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1968 : un camp-école du CAMEL au Togo

 Dominique François, ancien Commissaire International des EEDF, nous raconte un camp-école organisé en 1968 par le CAMEL (Collège Africain et Malgache des Éclaireurs Laïques). Excellent exemple de coopération, permettant, à la fois, une réalisation utile, et l’approche en commun  de problèmes « de société ».

 

Il s’agit d’un camp-école organisé en juillet 1968 à Sokodé au Togo. Charles Boganski (successeur de Dominique comme responsable du secteur « Coopération ») m’avait demandé d’en assurer la direction. Il regroupait des stagiaires venus de différents pays d’Afrique et de Madagascar. Dans l’encadrement il y avait, entre autres,  Willy Longueville, qui a peut-être de meilleurs souvenirs que moi-même et « la Baronne ».Ma mémoire est défaillante et je ne retrouve pas son nom. Elle était une grande animatrice du Collège Africain et Malgache des Éclaireurs Laïques (CAMEL) qui avait été créé en décembre 1962 à Cotonou par 14 associations dont les E.D.F..

Au cours du camp nous avons pris contact avec un village voisin. Après une rencontre avec son Chef, qui m’avait assuré d’une journée sans pluie, les stagiaires ont été questionner les villageois pour connaître leurs besoins et problèmes. C’est ainsi qu’il avait été décidé de construire un « apatam » pour le marché et de cimenter le sol de l’école. Ces travaux ont bénéficié de l’accompagnement vigoureux des tambours du village. Après quoi, un sensationnel match de foot a opposé les stagiaires aux jeunes du village (qui ont gagné). Puis, le soir, au feu de camp, les stagiaires ont improvisé une pièce hilarante sur le mariage forcé, car ils avaient déterminé qu’il s’agissait d’une question qui préoccupait les villageois (surtout les villageoises). À la suite de quoi, Charles Boganski m’a ultérieurement dit que de nombreux villages africains réclamaient la venue du CAMEL.
Je me rappelle aussi un grand jeu de nuit, du genre gendarmes et voleurs, où déguisé en mendiant pour échapper à l’équipe adverse, des habitants du coin voulaient me porter secours.
Au retour vers Lomé, dans le pittoresque train, un débat de grande animation tournait autour du thème de l’autogestion des camps-écoles, avec participation enthousiaste de tous les voyageurs scouts ou non (mai 68 n’était pas loin !).

Quelques commentaires ajoutés par Willy Longueville :

Sur l’instant je ne me souviens plus non plus du nom de la Baronne.. Cela va peut être revenir..
Pour la construction de l’apatam disons que, sauf erreur de ma part, elle a été suivie de la dégustation d’une chèvre offerte en remerciement joyeux. Et que si la matinée, consacrée à l’assemblage des bois…au sol selon une méthode très …française, a vu nos amis africains très désorientés, par  contre l’après midi, lors du « relevage », je me souviendrai toujours de la clameur de joie et de la vitesse à laquelle le toit de « roseaux ? » a été mis en place par d’agiles couvreurs..
Puisque Dominique parle du jeu de nuit, sans doute se souvient-il que pour donner un « top signal »,  vers minuit, nous avons fait arrêter la centrale électrique !! De toutes façons nous avait dit son « ingénieur », elle tombe souvent en panne !!

Et un complément apporté par Malick M’Baye :

La Baronne s’appelait Jeanne Brolles.

Le chantier avait lieu à Kotambara.

Un des stagiaires de ce camp, Mamadou Diop « Decroix », est actuellement ministre dans le gouvernement sénégalais.