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1921 : Le congrès d’Épinal et la création de la Fédération Française des Éclaireuses

 … avec la définition d’une solution permettant ouverture et coprésence de filles de toutes origines

 

Le congrès d’Épinal vu par Marguerite Walther :

Le 24 juillet 1921, Marguerite Walther assiste au congrès d’Épinal, où va se décider la création de la fédération. Elle raconte ses impressions à Renée Sainte-Claire Deville (à 2 heures du matin !) :

« Dès l’entrée en séance, à 2 heures, l’atmosphère était tendue. Le Mouvement des Éclaireuses Unionistes allait-il devenir la Fédération Française des Éclaireuses ? Si oui, comment pouvait-on organiser une telle Association, ouvrant ses portes à tous les crédos, mais sauvegardant les besoins légitimes de chacune (…) Une Association où il y aurait des Éclaireuses Unionistes, des Éclaireuses Neutres, des Éclaireuses Scolaires, des Éclaireuses Israélites, des Musulmanes, que sais-je ? Bref, un Mouvement où n’importe quelle petite Française pourrait se sentir à l’aise ?  Tu sais que c’est le rêve que j’ai toujours fait, celui que nous essayons en tout petit de réaliser à la Mouffe. »

(…) Revenons au Congrès. La cheftaine du groupe Paris-Naples, groupe le plus ancien, créé avant la guerre et qui est resté jusqu’à présent en marge des autres groupes parce qu’il est neutre, expose les avantages d’une Fédération avec clarté et précision ; elle fait appel à l’union, souhaite l’élargissement du Mouvement afin que son groupe puisse y entrer. (…). Deux personnes plus âgées viennent expliquer que ce rêve de Fédération est une utopie… Tout le monde sent la gravité de l’heure…. Qu’apportera la journée de demain ? Je ne sais. »

Le 25 juillet 1921, nouvelle lettre :

« Le rêve est réalisé, le principe de la Fédération est voté ! Par quel miracle l’assemblée, hier si houleuse, si partagée, s’est-elle retrouvée aujourd’hui avec une opinion unanime. (…) Ce fut beau… »

Si l’on en juge d’après la description magnifique qu’en donne Marguerite Walther, la création de la Fédération Françaises des Éclaireuses, avec le principe de toutes ses sections, a résulté de la conjonction de deux initiatives nées d’une préoccupation d’ordre social : celle du foyer de la rue de Naples et celle de la Maison pour Tous de la rue Mouffetard. Sur ce plan, la F.F.E. rejoint ce qu’ont été, pour le scoutisme masculin, les approches de Georges Gallienne, pasteur, et d’André Lefèvre, pratiquant catholique convaincu : le scoutisme n’est pas un moyen à la disposition d’une croyance, il est à la disposition de tous dans un esprit de ce que nous pouvons considérer comme une bonne définition de la laïcité…