Pierre Déjean, « Commissaire national adjoint pour la zone occupée », n’utilise plus de papier à en-tête E.D.F. mais il est domicilié au 66, Chaussée d’Antin où il s’occupe de « plein air »…
Ce message de mars 1941 est intéressant de plusieurs points de vue :
– en tout premier lieu, il y est question de « réunions familiales » à la Cerisaie, qui, la suite le démontre, sont des réunions de l’équipe nationale ; de même, les assurances couvriront « les amis de la Cerisaie.
Dominique François, interrogé au sujet de « la Cerisaie », nous a confirmé qu’il s’agissait d’un lieu de réunions proche de Vichy souvent utilisé par son père Pierre dès avant la guerre
– ensuite, il n’est pas question d’envisager des autorisations douteuses d’activités, car le Mouvement est réduit à néant : répondre à des propositions serait démontrer qu’il existe toujours !
– de même, il faut se méfier de « faux amis » et même, si le besoin s’en fait sentir, leur demander de démontrer qu’ils ont constaté une véritable expérience de scoutisme : c’est le seul endroit où le mot est prononcé ;
– on peut faire du « camping », mais avec beaucoup de précautions et en petits groupes – et aussi des « cantonnements-colonies de vacances » fortement encouragés par l’État … ce qui entrainera forcément « une certaine modification dans vos habitudes »
– on peut participer aux actions lancées par l’État en faveur des jeunes, mais…
– il est souhaitable de faire bon accueil aux propositions de la Croix Rouge de la Jeunesse qui prendra contact prochainement (et dispose donc des adresses nécessaires).
Pierre Déjean a bien été, dès le début de 1941, l’organisateur des activités clandestines qui ont pris, en zone occupée, le relais de notre scoutisme, évidemment avec l’accord des autres membres de la famille, en particulier « Oncle André » (Lefèvre).
La coopération avec le Secours National ou le Secrétariat d’État semble assez limitée :