2017 : Simone Veil a été membre de la Fédération Française des Éclaireuses, section « neutre », à Nice

Sam08Juil201715:08

2017 : Simone Veil a été membre de la Fédération Française des Éclaireuses, section « neutre », à Nice

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… avant d’être déportée en tant que juive.

 

 

Sa cheftaine était notre amie Pie Rigolote, Jany Claudin, qui nous a quittés voici quelques années.

Ses obsèques nationales ont été accompagnées par le Chant des marais qui peut résumer son parcours humain :


I

Loin dans l’infini s’étendent
Les grands prés marécageux,
Pas un seul oiseau ne chante
Dans les arbres secs et creux.

Refrain
Ô terre de détresse
Où nous devons sans cesse
Piocher, piocher.


II
Dans ce camp morne et sauvage
Entouré de fils de fer,
Il nous semble vivre en cage
Au milieu d’un grand désert.

III
Bruits des pas et bruits des armes
Sentinelles jour et nuit
Et du sang, des cris, des larmes,
La mort pour celui qui fuit.

IV
Mais un jour dans notre vie,
Le printemps refleurira,
Liberté, liberté chérie
Je dirai : « Tu es à moi ! »

Dernier refrain
Ô terre d’allégresse
Où nous pourrons sans cesse,
Aimer, aimer.

 

Simone a écrit en 2014 un texte remarquable, intitulé "I am a jewish", que nous mettons en ligne à l'intention de… toutes les générations.

 


 

« Née et élevée au sein d’une famille française de longue date, j’étais française sans avoir à me poser de question. Mais être juive, qu’est-ce que cela signifie pour moi comme pour mes parents, dès lors qu’agnostique – comme l’étaient déjà mes grands-parents – la religion était totalement absente de notre foyer familial ?

De mon père, j’ai surtout retenu que son appartenance à la judéité était liée au savoir et à la culture que les juifs ont acquis au fil des siècles en des temps où fort peu y avaient accès. Ils étaient demeurés le peuple du Livre, quelles que soient les persécutions, la misère et l’errance. Pour ma mère, il s’agissait davantage d’un attachement aux valeurs pour lesquelles, au long de leur longue et tragique histoire, les juifs n’avaient cessé de lutter : la tolérance, le respect des droits de chacun et de toutes les identités, la solidarité. Tous deux sont morts en déportation, me laissant pour seul héritage ces valeurs humanistes que pour eux le judaïsme incarnait.

De cet héritage, il ne m’est pas possible de dissocier le souvenir sans cesse présent, obsédant même, des six millions de juifs exterminés pour la seule raison qu’ils étaient juifs. Six millions dont furent mes parents, mon frère et nombre de mes proches. Je ne peux me séparer d’eux. Cela suffit pour que jusqu’à ma mort, ma judéité soit imprescriptible. Le kaddish sera dit sur ma tombe. Je suis juive. »

 

Bel exemple de laïcité active !

 

 


 

Pour sa "lettre PACA" de l'été 2017, Nelly Gibaja  retrouvé quelques pages de l'ouvrage "Une vie" de Simone Veil faisant allusion à ses activités d'éclaireuse. Nous la remercions de nous avoir autorisés à les reproduire :

 

Dans son autobiographie, Une vie, le live de Poche, Stock Ed. , elle dit :

- page 1, où elle regarde des photographies : « nous rions au éclats mes soeurs et moi, lors d’un camp éclaireur ».

- p 19 « Puis, très près de chez nous, (…) un vrai petit bois de mimosas tapissé de violettes. Nous allions souvent nous y promener le dimanche, et lorsque nous avons été plus grande, le jeudi avec les éclaireuses. »

- p 22 « En fait, je n’avais pas vraiment la sensation d’une coupure entre la vie familiale et celle que je menais en dehors de la maison, au lycée ou avec les éclaireuses. L’ensemble formait un environnement homogène, ce qui créait une sensation sécurisante. (…) Les éclaireuses étaient toutes des camarades de lycée, et nos familles se fréquentaient et se rendaient des services.

Par exemple, c’est Maman qui confectionnait les cravates pour les éclaireuses. J’avais ainsi le sentiment de vivre au sein d’une communauté aux contours informels, mais à l’intérieur de laquelle les échanges étaient multiples et chaleureux. »

 

 

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