… concrétisant la création de la Fédération du Scoutisme Français
On peut considérer ce texte comme le résultat final des échanges évoqués par Pierre François dans sa correspondance.
« Ce qui unit tous les membres du Scoutisme Français, tant masculin que féminin, c’est d’abord qu’ils sont les tenants d’un système d’éducation qui crée un certain type d’homme et de femme.
Cette pédagogie a sur la nature de l’homme un optimisme mesuré. Elle sait que l’homme n’est pas totalement bon, mais que l’on doit toujours pour l’éduquer faire appel à sa collaboration active et à son sens inné de l’honneur. Elle vise avant tout le perfectionnement corporel et spirituel de ses membres au service du prochain et de la Patrie. Le scoutisme est une école de civisme qui veut former des citoyens actifs, joyeux et utiles.
La méthode de B.P. n’est pas une méthode quelconque de pédagogie active : on constate que le scoutisme de B.P. est d’inspiration chrétienne et qu’il a, dans ses préoccupations, la recherche de Dieu, ses devoirs envers lui, le service des autres, l’amour du Pays. Un scoutisme qui négligerait systématiquement ou mépriserait cela ne serait plus le scoutisme de B.P.
Les membres du Scoutisme français ne veulent donc pas s’unir d’après une formule de neutralité purement négative. Ils entendent manifester de la compréhension et du respect pour toute croyance.
D’inspiration religieuse, le scoutisme n’aboutit pas de par soi à un credo déterminé. Mais il est conforme à son esprit qu’il encourage la recherche de la Vérité parmi ses membres et revête un caractère confessionnel dans certaines associations.
En France et dans l’Empire colonial, le scoutisme s’adresse à de très nombreux garçons et filles qui ne professent pas la foi chrétienne, mais qui désirent vivre un idéal de franchise, de service et de pureté conforme aux principes de la chevalerie française.
Dans ces conditions, le Scoutisme français doit grouper, dans la fidélité à l’idéal défini précédemment, les scouts croyant en Dieu et ceux qui, sans adhérer explicitement à une religion, se sentent en sympathie avec les croyants et recherchent, pour leur part, le Vrai, le Juste et le Bien, dans la sincérité de leur cœur. »