Les années «post-68» ont été, pour les Mouvements de jeunesse comme pour l’ensemble de la société française, des années d’évolution dans de nombreux domaines, en particulier celui des relations entre garçons et filles.
Cette évolution engageait la responsabilité du Mouvement, surtout dans sa fonction de formation, et nécessitait une définition claire des réponses à apporter aux jeunes responsables confrontés à un sujet jusqu’alors délicat à aborder.
1972 : l’éducation « sexuée »
Sous la responsabilité de Pierre Bonnet, alors Commissaire Général, un «groupe d’étude pour une éducation sexuée» a été constitué et a rédigé un document à l’usage des équipes d’encadrement des stages de formation de tous niveaux. Ce document, présenté comme un outil de travail (et non comme «la vérité absolue») semble significatif d’une étape de la vie des Éclaireuses & Éclaireurs de France. Il faut savoir qu’il a fait l’objet de critiques pour cette «modernité»…
Les années « post-68 » ont été, pour les Mouvements de jeunesse comme pour l’ensemble de la société française, des années d’évolution dans de nombreux domaines, en particulier celui des relations entre garçons et filles. Cette évolution engageait la responsabilité du Mouvement, surtout dans sa fonction de formation, et nécessitait une définition claire des réponses à apporter aux jeunes responsables confrontés à un sujet jusqu’alors délicat à aborder.
Sous la responsabilité de Pierre Bonnet, alors Commissaire Général, un «groupe d’étude pour une éducation sexuée» a été constitué et a rédigé un document à l’usage des équipes d’encadrement des stages de formation de tous niveaux. Ce document, présenté comme un outil de travail (et non comme « la vérité absolue ») semble significatif d’une étape de la vie des Éclaireurs de France. Il faut savoir qu’il a fait l’objet de critiques pour cette « modernité »…
Ce « petit vademecum » est construit comme un manuel à l’usage des formateurs : il leur propose «des thèmes de réflexion, des questions à se poser, des éléments de réponse, des repères méthodologiques, des références et des moyens pédagogiques».
Il aborde successivement :
- les personnes : à qui s‘adresse-t-on ? par qui passe la communication ?
- le contenu : des thèmes à traiter, des réponses aux demandes exprimées ou non,
- comment : méthodes et comportements
- les moyens pédagogiques : canaux d’information formels et informels, documentation, bibliographie.
Quelques exemples du contenu :
Quelques indications générales :
- la partie « information pure » doit être courte, pour laisser suffisamment de temps au débat et aux questions,
- elle dépend de l’importance des supports matériels et des connaissances des animateurs,
- il n’est pas nécessaire d’aller trop dans le détail des aspects biologiques, le risque étant de passer à côté de la demande qui est souvent toute autre,
- ne pas craindre d’être interrompu à tout moment : une question non posée au bon moment ne le sera peut-être plus ensuite,
- s’attendre et se préparer à toutes les questions et montrer par son attitude qu’on est prêt à y répondre.
Des amorces d’idées :
- la sexualité n’est pas une maladie,
- rien n’est grave ni honteux,
- tous les humains ont plus ou moins les mêmes problèmes,
- replacer, chaque fois que possible, dans le contexte social,
- associer filles et garçons dont les problèmes, s’ils sont diversifiés, sont parallèles, et mettre en évidence :
- leur égalité au niveau humain,
- leur identité au niveau du corps non génital,
- leur diversité au niveau du sexe,
- insister sur l’importance pour chaque sexe de connaître l’autre pour mieux vivre ensemble.
Comment répondre aux demandes, exprimées ou non :
- démystifier et démythifier,
- déculpabiliser et dédramatiser,
- valoriser et socialiser
Le contenu proprement dit :
Il est extrêmement riche et se veut complet : la fécondation, la grossesse, la découverte du corps, des notions d’anatomie et de physiologie, la puberté, l’adolescence, l’acte sexuel, l’enfant, l’avortement, la contraception, l’homosexualité, la pornographie, les maladies, la liberté sexuelle… Il est abordé par étapes d’une heure 30 au maximum, avec accompagnement de moyens pédagogiques adaptés.
Quelques extraits :
L’avortement :
- c’est l’interruption de la grossesse avant la viabilité de l’enfant,
- ne devrait pas être nécessaire avec les moyens anti-conceptionnels,
- ne peut être qu’un pis-aller,
- dangers médicaux accrus par la clandestinité…
La liberté sexuelle :
- n’est surtout pas la licence
- qui est réaction contre la répression
- qui fait de la sexualité un privilège