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1950 : Un établissement pour jeunes en difficulté

 Comme dans le cas du secteur des déficients auditifs, le scoutisme d’extension des E.D.F. a trouvé un prolongement concret dans le secteur des « jeunes en difficulté sociale » où Henri Joubrel a mené une action bien connue.

 

 

Antonio Castro, se faisant l’interprète de Jean-Claude Ferrand (ne pouvant être présent pour raisons de santé et décédé depuis) est venu apporter un témoignage sur une autre initiative qu’il a présentée dans la plaquette éditée à la mémoire de René Duphil.

 

Saint-Lambert des Bois

« Peu de temps après la fin de la guerre, imprégnés que nous étions des actions d’Henri Joubrel et Raymond Nitre auprès des jeunes et de Maurice Rouchy aux CEMEA. Jean-Claude Ferrand, alors étudiant en médecine et, aux Éclaireurs, assistant brache verte Paris-Sud et chef du groupe Lahire, avait eu l’idée de créer un établissement pour recevoir des jeunes en difficulté.

En août 1950, nous nous sommes rencontrés au bord de l’Ariège, il campait là avec son groupe, moi avec mon clan au centre national spéléo des E.D.F. à Ussat les Bains ; il m’a parlé de son projet et j’ai été sa première recrue. Nous nous sommes mis en quête d’un lieu d’implantation. René Duphil a été un atout décisif : contribuant au démarrage de l’association « Vers la Vie » en nous proposant à Saint-Lambert des Bois en région parisienne (vallée de Chevreuse), un grand bâtiment avec annexes entouré de huit hectares de bois, appartenant à « l’aide scoute », association créée après la guerre pour accueillir des enfants dont les parents, issus du scoutisme, avaient été victimes de la guerre. Cette association faisant double emploi avec le COSOR (comité des oeuvres sociales de la Résistance) n’avait pas abouti. Les bâtiments de Saint-Lambert avaient été occupés par les Allemands, ils se trouvaient en très mauvais état – ce qui allait devenir salle à manger servait d’étable aux vaches du gardien ! Grâce à Castoret, intervenant auprès de Claudius Petit, ancien E.D.F. et alors ministre de la reconstruction et de l’urbanisme, on a pu obtenir des « dommages de guerre ».

Castoret a, par son soutien et ses conseils, aidé Jean-Claude en ce qui concernait les finances et les relations avec les administrations de tutelle. Cette association, issue des Éclaireurs de France, a continué de se développer et, partant de la maison-mère de Saint-Lambert, gère aujourd’hui 18 établissements ou services ; elle compte plus de 500 salariés et a en charge autour de 3000 jeunes. Ses méthodes, issues de notre scoutisme, ont prouvé leur efficacité. Un jeune (qui ne l’est plus tellement) me disait dernièrement : « tu vois, ce qui nous a le plus servi dans la vie, ce n’est pas ce que vous nous avez enseigné, mais, l’ouverture d’esprit que vous nous avez donné ».

Jean-Claude Ferrand a écrit « De l’utopie à l’imagination créatrice, quarante ans auprès de jeunes en difficulté » – Editions : Expansion scientifique française.