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1913 : Les débuts en Languedoc-Roussillon

« En France, contrairement à la Grande-Bretagne, la mobilisation des scouts a été très partielle. Dans l’armée, de nombreux éclaireurs-soldats sont décorés et certains se sont engagés volontairement, très jeunes. En dehors des champs de bataille, cet élan patriotique est beaucoup plus réservé. Les groupes organisés (…) n’ont pas fourni la base d’un mouvement général, contrairement au mythe solidement établi du boy-scout héroïque (référence : « La guerre des enfants 1914-1918 » de S. Audoin-Rouzeau). Seuls quelques groupes se rendent utiles auprès des autorités locales en mettant à leur disposition une main d’œuvre juvénile. Les garçons sont employés à diverses tâches pour remplacer les paysans absents et pour suppléer les agents des services hospitaliers, administratifs et de la sécurité. »

« Dans la région, tous les groupes sont évidemment touchés par la mobilisation de leurs cadres. Le comité des sections se réduit à quelques personnes, et souvent il n’y a plus d’instructeurs pour assurer les activités. Les situations extrêmes sont vécues par le groupe de Carcassonne et celui de Béziers qui se gèrent sans leurs principaux administrateurs. L’E.D.F. de septembre-octobre 1916 donne la liste des responsables mobilisés : le président, le vice-président, le secrétaire, le trésorier, le chef de troupe et les instructeurs ; deux chefs de patrouille ont choisi de s’engager volontairement et l’un d’eux est « tombé glorieusement au mois de septembre 1916 ». Il en va à peu près de même pour la section de Béziers. L’E.D.F. donne des nouvelles des mobilisés et ouvre une rubrique « Tableau d’Honneur » où figure au moins un membre des sections de Carcassonne, Alès, Béziers et Montpellier.

« La section de Nîmes interrompt son programme de sorties et est supprimée pendant la guerre. Les autres unités subsistent plus ou moins, et certaines vont faire participer leurs garçons à la défense du pays. (…) Les éclaireurs de Carcassonne occupent plusieurs postes de nature très variée. Ils travaillent à la Préfecture, à la Trésorerie Générale, à la Mairie, au Bureau de Bienfaisance, au Commissariat central, à la Recette Municipale, à l’Union des femmes de France, à l’Hôpital, dépôt des convalescents… Ceux de Castelnaudary rendent des services aux ambulances et à diverses formations intéressant la défense nationale ».

Malgré les difficultés de la période, deux nouvelles sections sont créées dans l’Hérault, à Cournonterral et Agde. Ils ‘agit d’un petit village et d’une petite ville. En 1917, la liste des sections ajoute également celles de Roujan et Lodève, toujours dans l’Hérault. La section de Lodève est présidée par un Commissaire principal à la Préfecture et cellee de Roujan par un directeur d’école. En Lozère, une section est déclarée en formation à Mende dans un numéro de l’E.D.F. en 1917.

Au total, dans la région comme dans l’ensemble du pays, le Mouvement se trouve très affaibli à la fin de la première guerre mondiale et aura du mal à retrouver un dynamisme : en 1920, seule la section de Montpellier apparaît encore comme solide.