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1987-1997 : un groupe EEDF en Côte d’Ivoire

Une action « internationale » suivie sur plusieurs décennies.

 

Le groupe EEDF de Boulogne-Billancourt, groupe Lapérouse, a réalisé de 1987 à 1997 cinq camps-chantiers en commun avec les Éclaireuses Laïques de Côte d’Ivoire (ELAICI) et Éclaireurs de Côte d’Ivoire (EDCI). Ces camps-chantiers ont à plusieurs reprises reçu un soutien financier de l’AAEE.

En 1987 : réalisation d’un périmètre maraîcher près d’Adzopé à 80 km au nord d’Abidjan. Faute d’un suivi correctement organisé, cela s’est traduit par un échec, mais cet échec a permis d’apprendre ce qu’il fallait faire et ce camp-chantier a surtout préparé la suite grâce à l’amitié qu’il a provoquée, qu’il s’agisse des relations entre les jeunes qui y ont participé ou des relations que nous avons engagées avec les responsables ivoiriens.

Le chantier suivant, en 1989, a permis de construire ce qui devait être une « case de santé pour soins primaires » à Zanasso, village à l’extrême nord de la Côte d’Ivoire à la frontière du Mali (18 heures de car pour y aller !). Dès l’inauguration de la case, à laquelle nous avons donné le nom d’Olave Baden Powell, nous savions que ce serait un succès lorsque nous avons vu arriver des mères venant faire vacciner leurs enfants. Le chantier avait été proposé par le Chef Pango des Éclaireurs de Côte d’Ivoire (EDCI) qui était le directeur de l’hôpital de Tengrela, le chef-lieu du département de Zanasso.

 


Au cours du temps, grâce aux démarches faites, la case a pu être complétée, en particulier par l’installation de l’énergie solaire (le village n’est pas électrifié et l’eau est prise dans des puits). La combinaison du suivi assuré par les EEDF et les ELAÏCI avec la volonté du village et le soutien des autorités a progressivement accru le statut de la case, devenue centre de santé rural, centre de vaccination, centre d’études épidémiologiques (à la suite d’une épidémie de méningite). Nous avons eu la joie de constater combien le succès continue, même si la crise qu’a vécue le pays a été un handicap et en particulier l’énergie solaire a été volée. Les « cadres » nés à Zanasso et qui font une carrière souvent belle dans les grandes villes soutiennent en permanence le centre.

Les troisième et quatrième camps-chantiers en 1992 et 1994 ont permis de construire à Agboville (80 km au nord-nord-ouest d’Abidjan) le « centre Kimou N’Guessan Faustin » (CKNF) d’accueil de jeunes filles scolarisées et de formation de jeunes filles déscolarisées. Ce projet était particulièrement cher à notre grande amie, décédée prématurément, N’Guessan Yaba Angèle (Libellule agile) et c’est sur son insistance forte que le groupe Lapérouse s’est lancé dans une opération un peu folle mais qui a réussi au-delà de toute espérance.

 

À droite l’école, à gauche les logements…

En 1992 a été construit le premier bâtiment qui reçoit les deux dortoirs, leurs sanitaires et le logement de la directrice ; en 1994 le groupe Casati de Troyes s’est joint au groupe Lapérouse pour la construction du deuxième bâtiment, destiné à assurer la formation des jeunes filles déscolarisées ; il est revenu en 1996 avec le groupe de Freyming-Merlebach et a construit l’énorme mur qui protège le centre et ses habitantes d’entrées non désirées ; il est enfin revenu en 1998 pour commencer la construction d’un troisième bâtiment.

Alors que d’autres chantiers étaient prévus, la situation politique du pays a tout arrêté. Aujourd’hui le centre est totalement opérationnel : les 40 internes qui y ont logé pendant l’année scolaire 2011/2012 ont été reçues à leur examen ; quant aux élèves du centre, la troisième année de couture s’est terminée par la confection par elles de robes de mariage (photo… avec la marraine de la promotion, Martine Lévy) ; les élèves étaient des « filles de la rue » qui étaient analphabètes ou déscolarisées et qui, au cours de leur formation, ont été alphabétisées au point que l’une d’elles a pu seule rédiger et prononcer un discours de remerciement… en présence du Ministre de la promotion de la Jeunesse. Enfin le centre est devenu également le siège des ELAÏCI et vient de créer une meute de louveteaux/louvettes et une troupe d’éclaireuses.

Un PowerPoint sur le site Internet de l’AAEE, illustré de photos, montre mieux le CKNF pour lequel on espère que les présents troubles du pays seront dissipés d’ici l’été 2014, pendant lequel les aînés du groupe Lapérouse espèrent bien aller continuer le troisième bâtiment.

Nous évoquerons le cinquième camp-chantier réalisé par le groupe Lapérouse en 1997. Il s’agissait de construire au village de Lopou (60 km à l’ouest d’Abidjan) un bâtiment annexe du dispensaire rural permettant d’accueillir les familles accompagnant des malades (ou des parturientes) au dispensaire et ayant besoin d’y passer la nuit. Le bâtiment non seulement est en très bon état mais joue en outre un rôle qui va au-delà de celui qui lui avait été assigné : en effet un médecin-chef a été affecté sur les lieux et, lorsque nous l’avons rencontré, il nous a dit qu’il ne savait pas où il se serait installé avec sa conseillère pour le VIH/SIDA s’il n’y avait pas eu le bâtiment que nous avions construit !

 

Avec le chef du village, ancien ministre

 

Enfin, les ELAICI ont monté un projet de fabrication de « attiéké de très bonne qualité » (semoule de manioc). Des villageoises ont reçu formation et matériel. L’action est maintenant en cours et l’attiéké se vend très bien. L’Amitié internationale Scoute et Guide (AISG) les a aidées dans leur relation avec Europe Tiers Monde, association de fonctionnaires européens qui ont financé l’opération.

 

 

Merci à Martine et Jean-François Lévy de nous avoir transmis ce reportage qui sera certainement complété.