Les pages précédentes présentent les « grands principes » du Mouvement actuel, définis par ses instances représentatives, Comité directeur et Assemblée Générale. On peut considérer que, comme toujours, ces principes donnent un cadre général d’action pour le « terrain », groupes et régions. Comment les militants de notre Mouvement vivent-ils cette réalité et quelle en est la traduction pratique ?
(Extrait de l’ouvrage « Cent ans de laïcité dans le scoutisme et l’éducation populaire)
Au plan national ou régional, un certain nombre de manifestations permettent à tous de « se retrouver », collectivement, autour d’une activité de rencontre. Tous, enfants, jeunes et responsables, peuvent constater dans ces occasions que le Mouvement existe, qu’il est une réalité concrète… Nous en avons donné quelques exemples récents, avec la commémoration du centenaire du scoutisme en 2007 ou le rassemblement Dimbali en 2008.
Mais nous avons constaté, tout au long de cet ouvrage, que les orientations et les évolutions du Mouvement n’ont pas toujours atteint le terrain en question, que les préoccupations, comportements et difficultés locales ont quelquefois pris le pas sur les principes, avec, de temps en temps, pour aboutissement, des crises larvées ou éclatées. Il en va certainement de même pour toutes les communautés humaines et il aurait été étonnant que la nôtre y échappe… Il est donc intéressant de s’intéresser à ce qu’il se passe, aujourd’hui, dans les groupes et les régions qui vivent – et font vivre – notre scoutisme laïque. Il est évident que, dans un monde en constante et rapide évolution, dominé par des données économiques créatrices d’opportunités mais également de contraintes, celui-ci ne peut pas être le même que quelques décennies plus tôt. L’aide apportée par les pouvoirs publics s’est considérablement réduite et a trouvé de nouvelles formes, les exigences sécuritaires se sont faites de plus en plus présentes (sinon de plus en plus justifiées), les propositions aux enfants et aux jeunes sont de plus en plus nombreuses (sinon de plus en plus éducatives)…
Les exemples donnés ci-après ne sont pas obligatoirement significatifs de ce qui existe un peu partout, mais ils présentent cette réalité. Nous avons choisi :
– le groupe de Sud-Cévennes, jeune de quelques années et de son dynamisme « toutes branches »,
– le groupe de Tournefeuille, engagé dans une action internationale,
– et le groupe de Troyes, qui nous a accompagné tout au long de cet ouvrage… depuis 1911 !
Dans tous ces cas, nous retrouvons nos caractéristiques… historiques :
– une forte adhésion affirmée à nos principes de scoutisme et de laïcité,
– une bonne implantation locale et dans la vie de la cité,
– et, peut-être surtout, l’importance d’une équipe de militants, souvent constituée de parents et d’anciens.
La flamme n’est donc pas éteinte, et les cent ans de jeunesse d’un Mouvement exigeant – dans ses principes et dans sa réalité – permettent de penser que le pari de 1911 a été gagné.