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1941.10 : L’organisation de la Jeunesse en 1941

 Un document d’époque : « L’ESPOIR FRANCAIS », publication apparemment privée, puisque la page de garde indique « 8ème année – N°357-358 », ce numéro passe en revue, avec une certaine jubilation, l’organisation de la Jeunesse en 1941. Bien entendu, il s’agit essentiellement de la zone non occupée, sous l’autorité du gouvernement de Vichy.


Ce document situe les Mouvements existants, et, en particulier, le Scoutisme Français, à côté des organisations « officielles » dépendant plus directement de l’État. On notera l’importance donnée aux organisations catholiques et à « Jeune France », mais également quelques inexactitudes : les « éclaireuses » sont présentées comme « religieusement neutres » – et les associations ou sections israélites sont… oubliées (?) alors que l’interdiction des E.I. interviendra l’année suivante.

Il nous a semblé intéressant de présenter ce numéro dans sa quasi-totalité car il représente un inventaire utile pour comprendre l’articulation des actions menées en direction de la Jeunesse. Noter au passage l’allusion à « l’ancien régime », c’est-à-dire… à la République Française.

 

 

Sur ce sujet, une contribution de Jean-Jacques Gauthé :

« L’Espoir Français dont tu présentes  un n° de 1941 « Jeunesse de France » : C’était un  hebdo fondé en 1934 qui succédait à « l’Animateur des temps nouveaux » lui même fondé en 1926 par Louis Forest. La sensibilité était de droite républicaine.

Une notice intéressante sur : http://www.wikiberal.org/wiki/L’Animateur_des_Temps_Nouveaux

L’Animateur des Temps nouveaux avait publié en 1929 un numéro complet sur le scoutisme (que j’ai trouvé chez un bouquiniste) insistant sur son rôle de conservation de l’ordre social. »

Quelques informations trouvées sur ce site permettent de situer l’orientation politique ce cette publication :

« De drôles de fascicules au titre intriguant, qui évoque l’ambition d’un prédicateur : « L’Animateur des Temps Nouveaux ». Il suffit d’en feuilleter quelques exemplaires seulement pour tout de suite être accroché par les formules en gras qui découpent la vingtaine de pages de textes de chaque numéro.

Voici par exemple, entre mille, quelques titres d’articles percutants que l’on rencontre au fil des sommaires : « le contribuable récalcitrant » (n° 373) ; « La France a trop d’illettrés et trop d’écoles », « ce qu’un industriel paye à l’État », « Vérité à faire comprendre aux parlementaires » (n° 374) ; « Un blâme au Ministre du commerce », « L’État empêche ses acheteurs d’acheter », « Contre la semaine de 40 heures » (n° 375) ; « Bienveillance ou férocité du fisc ? » (n° 377) ; « Le « travail » parlementaire » – à noter, l’usage fréquent des guillemets – (n° 384) ; « Pour la réforme de la comptabilité publique » (n° 389) ; « Quelques « bienfaits » du socialisme », « L’impôt tue l’impôt » (n° 390) ; « Pourquoi nous avons tant de fonctionnaires », « A quand la natation obligatoire ? », « Le fisc et les étrangers » (n° 393) ; « Les fonctionnaires consciencieux » (n° 402) ; …etc. Tout autant révélateurs les thèmes privilégiés des numéros spéciaux, comme par exemple celui du Numéro spécial de septembre 1933 : « La France dépouillée par les monopoles ».

Fondé par Louis Forest en 1926, L’Animateur des Temps Nouveaux est une revue politique, d’une vingtaine de pages illustrées, hebdomadaire – publiée chaque vendredi – qui suivit de près l’actualité de l’entre-deux-guerres, jusqu’en 1933. Il n’est pas nécessaire de s’y plonger complètement pour vite en saisir le ton – celui des doctrinaires de droite du début du siècle, mais qui saura satisfaire l’exigence des esprits libéraux contemporains : certes plutôt réacs, mais républicains convaincus et résolument attachés aux libertés individuelles… peut-être un peu poujadistes sur les bords, défendant le petit commerce avant tout, mais prônant une véritable économie libérale et observant dans toute forme d’échange des avantages mutuels… Défendant la France et les intérêts de la nation, mais déplorant les dérives du protectionnisme et l’orgueil de nos élites… accusant le surnombre de fonctionnaires, les excès de la bureaucratie, l’inflation des lois et des impôts… Louis Forest se rangea du côté des Dreyfusards et publia plusieurs écrits dans ce sens. »

À noter que « l’Espoir Français » était également, à partir de 1940, le nom d’un groupe de résistants, dont de nombreux scouts, créé à Metz par un certain nombre d’élèves de l’école professionnelle. Le groupe a été démantelé en 1943. (Source : Wikipedia).