… à partir du Mouvement des Éclaireuses Unionistes
Au printemps 1920, l’équipe de direction du Mouvement a reçu une lettre d’une dénommée Mademoiselle BASSOT formulant des propositions en vue de la création d’une structure d’accueil plus « large » que le Mouvement. Nous ne disposons pas de ce document, mais la réponse qu’il a reçue de la part de la commission a été retrouvée aux archives par Maryvonne Colomb. Nous en avons repris quelques passages ci-après.
Une note accolée à la première page indique, à propos de Melle Bassot : » Il s’agit probablement de M. Jeanne BASSOT, catholique, fondatrice des Résidences Sociales, qui a eu plus tard une « section libre » de la F.F.E. à la Résidence Sociale de Levallois ».
Rappelons que les « sections libres », créées ultérieurement, avaient essentiellement pour but d’accueillir De jeunes catholiques désireuses de s’associer à la conception « ouverte » de la F.F.E..
Cette lettre se situe bien dans le prolongement des documents précédents concernant la création du Mouvement des Éclaireuses Unionistes. Dans la mesure où celui-ci est le seul à proposer ce type d’activités,il accueille « plus de catholiques et d’athées que d’Unionistes »… Mais, après un exposé des points d’accord, l’accent est mis sur quelques divergences – qui s’accompagnent d’un jugement négatif sur les expériences « ouvertes » connues à ce jour : celle des Éclaireurs de France qui auraient « complètement dévié à cause même de son haut patronage » et, surtout, celle du foyer de la rue de Naples qui semble avoir toujours souhaité l’accueil de tous. La préférence est donnée à une solution du genre de celle que proposent les Éclaireurs Unionistes, gardant une référence chrétienne.
Toutes ces considérations conduisent les rédactrices à des concessions : revenir au nom initial de « Mouvement des Éclaireuses Unionistes », abandonné depuis l’été précédent, pour laisser le nom de « Mouvement des Éclaireuses » à une structure plus ouverte à toutes, et à lui transmettre l’usage du trèfle, insigne des éclaireuses. En résumé, « Nous accepterions d’être, en quelque sorte, mises en tutelle et de ne plus être un mouvement national, mais un régiment dans le mouvement national ».
Il ne semble pas qu’une suite plus complète ait été donnée à ces échanges de vues. Mais on peut y voir une étape du cheminement qui va, l’année suivante, conduire à la création de la Fédération Française des Éclaireuses où, conjointement, le groupe de la rue de Naples et celui de la rue Mouffetard imposeront, en quelque sorte, l’ouverture souhaitée, et la créations des « sections » assurant la présence de toutes les sensibilités.