… et son action à Madagascar
Excellent exemple de l’implication d’un groupe dans une action « à l’international », le projet SESAME (Solidarité Enfance… Soutenir, Aider Madagascar avec les Éclaireurs) avait pour objectif la rencontre et le partage entre des jeunes d’un groupe EEDF et des jeunes d’un groupe de « Kiady » (équivalent des EEDF) de Madagascar. Pour cela, l’aménagement du centre d’accueil Communautaire des « Kiady » à Mantasoa, par l’installation d’un système de traitement de l’eau et d’électrification par énergie scolaire, a été pris en charge par le clan des « Boulègues » de Tournefeuille. Ce projet a concrétisé une coopération vieille de dix années.
Les E.E.D.F. du groupe Paul-Émile Victor et les Kiady du groupe Rova entretiennent des relations depuis 1997. Les actions mises en place se sont développées en fonction des besoins et de la capacité des jeunes à mener des projets :
– en 1997, la correspondance : dans le cadre d’un projet national des EEDF d’ouverture à la citoyenneté et à la différence (Mosaïque), les deux groupes mettent en place un réseau de correspondants entre les enfants, âgés de 9 à 11 ans, des deux associations de scoutisme laïque.
– entre 1999 et 2002, l’entraide : ces mêmes enfants, âgés alors de 11 à 14 ans, et rejoints par quelques autres, mettent en place des actions de solidarité par l’envoi de fournitures scolaires de 1999 à 2001.
– à partir de 2004, la rencontre : ces jeunes, qui ont maintenant entre 15 et 20 ans, s’engagent dans un projet de coopération pour 2007, le projet SESAME. Deux missions de reconnaissance permettent au responsable de groupe de juger de la validité et de la faisabilité ainsi que de l’implication des partenaires. La préparation du projet fait naître une nouvelle dynamique : l’engagement et la prise de responsabilité permettent à chaque jeune d’évaluer sa progression personnelle et de s’engager, au fil du temps, sur des valeurs et des actions.
C’est ainsi que le clan participe en 2004 au camp mondial de Bécours ; en 2005 à un camp national centré sur le développement durable et à un chantier d’aménagement à Griebal en Espagne; en 2006, à un camp de surveillance des feux de forêt dans le cadre du projet d’éco-citoyenneté « Scouts du Monde ».
Pour la préparation du projet, sont mises en place des « commissions » permettant à chacun de s’impliquer dans un domaine précis : développement durable, communication, logistique, échanges, finances…
Le dossier
Le camp et le chantier
En 2007, le séjour à Madagascar commence par la participation du clan au rassemblement des 100 ans du scoutisme avec toutes les associations malgaches de scoutisme, et renouvellement de la promesse au lever du soleil… Ensuite, c’est le chantier, avec ses difficultés à résoudre: le solaire est presque inconnu à Madagascar, mais une entreprise malgache le développe, c’est elle qui réalisera la partie technique… Mantasoa est un petit bourg rural, il faut résoudre la logistique : les achats de matériel se font à Tananarive, ce qui prend la journée ! Mais tout se passe bien. La vie quotidienne est organisée autour d’équipes de services « mixtes » (Kiady et EEDF) pour le ravitaillement sur le marché local, pour les repas, pour la filtration de l’eau et pour l’hygiène. Le chantier lui-même consiste en :
– le creusement de 200 mètres de tranchées (eau et électricité … tout en souterrain !),
– la mise en place d’une arrivée d’eau et de câbles électriques,
– la construction d’un local technique portant la « cuve-château d’eau » et les panneaux solaires,
– l’arrivé de l’eau vers la cuve et sa distribution d’eau filtrée,
– le rebouchage des tranchées et les aménagements paysagers.
Le temps du chantier est un moment formidable d’échanges et de partage des cultures. Autour d’une tâche commune on se parle, on plaisante, on s’interroge, on découvre… Et les questions essentielles – l’amour, le mariage, l’éducation, la santé, les loisirs,…- émaillent en permanence les discussions.
Le résultat ? Le projet a pu être mené dans sa totalité. Le Centre d’accueil des Kiady à Mantasoa est maintenant opérationnel. L’installation du solaire, à l’origine, a créé une véritable surprise mais est aujourd’hui suivie avec intérêt.
Du côté des jeunes Français, le bilan est clair : un groupe d’une vingtaine de jeunes, sans compétences particulières, a mené à bien un projet « technique » important. Cette rencontre a été pour eux, à la fois, la découverte d’autres modes de vie mais aussi une prise de conscience : ils ont pu percevoir ce que la coopération veut dire, par comparaison à l’assistance…
(D’après le dossier « bilan » établi par le responsable de groupe, Jean-Jacques Joussellin)