçoit des séjours jusqu’en 1955 en Algérie même. Les événements conduisent à supprimer le séjour de 1956 prévu à Gouraya et à l’organiser en métropole, dans l’Allier à Saint-Clément où l’association achète, l’année suivant, le domaine de Bel-Air qui les recevra sans interruption jusqu’en 1964, avec une manifestation particulière en 1961 à l’occasion du cinquantième anniversaire du Mouvement.

Le camp Bel Air à Saint-Clément

La dernière étape – celle de la fusion avec les autres associations de scoutisme laïque – sera évoquée dans le chapitre « le nouveau Mouvement ».

Imprimer