… contre « la superstition du “ tout-fait ”, de l’imprimé… » Prémices des résolutions d’Angoulême ?
Ce grand article d’Henry Gourin est plein de signification. Publié en janvier 1946, c’est-à-dire très peu de temps après la fin de la guerre et l’installation d’une nouvelle manière de vivre dans le pays, il pose, en réalité, le problème d’une évolution des méthodes de la branche verte vers plus d’initiative et de liberté : « Il nous faut bien garder ces caractères essentiels au scoutisme et aux méthodes nouvelles qui sont l’initiative et l’individualisation de l’éducation. » Ce voisinage du scoutisme avec les méthodes nouvelles d’éducation est bien dans l’air du temps, avec Gustave Monod, à la fois président des E.D.F. et initiateur des « classes nouvelles » au Ministère…
À noter, en particulier, un début de mise en cause du « cérémonial », en « suivant l’esprit et non la lettre », même si… « les traditions ont beaucoup de bon et de force ». De même, « dans le domaine de la technique, où brevets et degrés ne se présentent pas sous forme d’épreuves, d’examens, de niveaux, successifs à atteindre, avec un caractère inéluctable de rigidité et d’absolu »… ou le programme des sorties. Au total, le but est claironné : « Au nom de la liberté, aérons, même s’il doit y avoir parfois des courants d’air. »