2018 : une réflexion sur scoutisme et intégration

Lun11Fév201909:43

2018 : une réflexion sur scoutisme et intégration

 

… des handicapés en général

 

 

Les textes qui suivent sont les résumés d'interventions lors de la « journée de la mémoire du scoutisme laïque » le 24 novembre 2018.

 

 

Scoutisme et intégration

 

Janik PIKULA Infirmier - Cadre de Santé, Ancien Scout de France

Président de l’Association Scoutisme, Patrimoine et Collections

 

Introduction

Pour commencer mon intervention, je tiens à remercier Yvon, Henri-Pierre et toute l’équipe qui a organisé cette nouvelle journée de la mémoire du Scoutisme Laïque.

Après une rapide présentation de mon parcours, je vais essayer de compléter l’introduction historique d’Yvon ainsi que les témoignages que nous venons d’écouter.

Comme Chef scout aux S.D.F., je n’ai pas eu d’expérience quant à l’intégration de jeunes en situation de handicap dans la Troupe. Du point de vue professionnel, j’ai eu quelques relations avec les Éclaireuses et Éclaireurs de France, concernant des séjours de vacances pour les adultes présentant des troubles psychiatriques. Mais si je suis devant vous aujourd’hui, c’est parce qu’entre 2015 et 2017, j’ai suivi un Master en Sciences de l’Education à l’Université Paris 8 - Saint Denis. Dans ce cadre universitaire,  j’ai réalisé une recherche (sous  la direction de J.L. Legrand) dont le sujet était le Scoutisme d’Extension. Je vais donc vous proposer une rapide synthèse de mon travail de recherche sur la partie histoire de l’Extension. Mon travail n’était pas spécifique aux E.E.D.F., cette problématique de l’intégration ayant concerné tous les mouvements du Scoutisme Français, ainsi que les autres associations scoutes hors S.F.

Je commence donc avec quelques généralités historiques qui vont poser le décor, puis je vais amener ensuite quelques éléments de réflexion qui vont faire le lien avec les présentations de cet après-midi.

 

 

À la Fédération Française des Éclaireuses, on est « éclaireuses malgré tout »

 

 

Le Scoutisme : une école de la vie :

 

 

 

Le Scoutisme est un mouvement éducatif, avec une visée émancipatrice, qui s’adresse à tous, hors du cadre scolaire, dans une forme d’éducation non-formelle (et informelle), qui correspond bien à la définition d’Éducation Populaire. Il est reconnu et agréé comme tel. B.P. a voulu que sa méthode soit « une école de la vie ».

Le Scoutisme intègre une approche holistique  de l’éducation, c’est-à-dire qu’il s’adresse au jeune, à l’enfant, dans sa globalité : physique (santé), intellectuelle (connaissances), émotionnelle (formation du caractère), sociale (communautaire) et spirituelle (religieuse ou philosophique).

En préambule de son ouvrage B.P. écrit : « J’ai exposé à maintes et maintes reprises que le but du Mouvement scout est de former des hommes et des femmes, des citoyens possédant santé et bonheur, capables de se rendre utiles à leur prochain. » (1)

Le Scoutisme, intègre également une approche universelle, dans le sens où il doit embrasser la totalité des individus. Mais si en 1907, le Scoutisme s’est d’abord adressé aux enfants en « bonne santé », qu’en est-il du sujet qui nous intéresse, c'est-à-dire du Scoutisme d’Extension ?

 

Le Scoutisme d’Extension

« Vouloir faire pratiquer le Scoutisme à des enfants infirmes semble au premier abord une gageure. Le seul mot de Scoutisme évoque ces bandes de joyeux garçons turbulents, pleins de vie et de cris, avides de plein air et de camps, attirés par l’effort d’une vie rude. »

Cette citation de Jean Gouzi (2) résume bien l’idée générale à l’origine de mon questionnement.

Les débuts du Scoutisme d’Extension peuvent être situés entre 1925 et 1927 en fonction des documents retrouvés.

Le Scoutisme a toujours été un Mouvement qui s’est déclaré ouvert à tous, même si une étiquette de mouvement « élitiste » lui a été collée. Afin de toucher tous les enfants, une proposition de Scoutisme fut donc imaginée pour les enfants handicapés. Celle-ci fut nommée L’Extension.

« Notre rôle est de maintenir la normale des esprits humains dont les conditions d'existence sont inhumaines. » (A. de Knyff, « Le Scoutisme d’Extension ». Revue Vaincre, 15 février 1935.)(3)

À partir de la fin des années 20, de nombreux Groupes Extension se développèrent dans les différentes structures de soins (sanatorium, préventorium, hôpitaux…). C’est la forme de pratique la plus connue : des groupes spécifiques créés au sein d’Institutions. J’ai au cours de mes recherches pu retrouver des traces de ces créations et des activités de ces groupes dans les différentes revues officielles des Mouvements, ainsi que dans des documents d’archives.

Dès 1925, on retrouve deux notions dans l’utilisation du terme Extension : enfants malades ou handicapés et enfants « en danger moral ». Donc les « infirmes » et les « inadaptés » pour utiliser les termes de l’époque.

J’aimerais souligner les travaux d’Henri Joubrel sur la partie « Enfance inadaptée » ; ci-contre un de ses ouvrages présentant l’intérêt du scoutisme pour la rééducation : « Nous examinerons dans cette étude les effets du scoutisme dans l’atténuation ou la réversion des troubles du caractère chez l’enfant et l’adolescent, et en particulier son action en face de leurs manifestations anti-sociales. » (4)

 

 

Les jeunes malades intégrés dans les Mouvements étaient bien considérés comme des scouts, mais dans une organisation à part de celle des enfants valides et bien portants. D’ailleurs, ont existé, dans certaines associations, en plus des insignes officiels, des insignes différents qui leur étaient attribués, et qui montraient leur appartenance à la branche Extension. Cette branche était structurée comme les autres.

 


 

 

Ci-dessus vous pouvez voir la bande Scouts de France Extension et l’insigne S.D.F. des unités par correspondance. On y voit symboliquement la croix rouge et l’oiseau qui porte la lettre.

À droite, l’insigne de l’Extension des Guides de France était aussi très symbolique. L’ancre attachée solidement malgré vents et marées, c’est la foi qui empêche de sombrer quand la maladie vous donne envie de désespérer. Le soleil c’est l’espérance.

Cette proposition Extension / EMT s’adressait à des enfants infirmes moteurs, handicapés sensoriels, déficients mentaux, mais également à des enfants malades nécessitant des soins au long cours (pulmonaires, tuberculeux...).

Mais cette forme s’est vite révélée insuffisante. Que faire des jeunes qui rentraient chez eux et se retrouvaient isolés ? Les responsables ont alors imaginé en 1929 une autre forme de pratique du Scoutisme : le Scoutisme par correspondance. L’objectif était d’impliquer les jeunes dans une vie en collectivité, même si physiquement ils étaient isolés des autres :

« Pour permettre aux malades isolés (et malgré leur maladie), de devenir des hommes heureux, utiles, équilibrés, nous voulons avec eux pratiquer un Scoutisme vrai, profond, complet. » (5)

La période de la Seconde Guerre mondiale fut difficile pour toute la population et d’autant plus pour les personnes malades et handicapées qui se retrouvaient sans soins. Dans son mémoire de Maîtrise, Séverine Moutillard relate une anecdote sur l’histoire des Scouts de France à Nancy :

« Les scouts consacraient aussi du temps aux blessés et aux malades, notamment par l’accueil des blessés, aux côtés de la croix rouge. Pendant la guerre, certains établissements de soins, situés au bord de l’océan furent fermés par les Allemands. De nombreux “ petits allongés ” retournèrent dans leur famille. Tuberculeux osseux de Berck, polios se retrouvaient souvent grabataires, loin d’amis de leur âge et de structure pour éviter l’isolement. Ceux-ci étaient restés dans les établissements épargnés n’en étaient pas moins coupés du reste de la France occupée. Le Chef de la 12e Nancy eut l’idée de rompre cette solitude morale en faisant entrer de jeunes malades dans un vaste circuit unissant allongés et bien portants. Chaque mois, les quatre patrouilles de la Troupe composaient un petit cahier de récits de leurs réunions, activités, camps et également d’anecdotes vécues, d’articles techniques ou de bricolage, de travaux manuels et de chants. » (6).

Cet exemple nous montre, la capacité qu’ont eue les Chefs pour s’adapter au contexte compliqué de la guerre (7).

C’est le premier exemple que j’ai trouvé, d’intégration de malades, dans une Troupe de « bien portants ».

Il existait donc une organisation, avec des Groupes hyperspécialisés par déficience, en lien avec les Institutions les accueillants.

Lors de l’Assemblée générale des Guides de France de 1965, les responsables ont constaté la disparition progressive des unités de pulmonaires, et dès lors, l’Association va orienter son action vers le handicap psychologique. En 1966, les Guides de France créent leurs premières unités à destination des jeunes filles handicapées mentales.

En 1969, les E.D.F. comptaient en leur sein :

- 13 unités d’aveugles et de malvoyants,

- 10 unités de sourds et de malentendants,

- 4 unités de paralysés,

- 28 unités de déficients intellectuels,

- 1 unité de jeunes caractériels,

- 1 unité de jeunes épileptiques,

- 1 unité de malades pulmonaires,

 - 14 unités de cas sociaux.  (8)

Les 14 unités de « cas sociaux » appartiennent à la sous-branche de l’Extension « enfance en danger ».

La question de l’intégration des enfants handicapés s’est posée à la fin des années 60 (9) et au début des années 70. À partir de cette période, le nombre d’unités spécifiques s’est progressivement réduit, lié en grande partie à l’évolution de la médecine.

Depuis 1981, le scoutisme avec les personnes handicapées s’efforce de suivre les recommandations issues de l’année internationale des handicapés.

La Fédération des Scouts Catholiques de Belgique (F.S.C.) a publié dès 1982, un livret de 83 pages intitulées : « Il suffit de passer le pont – Propositions et expériences pour un scoutisme ouvert aux handicapés ». Dans l’introduction, il y est écrit : « Tu te dis l’intégration c’est bien quelque chose de possible, de riche, même de souhaitable. Mais tu hésites à faire le pas, à traduire cela dans ton animation. » (10)

Cet extrait de la proposition d’action F.S.C. montre à elle seule le tournant qu’a pris le mouvement scout au début des années 80 sur le sujet du handicap : « Il faut quitter le domaine des déclarations pour entrer dans une politique concrète d’ouverture du Mouvement. Une telle politique demandera sans doute de revoir certaines attitudes, de dégager dans notre projet éducatif l’essentiel de l’accessoire, de repenser le scoutisme en fonction de ceux qui en sont exclus, de proposer avec foi et humilité un vrai Scoutisme à l’ensemble des jeunes. » ([11])

Dans les messages clés publiés dans par le bureau mondial du Scoutisme de Genève en 1988, nous trouvons une nouvelle dénomination celle de « Scoutisme intégré ». (12)

En 1989, l’Organisation Mondiale du Mouvement Scout rédige un rapport sur le sujet de l’intégration. On peut y lire : « Curieusement, sous l’appellation de “ scoutisme d’Extension ”, le scoutisme avec les personnes handicapées se retrouvait parfois mis à part, considéré comme un scoutisme spécial, différent du scoutisme “ normal ”. Ceci ne doit pas être le cas. » (13)

Ma présentation semble démontrer que cette proposition Extension, était une évidence dès le départ. C’est loin d’avoir été le cas. L’Extension a bien sûr eu ses détracteurs et a provoqué des réticences, voire des résistances à l’extérieur, mais aussi à l’intérieur des Mouvements.

Pour exemple, un document retrouvé aux archives de l’A.P.-H.P. : le 12 juin 1934, une première note « Organisation du Scoutisme à l’Hôpital Maritime de BERCK » est envoyé au directeur de l’Assistance Publique pour lui demander officiellement l’autorisation d’organiser des séances de Scoutisme. Dans un courrier en date du 23 juin, M. le Directeur de l’A.P.- H.P., répond : « Avant d’établir mon rapport à ce sujet, je désirerais entrer en contact avec Mme MOERER qui paraît être l’instigatrice du Mouvement ; mais jusqu'à présent je n’ai rien pu découvrir la concernant ; a priori la question me paraît délicate. Il est à craindre que le groupement, en dépit de la promesse donnée, ne demeure pas dans une stricte neutralité. Et de toute façon, il importe de connaître la nature de l’enseignement proposé. Il semble en outre que l’avis des parents doive être demandé. »

 

Conclusion :

Pour conclure quelques remarques sur le passé.

Les Mouvements de Scoutisme, tout au long du vingtième siècle, ont su s’adapter aux évolutions sociétales, médicales et législatives. Les Associations ont fait preuve de beaucoup de créativité pédagogique. Loin de la communication officielle des Associations, cette mise en œuvre n’a pas été un long fleuve tranquille, et a eu ses détracteurs en externe comme en interne. Vu le nombre de groupes recensés cette proposition n’a pas été aussi anecdotique que l’on peut parfois l’entendre.

L’impact de ces expériences de Scoutisme auprès des enfants handicapés sur le regard porté par la société sur le handicap mériterait une étude en soi.

L’évolution du vocabulaire utilisé est intéressante à suivre, les termes utilisés à l’époque peuvent choquer aujourd’hui.  Les documents d’époque sur le sujet sont difficiles à retrouver de nos jours, et  c’est en faisant cette recherche que j’ai compris l’importance, et la nécessité de la sauvegarde des archives personnelles. Merci à Michel de nous avoir présenté le cahier de sa tante. Un document exceptionnel.

Un autre document original est  disponible sur internet sur le site du PAJEP, Film du mois Mai-Juin 2012. Film « Joie de vivre » (1946). Présentation du film par Mathias Gardet, maître de conférences en sciences de l'éducation, historien, université de Paris 8, CIRCEFT.

Aujourd’hui :

La législation a évoluée mais plus vite que les représentations individuelles :.

Effet paradoxal : différence entre le discours / pratique.

Effet de balance. Discussion sur le possible de l’inclusion généralisée – On peut s’interroger sur l’idée de l’égalité et de l’inclusion à tout prix.

Discussion sur l’accompagnement de l’encadrement.

Mais gardons ces éléments de discussion pour la suite…

 

(1) Lord Baden-Powell « À l’école de la vie »

(2) Jean Gouzi « L’enfant handicapé et le scoutisme », A.N.A.E., s.d., p.6

(3) Cité par J. Chauderon, « Le scoutisme devant le médecin », Bordeaux, imprimerie Delmas, 1936

(4) Henri Joubrel « Le scoutisme dans l’éducation et la rééducation des jeunes », P.U.F. 1951, p. 28-29

(5) « Scoutisme par correspondance », éditions S.D.F., sans date

(6) S. Moutillard « Les Scouts de France de Nancy dans la tourmente de le seconde guerre mondiale », mémoire de maîtrise en histoire contemporaine, Université de Nancy II, 1998, p. 77

(7) Rappelons que le scoutisme a été interdit par les Allemands en zone d’occupation dès le mois d’août 1940. Nous avons aujourd’hui de nombreux témoignages et documents à notre disposition, qui montrent que l’activité scoute ne s’est néanmoins pas arrêtée et fut pratiquée de manière clandestine.

(8) Routes Nouvelles, n° 43 bis,  1970

(9) Cette période, marquée par les événements de mai 68, a ouvert et accéléré les débats sur l’intégration

(10) « Il suffit de passer le pont – propositions et expériences pour un scoutisme ouvert aux handicapés » F.S.C. 1982 – (11) Ibidem, p.5

(12) « savoir agir – bulletin d’information sur la santé et le handicap » Bureau Mondial du scoutisme, n°1, septembre 1988

(13) Dossier « C’est possible », O.M.M.S., 1989


 

 

 


 

Quand « Routes Nouvelles » évoquait le sujet dans les années 1980 :

 

 

 



Une expérience d’intégration de jeunes sourds

dans un village international d’enfants « copain du monde »

Christian Hogard, responsable du groupe E.E.D.F. de Loon-Plage

 

Le village international des enfants « copain du monde »  a accueilli des jeunes sourds et malentendants de 2014 à 2016. Cette expérience s’est avérée plutôt bonne et l’intégration de ces jeunes fut, à n’en pas douter, une réussite. Bon nombre d’entre eux ont d’ailleurs gardé le contact avec nous.

Le groupe EEDF de l’Institut national de jeunes sourds de Paris et l’association Loisirs éducatifs de jeunes sourds avaient beaucoup facilité le travail, ce qui fut très important pour le groupe EEDF de Loon-Plage organisateur des séjours.

Cette expérience, avec des jeunes que nous ne connaissions pas et qui, dispersés, venaient  de plusieurs régions de France, aurait dû et aurait pu durer encore longtemps, mais les circonstances du fonctionnement de nos associations en ont décidé autrement.

Durant le séjour, ces jeunes handicapés ont toujours montré beaucoup de compréhension et les relations ont toujours été bonnes, avec l’équipe d’animation et la direction ; nous avions, d’un commun accord, décidé qu’il n’y aurait pas de régime différent entre les participants au village, d’origines très variées – enfants réfugiés sahraouis et de camps de réfugiés d’Algérie, enfants d’autres pays, de France et du monde.

Néanmoins, de par certaines habitudes quelque peu « budgétivores »  de la part des accompagnateurs des jeunes sourds, il a fallu, plusieurs fois, rediscuter les programmes d’activités, nos amis ayant un peu de mal à comprendre que, dans le scoutisme, nous organisons nos propres animations (sans faire appel à des prestataires extérieurs). Un petit réajustement régla ce petit problème…

Cette expérience de rencontre entre jeunes d’origines si différentes fut bénéfique pour tous et apporta à chacun un autre regard sur ce handicap : aussi bien pendant les veillées que pendant les grands jeux, les jeunes sourds se sont totalement intégrés et ont beaucoup participé.

Sur les trois années de cette coopération, deux furent totalement bénéfiques, la dernière un peu moins. De la part des cadres, nous avons eu à supporter des remarques sur l’insuffisance d’adaptation des activités à la surdité. À la réflexion, nous avions mal choisi l’équipe d’encadrement peu préparée à ces rencontres entre jeunes d’origines et de langues différentes : voir ci-après (*) extrait de lettre de l’équipe.

Aujourd’hui, dans nos villages internationaux des enfants « copain du monde », forts de cette expérience vécue avec ces jeunes sourds et malentendants, nous intégrons des enfants handicapés venant de tous les pays invités. La preuve est faite, là encore, que cette coopération a eu des résultats positifs et il est dommage, à mes yeux, qu’elle n’ait pu se prolonger. Nous gardons de ces moments partagés des souvenirs très riches !

(*) « Nous souhaitons vous rappeler que nous ne sommes pas seulement des personnes handicapées. Nous appartenons également à une minorité linguistique et culturelle qui souhaite simplement être respectée dans ses droits. Quoique nous ayons notre mode de pensée, ce n’est pas parce qu’il est minoritaire qu’il doit être renvoyé à un statut subalterne, irrationnel et inintéressant. »

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