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1945.01 et la suite : Dès janvier, « Le Chef » ouvre de nombreuses pistes…

 

Un article du Chef de novembre 1945, rédigé par Charles le Cœur, Commissaire de province au Maroc mais également ethnologue, ouvre une nouvelle réflexion et propose un certain nombre de solutions tenant comptes des caractéristiques « culturelles » de la jeunesse, française et nord-africaine, dans cette période.

 

À partir de la « position du problème », Le Cœur pose un ensemble de questions :

–   entre quels âges s’établit cette phase d’initiation virile ?

–   y a-t-il lieu de prévoir pour elle une organisation particulière ?

–   si oui, sur quels principes doit-elle reposer ?

–   comment résoudre les difficultés nées de la complexité de nos civilisations ?

–   comment choisir les dirigeants de l’organisation ? quels rapports avec l’université et l’Armée ?

Les réponses aux premières interrogations sont assez rapides : le besoin se situe entre 16 et 20 ans, une réponse différente de celle apportée pour les âges précédents est nécessaire, de même qu’une organisation adaptée alors que les existantes (scoutisme, patronages) sont suffisantes pour les plus jeunes.

L’essentiel de l’argumentation concerne les difficultés d’ordre « culturel » car elles intègrent, à la fois, les différences de classe sociale et les différences de cultures. En ce qui concerne les différences de classe sociale, Le Cœur constate que « l’Action Catholique a été peu à peu amenée à spécialiser ses mouvements de jeunesse en Jeunesse Ouvrière Catholique,  Jeunesse Étudiante Catholique, Jeunesse Agricole Catholique »…

En ce qui concerne les cultures, le constat a des conséquences en ce qui concerne le vocabulaire :  « Le malheur de la France est qu’elle possède deux vocabulaires collectifs et deux traditions : le vocabulaire religieux (…) et le vocabulaire républicain (…) » Il est donc nécessaire de définir une approche commune permettant une réelle coexistence :

 

Une dernière partie de l’article aborde, assez sommairement, les problèmes posés, pour cette tranche d’âge, par l’éducation « sexuelle » et les relations avec les filles :

–   « ne pas s’opposer, dans la conversation, à la crudité de langage en matière sexuelle, et, à l’occasion, en donner l’exemple (…)

–   en revanche, il faut absolument interdire, non seulement toute fréquentation de mauvais lieu, mais toute liaison pendant la durée du camp (…)

–   enfin, il serait bon d’organiser, à chaque période, une rencontre courtoise avec des jeunes filles honnêtes (…) »