1912 Pierre Déjean naît à Auch, dans une famille attentionnée, à qui il doit sa solide éducation.
Sa jeunesse se déroulera en Gascogne
1921 Il découvre, à l’âge de 9 ans, le Scoutisme en visitant, avec son père, un camp régional des troupes d’Auch, Tarbes et Bagnères. Il s’enthousiasme pour les feux de camp, les jeux et les tentes.
1924 Il intègre la troupe d’Auch. Nous sommes en pleine période peau-rougiste du Scoutisme.
1925 Il perd sa jambe droite dans un accident de la route. Sans appareillage, au départ, il continue à faire du Scoutisme. Pour les déplacements qu’il ne pouvait faire à cloche-pied, ses parents avaient acheté une voiturette tirée par un âne. Arrivé sur le terrain de camp, Pierre reprenait toutes ses activités, organisait le coin de patrouille et participait même aux prises de foulards. Seuls la thèque et le hoquet sur gazon lui étaient impossibles ! Dès qu’il eût sa jambe artificielle, et malgré les douleurs, il était de toutes les actions. Il mettait beaucoup de conviction dans ses actes et, de ce fait, avait de l’ascendant sur tous.
1927 Il devient Chef de la patrouille des écureuils, puis de celle des cerfs. Il est totémisé Vieille Cigogne.
1928 A 16 ans, il prend en charge sa troupe. Ensuite, il devient Commissaire de district adjoint de l’Armagnac et du Gers. Il est nommé chef de la troupe Michel Montaigne à Bordeaux et participe activement aux activités nautiques et théâtrales.
1936 Il est nommé Chef de groupe sur Bordeaux (Commissaire Local)
Mariage avec Jeanne Déjean (Sloogui). Deux garçons naîtront de cette union.
1937 Nomination en tant que Commissaire de District à Toulouse. Engagement routier au clan Tourny (RS)
1938 Nomination en tant que Commissaire de province à Bordeaux.
1939 Il monte sur Paris, au siège national des Eclaireurs De France, afin de devenir Commissaire National Adjoint, puis Commissaire National à la branche Eclaireur.
1940 Pendant l’occupation, il assure, au péril de sa vie, la direction des EDF en zone nord et s’entoure d’une équipe de permanents. Grâce à cela, les groupes reprennent courage, malgré l’interdiction et les activités sont maintenues sous le couvert d’associations telles que : la Maison pour tous, le Touring Club de France, le Club alpin français ou bien la Croix rouge de la jeunesse.
1943 Il couronne sa carrière scout en organisant, en pleine occupation, le camp national des meilleures patrouilles.
Membre du réseau de renseignement Mithridate, il est arrêté par la Gestapo, le 2 septembre, au siège national des EDF, au 66 rue de la Chaussée d’Antin, dans le 9ème arrondissement de Paris.
1944 En avril, il arrive au camp de Compiègne avant d’être transféré en Autriche, dans le camp
de concentration de Mathausen, qui sera libéré en mai 1945.
Le 18 août 1944, quelques jours après le débarquement en Normandie, il est assassiné à coup de crosse de fusil, par un garde. En effet, son handicap, l’empêchait, sur la fin, de suivre le rythme infernal des travaux forcés.
« Lorsque Vielle Cigogne vous saluait, sa poignée de main gauche était chaleureuse et ferme.
Il savait tempêter mais aussi chanter, sourire et gagner les cœurs. Ce n’était pas un homme à abandonner la partie, à attendre que les affaires se règlent d’elles-mêmes. Tel un mousquetaire gascon, il partait toujours à l’attaque. Sa fougue, sans intention méchante ou sournoise, pouvait, parfois, aboutir à de la casse inutile. Mais finalement l’action de Pierre Déjean donnait un résultat positif. En effet, sa raison ne se laissait pas dominée par cette nature riche et vive. Sous la rudesse des invectives, il savait être tendre, tout en restant maître de ses objectifs.
Ce qui frappait chez lui, ce n’était pas son infirmité mais la façon dont il l’oubliait. Il gambillait sans trêve, surmontant la fatigue et ne disant rien de sa souffrance.
Il ne se confinait pas dans un Scoutisme étroit. Il avait le goût de la culture et affectionnait particulièrement la poésie.
Cet agnostique était un homme de foi. Il s’était construit un idéal, à la fois rationaliste et généreux, sur lequel se réglait toute sa conduite. Ce passionné donnait ainsi une impression d’équilibre et de sûreté.
Aussi ardent que réfléchi, aussi passionné qu’équilibré, Pierre Déjean manifesta un dévouement sans faille à l’association des Eclaireurs de France. Pour beaucoup, il incarnait l’Idéal Eclaireurs. »
DERNIER MESSAGE ADRESSE A SON ÉPOUSE, (écrit au camp de Compiègne) :
« …Je préfère être de ceux qui auront souffert pour leur pays et leur idéal, vraiment souffert. Cela seul me donnera tous les moyens d’être tout ce que je veux, plus tard… J’attends toujours interrogatoire sur le Scoutisme (suis fier d’être poursuivi pour ça, dis-le aux amis)… Je vis tout cela comme une belle aventure passionnante qui me permet de me réaliser et surtout me donnera pour APRES l’autorité et la force qui nous sera indispensable pour faire tout ce qu’il faudra… »
Bibliographie
DATE
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TITRE |
AUTEUR |
OUVRAGE |
PAGES |
Août / Septembre 1937 |
Devons nous mettre en relation routiers et éclaireuses aînées ? (Pour le Clan)
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Pierre Déjean |
Le Chef EDF n°178 |
245 → 247 |
20 Juin 1939 |
Notre nouveau C.N.A. : Pierre Déjean
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Guépard Serviable |
L’EDF n°12 |
12 |
Août / Sept / Oct 1939 |
Aventure (Esprit et Méthode)
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Pierre Déjean |
Le Chef EDF n°200 |
176 → 183 |
Novembre 1939 |
CT par intérim (pour la Troupe)
|
Pierre Déjean |
Le Chef EDF n°201 |
206 → 209 |
Novembre 1939 |
Quelques suggestions pratiques pour cet hiver
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Pierre Déjean |
Le Chef EDF n°201 |
210 → 211 |
Décembre 1939 |
Autour de l’AG du 17 décembre 1939
|
Pierre Déjean |
Le Chef EDF n°202 |
229 → 231 |
Janvier 1940 |
Aventure dans la brousse I Secrets de magiciens (Pour la Troupe)
|
Pierre Déjean |
Le Chef EDF n°203 |
12 → 16 |
Février 1940 |
Aventure dans la brousse II Grands jeux (Pour la Troupe)
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Pierre Déjean |
Le Chef EDF n°204 |
34 → 39 |
Mars 1940 |
Aventure dans la brousse II Grands jeux (suite) (Pour la Troupe)
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Pierre Déjean |
Le Chef EDF n°205 |
57 → 61 |
Mai 1940 |
Aventure dans la brousse II Grands jeux (fin) (Pour la Troupe)
|
Pierre Déjean |
Le Chef EDF n°206 |
81 → 84 |
Mai 1943 |
Enquête sur l’imagination |
Pierre Déjean et Fernand Bouteille
|
Le Chef EDF n°235 |
126 → 127 |
Août / Septembre 1945 |
Pierre Déjean Editorial
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Pierre François |
Le Chef EDF n°254 |
221 → 224 |
Juin 1945 |
Pierre Déjean Commissaire National des Eclaireurs
|
Pierre François |
L’Eclaireur de France n°6 |
16 |
1945 |
Pierre Déjean |
EDF |
Livre d’Or des Eclaireurs De France
|
1, 2, 5→7 |
1983 |
Le morcellement des E.D.F. sous l’occupation |
Pierre Kergomard Pierre François
|
Les Eclaireurs de France De 1911 à 1951 |
259 →261 |
Juin 1986 |
Pierre Déjean et la troupe EDF d’Auch
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Georges Berducou |
Texte libre |
1,2 |
Février 1999 |
Carton d’invitation à l’inauguration de la plaque Pierre Déjean
|
Présidents des AAEE et des EEDF |
Texte libre |
1 1 |
Février 1999 |
Carton d’invitation à l’inauguration de la plaque Pierre Déjean
|
Mairie de Paris |
Texte libre |
1 |
Oct / Nov / Déc 1999 |
Les chemins de la mémoire |
EEDF |
Routes Nouvelles n°185
|
10 et11 |
2001 |
EEDF, 90 ans d’aventures |
Michel Cardoze
|
Livre d’or |
19 et 23 |
2003 |
Documents et témoignages sur le Scoutisme laïque pendant la guerre 1939 – 1945
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Anciens EDF |
Une jeunesse engagée |
20→26 156→159 |
2007 |
Pierre Déjean, sa vie, son histoire
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Yann Cotel |
Texte libre |
1,2 |
2007 |
Album photos de 1927 à 1942
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5 photos |
Article et dossier réalisés, à partir des écrits de messieurs Georges Berducou, Pierre François, Guépard Serviable et Pierre Déjean,
avec la participation d’Annie Roux-Déjean et Maurice Déjean,
à l’occasion des 60 ans du groupe Pierre Déjean de Paris en avril 2008, par Yann Cotel (Bouquetin),
que nous remercions pour cette contribution.