Louis François, futur président des E.D.F., a fait partie du réseau « C.N.D. » du colonel Rémy ; il y a recruté, entre autres, Pierre Brossolette et Georges Lapierre.
Dans ses mémoires, il situe sa deuxième naissance dans son entrée aux Éclaireurs de France… Et conclut, après le passage par les camps de la mort : » C’est par une action positive et constante en faveur des droits de l’Homme, de la démocratie, de l’organisation internationale, que la communauté des nations trouvera les chemins du progrès, de la paix, et peut-être du bonheur. »
Arrêté, il a été emprisonné à Fresnes puis déporté à Neuengamme. À Fresnes, il a gravé, sur les murs de sa cellule, quelques poèmes dont nous donnons un exemple.
(Extrait de l’ouvrage « Une jeunesse engagée »)
À mes fils – poème gravé sur un mur de la prison de Fresnes
Ainsi que deux agneaux blottis près de leur mère,
Étonnés et craintifs, regardant votre père,
C’est la vision, mes fils, de mes derniers instants.
Pourquoi j’ai dû partir, et partir si longtemps,
Vous comprendrez mieux plus tard.
La France naufragée, pillée comme une épave,
La France une prison, la France des esclaves,
Tel fut le sort affreux du pays le plus doux,
Je n’ai pu l’accepter ni pour moi ni pour vous,
Vous comprendrez mieux plus tard
Pour que notre patrie redevint libre et fière,
J’ai subi tous les maux de la vie prisonnière,
Pour que vous deveniez de vrais hommes demain,
J’ai supporté le froid et l’ennui et la faim
Vous m’aimerez mieux plus tard.