en éditant un « livre souvenir »
Le scoutisme mène à tout, il suffit… d’y plonger !
René Dejob me demande un court « préambule » pour la plaquette du cinquantenaire des premières mondiales de la SOGETRAM. Bien entendu, c’est avec plaisir que je réponds à sa demande, et à celle de ces camarades toujours actifs et décidés qui se rappellent ces exploits.
En effet, c’est une bonne occasion de reparler de notre scoutisme, mal connu et souvent décrié, et, plus particulièrement, de ce « clan Claude Sommer ». À la fin des années 40, un clan, c’est, avant tout, un groupe de jeunes qui ont envie de faire des choses ensemble, des tas de choses. Ca tombe bien, ils appartiennent à un Mouvement qui, se démarquant du caractère un peu trop hiérarchique et fermé du scoutisme traditionnel, leur en donne les moyens. Et leur demande de décider eux-mêmes de leurs projets, de les organiser, de les mener à bien. Avec l’accompagnement d’un animateur qu’on n’appelle plus « chef » et qui doit accepter ce fonctionnement démocratique : en général, plus le responsable s’avère être une grande gueule, plus les jeunes ont envie de le contrer. Le clan Claude Sommer, qui a choisi le nom d’un des leurs mort au combat, va, dans les années 50, jouer complètement le jeu, et prouver, concrètement, que démocratie et efficacité peuvent cohabiter.
Un responsable « grande gueule », ils en ont un, et un vrai. Des projets, ils en ont, et ils les mènent à bien : spéléo d’abord, fabrication de matériels, plongée ensuite, en passant par l’aménagement et l’entretien d’une voiture… Quelques années après la fin de la seconde guerre mondiale, avec moins que rien de moyens, avec beaucoup d’idées, de courage et de motivation, rien ne semble impossible. Et, petit à petit, une conclusion se dégage : nous devenons de vrais spécialistes, nous pouvons devenir des professionnels, on va plonger… dans le métier comme dans les grottes quelques années auparavant. Les débuts ne seront pas faciles, pas plus pour les anciens du clan que pour les chats du quartier, autour de la péniche, qui leur serviront souvent de nourriture. Mais ils tiendront le coup, et se feront connaître. On connaît la suite…
Oui, la SOGETRAM est le résultat d’une formation acquise dans un contexte très particulier, celui de ce scoutisme laïque qui, dans cette période, a su abandonner certains oripeaux inadaptés pour choisir de proposer à des filles et des garçons, adolescents ou jeunes adultes, de se colleter à des réalités : celles d’un fonctionnement démocratique d’abord, celles du passage à l’acte ensuite, celles de la réussite enfin. Ce sont ces Routiers Éclaireurs de France qui, cinquante ans après, peuvent, en toute modestie, fêter leurs exploits : ils témoignent de la permanence de ces valeurs qui les ont animés, dans le sillage de Claude Sommer et d’André Galerne.
Yvon Bastide
Président de l’A.H.S.L.
Association pour l’histoire du scoutisme laïque
Site Internet : www.histoire du scoutisme laïque.
(Le site parle du clan Claude Sommer !)
et pour conclure :