Dans un ouvrage intitulé « Millau, terre d’accueil des Juifs à l’ombre de l’Occupation, 1940-1944 », Armand Denis Mendelson évoque le groupe E.D.F. de Millau et son rôle dans l’aide aux Juifs pourchassés :
Une des dernières Lettres de Max Lubecki
Le 28 Mars 1944
avant son départ pour le front d’Alsace dans l’armée du Rhin.
Elle est adressée à son chef des éclés, Robert Taurines (source: ouvrage de Mendelson).
« Chef,
Comme suite à la promesse faite je me décide à mettre la main à la plume (…)
Je ne doute pas qu’avec ton aide, du temps et un très gros travail, je ne sois arrivé à faire des gars du Douminial des hommes selon la loi et la grande tradition des E.D.F.. Comme tu le vois, je ne suis pas précisément modeste, mais je n’ai jamais eu la prétention de l’être ; j’ai au contraire le grand orgueil dans le sang. (…)
Ce que nous te demandons surtout, c’est d’être devant nous, nous te voyons surtout plus comme entraineur que modérateur. N’aie pas peur de blesser, de secouer, de faire râler, exige de nous le maximum, je suis sur que nous te le donnerons. Secoue férocement notre apathie, nos tentatives de faire autre chose que du travail véritablement routier, à savoir la culture de l’esprit, la formation du caractère, le développement de l’esprit de service. Le reste, en ce qui concerne le corps, nous sommes en mesure de faire le travail nous même. Je voudrais aujourd’hui développer ce que j’entends par formation du caractère et la culture de l’esprit, malheureusement je suis pressé par le temps et je vais être obligé de couper court.
Sanglier.»
Quelques semaines plus tard il tombait d’une balle en plein front…