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2012 : Le Mouvement à l’orée de son deuxième siècle

Une interview du Délégué Général pour faire le point

 

À l’occasion de l’organisation à Orléans, le 18 janvier, d’une réunion sur le thème  » Scoutisme laïque et Éducation à la Citoyenneté : cent ans d’Histoire, une ambition pour l’Avenir « , nous avons pu rencontrer le Délégué Général des E.E.D.F., Vincent Cocquebert, et, le temps d’un aller et retour en train, lui poser une vingtaine de questions qui permettent de mieux connaître, et faire connaître, le Mouvement aujourd’hui. Excellente occasion de mieux connaître la traduction concrète, actuelle, des principes présentés par les documents précédents…   

« Nos visiteurs sont des anciens (et quelquefois des actuels) membres de notre Mouvement, mais aussi toutes les personnes qui s’intéressent au scoutisme en général, et au scoutisme laïque en particulier. Nous aimerions donc savoir où en est celui-ci, à l’orée de son deuxième siècle.

Permets-moi donc de te poser quelques questions plus ou moins « ouvertes »…

En tout premier lieu, globalement, comment se présente la situation du Mouvement en ce début de 2012, après une année du Centenaire apparemment très active ?

Réponse rapide : en pleine forme ! Vivant, revivifié…

Les EEDF ont su profiter du centenaire pour recréer des liens avec leurs adhérents, anciens et amis et avec son environnement (autres associations, ministères, collectivités territoriales, partenaires de l’économie sociale…) pour se reposer des questions sur ce qu’il est réellement et sur ce qu’il veut être, pour revisiter ses fondamentaux. Au total il est, à la fois, satisfait de ce qu’il a constaté et désireux de prolonger sa réflexion. Et il a aussi démontré sa capacité à faire la fête – intelligemment.

Beaucoup de nos visiteurs ont le souvenir d’un scoutisme « classique », reposant essentiellement sur les « groupes locaux », cœur battant du Mouvement, et les « branches ». Qu’en est-il aujourd’hui ?

Les groupes locaux restent notre moteur historique mais, depuis de nombreuses années, de nouvelles formes de propositions de mise en œuvre du projet associatif sont apparues et ont trouvé leur place, le plus souvent pour la réalisation d’un projet qui ne se limitait pas au plan local. Dans cet esprit, quatre structures « fortes » sont de bons exemples :

– les services vacances en direction des personnes porteurs de handicaps mental ou sensoriel, qui ont pris le relais du scoutisme d’extension,

– les activités centrées sur la découverte de la nature, comme « Croque Nature ou Croque Vacances », qui permettent de faire connaître le scoutisme dans l’esprit d’un service public ouvert,

– les ludothèques, au nombre de 5, et aident à faire connaître, dans le même esprit, cet autre fondamental du scoutisme que représente le jeu,

– les centres et les terrains propriétés du Mouvement qui doivent être des lieux de rencontres, locales, régionales, nationales ou internationales, dont Bécours est un magnifique exemple.

Au cours des dernières années, nous avons souhaité donner à toutes ces propositions une forme officielle, statutaire, que nous appelons toutes de façon générique, groupe local compris : « structure locale d’activité », animée par une équipe de bénévoles fonctionnant suivant des règles communes acceptées par tous, aussi bien du point de vue pédagogique que financier.

En ce qui concerne les branches, elles restent la base de notre animation, la dernière « branche » créée, les Lutins, l’a été dans les années 70. Au cours des dernières années, nous avons mené une réflexion particulière sur la tranche d’âge des 18/25 ans, qui n’est pas une branche en tant que telle qui peut recevoir aujourd’hui quatre propositions d’engagements structurées et complémentaires de la part du Mouvement :

– l’animation et la formation = respons’ ou formateur, avec l’apport des formations correspondantes,

– dans le même esprit, l’exercice d’un mandat d’élu associatif local, régional, national et la participation aux équipes nationales thématiques

– les porteurs de projets individuels ou collectifs, appelés Les Nomades, du type de ce que l’on appelait « entreprise » il y a quelques années, sans engagement formel long, et qui peuvent être des projets intéressant toute l’association comme Transhumances (festival citoyen) qui a eu lieu en 2011 à Bécours,

– le service civique : engagement volontaire de 6 à 12 mois au sein des Eclés dans le cadre d’une mission précise (dispositif légal)

Cette approche a pour but de sortir du mécanisme bien connu consistant à passer d’une manière quasiment obligatoire de la position de louveteau, éclaireur, aîné à celle de responsable : il n’est plus adapté aujourd’hui et conduit à beaucoup de départs. Dans tous les cas, on va proposer aux jeunes adultes de choisir une formule adaptée à leurs possibilités et à leurs motivations, avec un engagement lui aussi adapté dans la collectivité de son choix, et le Mouvement les accompagne dans cette démarche elle même évolutive suivant les années.