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2011 : Une association (se) pose de bonnes questions

« Mémoire et racines » a organisé en janvier 2011 un colloque sur l’avenir de l’éducation populaire de nos jours

 

Pierre Bonnet, ancien commissaire général, nous signale cette association et ses réalisations, en particulier son dernier colloque.

De bonnes questions y ont été posées, qui concernent bien évidemment le Mouvement aujourd’hui. Les EEDF avaient, tout au long de l’année, d’autres priorités, mais le sujet évoqué se situe dans le droit fil du colloque terminal de l’année du centenaire. Le scoutisme y était représenté par Marie-Thérèse Chéroutre, ancienne Commissaire général des Guides de France.

«Mémoire et Racines de l’Éducation Populaire et de la Cogestion »

 

11 rue Cels 75014 Paris Tel 01 43 20 29 29 Fax 01 43 20 52 55 Mel memoire-racines@wanadoo.fr

Colloque 2011  : « Avenir de l’éducation populaire » – Jeudi 27 Janvier 2011 de 10h00 à 17h00

INTRODUCTION :

C’est à partir de l’expérience, de l’analyse historique et de l’engagement dans le milieu associatif qui a traversé notre histoire depuis la Libération que l’on peut faire le constat de l’apport de l’éducation populaire dans la promotion des personnes, dans l’évolution de la société civile, dans les champs d’activités et les nouveaux espaces qu’elle a ouvert à l’initiative citoyenne. Se référant à la loi du 1er juillet 1901 qui a donné naissance dans notre pays à un nouveau type d’institution et a ouvert le chemin à une vitalité sociale sans précédent, les associations se réclamant de l’éducation populaire se réfèrent au concept de « vie associative » Dans le cadre de la loi du 1er juillet elle caractérise des associations dont les objectifs, les méthodes, les pratiques explicitent une volonté éducative de transformation des personnes et de l’environnement. C’est à ce type d‘associations que nous nous référons.

Leurs principales caractéristiques étaient l’adhésion à un projet personnel et collectif, (fédéralisme ou coordination) la formation à la responsabilité à travers les critères propres à l’association, souvent la solidarité internationale, l’engagement bénévole, l’autonomie par rapport aux pouvoirs publics et administratifs comme aux pouvoirs économiques. Les grands courants idéologiques, spirituels ou religieux comme politiques inspiraient souvent ce que l’on appelait « les mouvements » sans nuire à leur indépendance associative et à leur volonté de coopération inter-associative. La nécessaire rencontre du privé et du public, avait engendré des débats où institutions, associations et fonctionnaires se retrouvaient ou se confrontaient sur les solutions. Ils ont été un des facteurs de formation d’une conscience politique de bien des dirigeants.

Aujourd’hui, le développement massif des associations dans tous les champs de l’activité humaine comme l’émergence de besoins nouveaux appelant réponse, des pôles nouveaux de pouvoirs politiques et économiques modifient l’action des associations . C’est l’objet du 2ème atelier : quel avenir pour le monde associatif de par son éclatement, son implantation locale, la politique de l’Etat quant à son organisation territoriale et à son désengagement par rapport au monde associatif et à sa représentativité, sa réglementation souvent enfermant, et le manque de reconnaissance financière de son apport à la société par ses actions novatrices, la mobilisation de ses bénévoles. Alors que les études sur le monde associatif permettent de le connaître de plus en plus, au plan national comme mondial et de révéler son importance dans l’évolution de nos sociétés, l’importance de soutenir sa vitalité et sa spécificité comme un enjeu de société où se jouent au delà de l’économie et des services, sa capacité d’imagination et son apport original à la société, sa qualité de vie, la citoyenneté, la pratique du « vivre ensemble ». Quels sont aujourd’hui pour y répondre les apports des associations et de leurs évolutions ?

Que signifient engagement et adhésion dans les mouvements d’éducation populaire aujourd’hui ?

Première table ronde

Animée par René Moustard (FSGT) avec la participation de Joël Jamet ou Paul Masson (Culture et Liberté), Jean Bastide (France Bénévolat), Paul Markidès (ARAC), Amina Saïda (FSGT), Animafac (pressenti). *

Cette interrogation sous entend que l’évolution, au sein des mouvements d’éducation populaire, dans la société actuelle, engendre des problèmes qui méritent discussion et confrontation des expériences pour en tirer des enseignements. C’est l’objet de cette première table ronde.

Il ne s’agit pas de simplement réaffirmer l’importance, le sens de l’adhésion, de l’engagement et son utilité. Il s’agit de repérer les problèmes nouveaux qui se posent et voir les solutions qui y sont apportées aujourd’hui. Ceux qui observent l’évolution des mouvements d’éducation populaire, au fil des années, notent un paradoxe entre, d’un côté la vitalité de la vie associative locale et d’un autre côté l’affaiblissement à des degrés divers, du mouvement fédératif, censé rassembler et optimiser l’activité associative.

Certains parlent de croisée des chemins. Les mouvements d’éducation populaire seraient tiraillés entre deux visions : celle qui considère qu’il s’agit « d’un vieux mouvement ringard et dépassé » et celle, à l’opposé, qui pense que ces mouvements continuent de développer énormément d’activités utiles, intéressantes et d’avenir, que ce soit dans le domaine éducatif ou le domaine social et politique. Traditionnellement, la force du fédéralisme d’éducation populaire repose sur deux piliers :

– le projet à finalité émancipatrice.

– l’engagement militant.

Nous allons nous centrer sur le 2ème pilier: l’adhésion et l’engagement militant, les problèmes que cela pose aujourd’hui aux organisations et les conditions à réunir pour développer cet engagement.

Les mouvements d’éducation populaire constituent un vaste ensemble très diversifié. Il ne s’agit pas de généraliser mais d’essayer de voir là où des problèmes émergent comment les responsables y font face, s’adaptent et trouvent des solutions. Chacun s’appuiera sur son expérience personnelle et celle de son organisation.

Énumérons quelques uns de ces problèmes qui méritent discussion :

Par exemple la question du renouvellement des dirigeants et des organismes de direction.

Ou la question des formes d’organisation et du fonctionnement, règles et méthodes, prenant en compte les évolutions dans la vie militante.

Il y a aussi la façon de gérer le mélange des générations, les relations entre anciens et nouveaux

militants, les tensions que cela soulève quelquefois dans la vie collective, les difficultés pour trouver la bonne complémentarité. Comment accueillir et motiver les nouveaux pour qu’ils s’engagent dans la durée ? Qu’est ce qui les motive et les encourage pour persévérer ?

Il y a aussi toutes les questions posées, dans la vie associative, pour harmoniser les rapports entre bénévoles et professionnels salariés?

Comment optimiser les compétences de chacun , chercher les bonnes complémentarités pour travailler ensemble et mettre en commun les énergies ? Entre le projet personnel de chaque acteur, qu’il soit bénévole ou professionnel, et le projet collectif de l’association ou de la fédération, il y a aussi des contradictions à prendre en compte pour que les deux marchent de pair et ne se dissocient pas. Comment l’association tient compte des besoins, des possibilités, des intérêts personnels de l’individu qui recherche son propre accomplissement au sein de l’association, en s’engageant pour la réussite du projet commun qui donne un sens à sa propre vie ? Telles sont quelques unes des questions proposées pour la discussion, en partant du thème de la table ronde.

Dans quel environnement social économique et institutionnelévoluent les mouvements aujourd’hui ?

Seconde table ronde

Animée par Jacques Guenée (COFACRIF) avec la participation de Jacqueline Mengin (Fonda), Eric Forti (La Ligue), Isabelle Bravo Lopez (INFA), Michel Joli (Fédération Léo Lagrange). *

En introduction, soulignons tout d’abord que les associations évoluent dans un environnement marqué par la réforme politique et administrative de la France. Tous les éléments n’en sont pas encore connus, mais plusieurs conséquences se manifestent, en particulier, les modifications qui sont

intervenues dans les attributions des principaux ministères nous concernant, ainsi que dans leurs représentations régionales et départementales.

Il convient ensuite de rappeler que le secteur qui était autrefois quasi exclusivement celui des interventions associatives devient de plus en plus un secteur marchand, à l’exemple du sport ou du tourisme social. Ceci entraîne un nouveau type de démarche, on parle couramment d’entreprenariat social ou d’entreprise associative. Peut-on aller jusqu’à dire qu’une tendance se dégage dans le monde associatif pour ne plus apparaître comme seulement l’école de la citoyenneté, mais plus comme un acteur économique incontournable créateur d’emplois ?

* A ces deux premières tables rondes – comme à chacun de nos colloques – nous aurons le point de vue d’anciens responsables Jeunesse et Sports durant cette période.

Cette fois-ci : Jacques Lastennet, Jean-Pierre Pouilhe et Hervé Latimier.

Cette table ronde devrait notamment évoquer les points suivants :

– « Coupure » entre le monde associatif traditionnel, celui dont nous sommes issus, et un très grand nombre d’associations locales non fédérées. Corollairement, développement important de structures intermédiaires : DLA, cabinets d’études en tous genres, etc…dans lesquels nous sommes faiblement, ou pas du tout, engagés. Une place particulière doit être faite aux Maisons des Associations qui sont soit associatives, soit municipales.

– Désengagement de l’État sensible dans tous les ministères et qui se traduit par une réduction des crédits d’intervention et par l’abandon par la centrale de plus en plus de responsabilités, notamment financières, au profit des directions régionales. En revanche, intervention de réglementations de plus en plus tatillonnes.

– Importance de plus en plus grande prise par les Régions (Fonds de développement de la vie associative, coopération accrue des Conseils Régionaux avec les fédérations, Emplois Tremplin, etc….)

– Encadrement toujours plus strict des soutiens aux associations : subventions, marchés, délégation de services publics, circulaire du 18 janvier 2010 relative aux relations entre les pouvoirs publics et les associations.

– Place des mouvements d’Éducation Populaire dans les instances de concertation et de représentation : situation stable, en amélioration ou en régression ?

– Nouvelles technologies : leur développement rapide crée de nouveaux types de rapports tant au plan individuel qu’au plan social. De nouveaux champs d’activités s’ouvrent également dès lors que les associations utilisent ces technologies.

Par ailleurs, il faudra aussi examiner les conséquences du développement des structures de l’économie sociale et solidaire, ainsi que celui des associations environnementales : les chambres régionales de l’économie sociale et solidaire, la place spécifique et importante faite aux environnementaux au CESE et aux CESR.

 

 

Positions prises par les associations et les réponses qu’elles apportent aujourd’hui dans leur volonté de continuer à promouvoir l’éducation populaire.

Troisième table ronde

Animée par Marie Thérèse Chéroutre (Scouts et Guides de France)

avec la participation de, Stéphane Haar (JOC), Alain Roch (FRMJC IDF), Joëlle Bottalico (Secours Populaire), Philippe Bancon (Scouts et Guides de France), André Leclerc (CNOSF), Luc de Baecker (RNMA)

Aux questions issues des deux premières tables rondes, les intervenants apporteront les réponses de leurs associations.