Lorient est la première ville bretonne à créer une section des Éclaireurs de France, bientôt suivie dans la région…
Le groupe de Lorient a fêté son 75ème anniversaire en 1987 et a, à cette occasion, édité un document dont nous extrayons quelques extraits, relayés par un ouvrage plus récent concernant le scoutisme catholique : « Scouts et Guides en Bretagne », de Christophe Carichon, trouvé « dans une brocante pendant les vacances » nous a été transmis par un membre de notre association, Serge Le Flohic, que nous remercions ici.
Après une présentation rapide des origines du scoutisme en Grande-Bretagne et en France, cet ouvrage nous indique :
« Avant la guerre de 1914-1918, la première ville à accueillir le scoutisme EDF est Lorient en 1912, soit moins d’un an après la création officielle des Éclaireurs de France. Puis c’est au tour de Saint-Servan (1912), Saint-Brieuc et Rennes (1913) et enfin Morlaix (1914). La presse locale salue avec intérêt l’événement. Ainsi, à Lorient :
« Dimanche matin s’est tenue, à la mairie, la première réunion d’organisation de la section lorientaise des Éclaireurs de France. (…)
Le programme et le but de l’Association ont été exposés par le président. Puis les adhésions ont été recueillies. Vingt-quatre jeunes gens de 11 à 18 ans se sont faits inscrire pour constituer un premier noyau de jeunes éclaireurs. On les a répartis en partis et patrouilles et la première sortie a été fixée à jeudi 6 juin.
Nous devons féliciter Lorient d’avoir pris ainsi une part active au mouvement qui se dessine en faveur de cette institution éminemment nationale et patriotique. La Société fait appel à tous les jeunes gens de toutes classes pour l’aider dans son but. Elle rappelle qu’elle est entièrement indépendante et en dehors de toute lutte politique ou religieuse. Ayant à la base un ferme soutien du moral qui est le serment que doit prêter, en entrant dans la société, tout novice, ainsi que le Code de l’Éclaireur, un vrai code d’honneur et de chevalerie, aidant au développement physique et intellectuel de chacun, mettant entre les mains de nos jeunes gens des moyens de faire face à tous les déboires de la vie, il est hors de doute qu’il ne remporte dès le début le plus éclatant succès. Elle ne fait point concurrence aux Sociétés de préparation militaire, mais complète leur instruction, toute théorique »
Tout est dit dans cet article, qui prouve que les E.D.F., dès leur début, avaient le sens de la communication : six mois à peine après la création de la Fédération, le message semble être bien passé et la définition donnée ici des objectifs et des moyens du Mouvement est claire : « nationale et patriotique », mais ouverte à « toutes classes », « en dehors de toute lutte politique ou religieuse » et complémentaire de la préparation militaire…
La description du groupe confirme cette définition :
« Le groupe de Lorient est un bon exemple du premier scoutisme éclaireur tel que le décrit l’année suivante le capitaine Royet, conseiller technique de l’association dans son ouvrage sur les Éclaireurs de France : à la tête de la section, un professeur de l’enseignement public et quelques jeunes officiers assurent l’encadrement et la formation des volontaires. Lycée et régiment font alors bon ménage au service des jeunes de France. (…) Le scoutisme des Éclaireurs de France apparaît comme un complément civique à l’école publique et à l’armée de conscription, ces deux piliers de la République, même si la stricte neutralité politique et religieuse est affirmée sous le couvert des municipalités bienveillantes »
La coopération avec l’armée semble fréquente dans les derniers mois précédant la guerre. Le relais va être pris très rapidement, comme en atteste cette lettre d’un jeune éclaireur retrouvée dans le Trait d’Union, revue de l’association d’anciens, en juin 1993 et évoquée par cet ouvrage :
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