Nous avons connu des périodes de forte structuration en régions, département, districts… Comment fonctionne l’association aujourd’hui, de ce point de vue ?
L’Assemblée Générale de 2011 a voté une réforme statutaire importante en affirmant 3 niveaux « politiques » :
– le niveau local, avec les structures locales d’animation déjà évoquées, pouvant prendre plusieurs formes dont celle, essentielle, de groupe local,
– le niveau régional, porteur de la déclinaison régionale des orientations nationales, assurant notamment la coordination des structures locales d’activité et, organisant simultanément la vie « collective » nécessaire à toute association (stages, rencontres, congrès, etc.),
– le niveau national, avec un organe de décision (comité directeur) et un organe d’animation (équipe nationale), ces deux instances devant absolument développer les synergies entre elles.
D’autres niveaux peuvent exister – par exemple, le niveau départemental – mais en tant que moyen, sans existence « politique » démocratique, car dans ce cas, l’équipe départementale est nommée par l’équipe régionale.
De la même façon, le Mouvement a mis en place en 2011 une répartition des Régions EEDF en 6 Territoires, mais là encore c’est un niveau organisationnel sans organe politique, incarnée aujourd’hui par un Délégué territorial membre de l’équipe nationale.
Ces différentes articulations nouvelles mettent clairement en évidence la différence entre les niveaux « politiques », supposant un fonctionnement démocratique (équipes locales, équipes régionales, comité directeur), et les niveaux « organisationnels », assurant les relais pratiques. Elle prend la suite de celles qui se sont progressivement imposées, en tenant compte de l’évolution de l’organisation générale de la société.
Le scoutisme laïque a, pendant un temps, été très proche de l’enseignement public, aussi bien pour la localisation de ses unités que pour le recrutement de ses cadres. Qu’en est-il aujourd’hui ?
Nos groupes locaux sont effectivement moins proches de l’enseignement public, à la fois parce que les enseignants semblent moins impliqués dans les activités périscolaires et parce que nos interlocuteurs dans la formation des enseignants – surtout les Écoles Normales – ont disparu.
Tenant compte de cette situation, nous nous efforçons de redynamiser les liens existants en définissant des propositions d’actions éducatives complémentaires de la classe : classes de découverte, sorties en journées d’activités, mais également formation de délégués de classe « façon EEDF ». La réflexion continue pour apporter aux jeunes et aux enseignants une information motivante sur ce que nous sommes et ce que nous proposons – une expérience de notre scoutisme laîque, qui peut être utile à tous, par exemple dans deux directions par des échanges avec des enseignants :
– la gestion du « groupe classe »,
– l’apprentissage par le jeu.
Nous souhaitons la mise en place d’un véritable partenariat avec l’école, car il faut que notre scoutisme laïque soit davantage visible et sache mieux valoriser ses résultats, et ses propositions d’interventions déjà expérimentées et porteurs de réussites.
En ce qui concerne les parents, la situation était ambiguë car les responsables craignent un peu une présence excessive de leur part alors que de nombreux groupes locaux en dépendent. Nos statuts leur donnent une place dans la vie du Mouvement, en tant qu’acteurs donnant de leur temps pour accompagner notre action éducative. Ici encore, on retrouve notre culture du partenariat qui reste une de nos priorités.
Nous avons connu des périodes où le Mouvement était très engagé dans une politique d’investissements de toutes tailles, avec l’aide de la collectivité. Qu’en est-il aujourd’hui ?
Nous ne sommes plus dans la période d’investissements faciles que le Mouvement a connue. Les biens qui sont les siens aujourd’hui doivent vivre, c’est-à-dire assurer leur survie, ce qui nécessitera des décisions difficiles pour quelques-uns qui ne le peuvent plus. 2012 sera l’année de la « mise à plat » dans ce but, l’élément majeur de la décision étant l’utilité pour la collectivité que nous animons, réfléchie en lien avec les acteurs concernés.