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2014 : Le président des EEDF clôture la Journée de la Mémoire

 

… en évoquant les engagements actuels du Mouvement.

 

 

Yannick Daniel

Président des Éclaireuses & Éclaireurs de France

 

 

 

Avant d’entamer mon propos, puisqu’il me revient cet honneur de tenter, par quelques mots, d’avancer vers la conclusion de cette journée, permettez quand même, car je n’ai pas eu la possibilité de le faire avant, de saluer chacune et chacun présent aujourd’hui : amis, éclaireuses et éclaireurs. Je voulais aussi relever le succès de cette journée d’abord marquée par le fait que nous sommes très nombreux, la qualité des intervenants ; pour nous souvenir, mais aussi pour construire et partager ensemble cette mémoire qui me semble indispensable pour penser l’avenir des E.E.D.F.. Car je reste persuadé qu’il est nécessaire, pour construire l’avenir, de passer par une véritable appropriation de l’histoire du mouvement. Je crois d’ailleurs qu’elle [notre histoire] n’est encore pas si bien connue.

 

Alors je ne peux manquer de saluer le travail de l’Association pour l’Histoire du Scoutisme Laïque et du travail de son président Yvon Bastide et de ses membres, je pense particulièrement à Henri-Pierre Debord. Je veux aussi souligner la participation active et le soutien de l’A.A.E.E. dont nombre de membres sont ici aujourd’hui.

 

Alors oui, cette journée permet de mettre en lumière le travail de fourmi qui consiste en la collecte, la mise au jour de documents d’archives et le travail de mémoire qui s’organise autour des E.E.D.F. ces dernières années. C’est un travail primordial et essentiel pour comprendre, analyser, mettre au jour et transmettre aux éclaireuses et éclaireurs  du vingt-et-un-ieme siècle.  Nous en échangions avec Benjamin Frézel et Yvon Bastide ce midi à table : il s’agit bien, autour d’une telle journée, de passer de la mémoire à l’écriture d’une histoire des E.E.D.F.

 

Ce que ses membres ont pu construire pour notre société, et, là encore, l’exemple de Paul Chaslin est, de mon point de vue, extrêmement intéressant. Pour le président des E.E.D.F. que je suis, mais également pour le chargé des politiques éducatives que je suis pour la ville de Saint-Nazaire en Loire-Atlantique. Je ne peux qu’être interpellé par ces expériences qui ont été conduites par des E.E.D.F. alors que je n’étais qu’un enfant, peut-être tout juste un jeune lutin ! Parce que ces questions sont encore des questions centrales pour les politiques éducatives  qui s’adressent aux jeunes dans les collectivités locales.

 

Mais, si j’en reviens aux E.E.D.F., je crois que leur philosophie de l’éducation reste ancrée dans cette idée que nos membres peuvent, doivent agir pour la société. Nous portons encore le paradigme que c’est l’aventure E.E.D.F. qui apportera, pour une part, l’envie d’agir pour un « vivre ensemble » toujours plus nécessaire. Les témoignages de Christian, de Martine, de Colette, montrent combien il se passe des choses fortes encore aujourd’hui. D’ailleurs, toute autre chose, alors que la France vit une petite révolution qui ne dit pas son nom aujourd’hui sur les territoires par le projet de Refondation de l’école, il se trouve là aussi une présence d’éclaireurs auprès des collectivités locales pour réfléchir avec elles à la formation des intervenants des nouveaux temps proposés aux enfants – réfléchir aussi des propositions d’actions en direction  des enfants. Mais la révolution qu’est en train de vivre l’éducation en déterminant que les collectivités deviennent des acteurs éducatifs avec la construction d’une continuité éducative chère aux E.E.D.F., va devoir se traduire concrètement pour tous les enfants de France ! Je crois que l’expérience des équipements intégrés pourrait, à ce titre, nous aider à penser cette évolution voulue par le gouvernement actuel.

 

J’ai écouté les témoignages de chacun aujourd’hui, bien sûr il m’a déjà été donné l’occasion d’entendre certains d’entre eux lors de l’année du centenaire des E.E.D.F., ou à l’occasion de  la cérémonie des Justes qui s’est déroulée au Conseil Économique, Social et Environnemental en 2011, organisée par Jean-Charles Levyne, que j’ai eu le plaisir de voir tout à  l’heure. Cette cérémonie a marqué un point culminant des événements qui ont jalonné cette année du centenaire.

 

Mais ce que je veux retenir aujourd’hui c’est qu’il y a encore nombre de mémoires à faire connaître, peut-être que certaines viendront d’enfants de résistants qui peuvent encore nous transmettre ce que nombre d’éclaireuses et d’éclaireurs à un très jeune âge ont décidé de faire pour que la loi pour laquelle, ils, elles s’étaient  engagé(e)s  se  traduise dans des actes. Mais n’est-ce pas là l’essentiel du projet du scoutisme ? Être une pédagogie de l’action avant toute chose !

 

Je souhaite revenir sur la conclusion du propos de François Amoudruz, frère d’une femme qu’il me semble également nécessaire de citer aujourd’hui, Madeleine Reberioux, son témoignage a attiré notre attention sur l’importance d’être attentif au retour des idéologies totalitaires, quel que soit l’aspect sous lequel elles pourraient se présenter…

 

C’est pourquoi, Mouvement de formation de citoyens, mouvement démocratique qui ne cesse d’avancer vers cette démocratie essentielle, démocratie inscrite dans le code génétique E.E.D.F.… Je ne peux m’attarder sur nos dernières modifications statutaires, mais sachez que nous continuons d’aller dans le sens d’une vie démocratique toujours plus active. Notre pédagogie ancrée dans un scoutisme moderne qui  s’interroge sur ses méthodes, ses rites, ses tranches d’âges, montre que l’association continue de vivre et de construire une histoire qui se conjugue avec le contexte social et éducatif du présent : c’est  d’ailleurs actuellement un chantier qui se nomme « I D ‘avenir ».

 

Pour illustrer notre vigilance et notre engagement face aux maux de notre société, je vais partager avec vous la dernière prise de position du Comité Directeur de notre association.

 

« Fidèles à leurs valeurs et engagements éducatifs, les EEDF condamnent vivement la tenue de propos racistes et discriminants.

 

 

Récemment dans la société, des propos racistes ont été tenus, stigmatisant parfois une partie de la population ou s’attaquant directement à des personnalités, comme la Garde des Sceaux, ministre de la Justice, Madame Christiane Taubira. Les Éclaireuses Éclaireurs de France (EEDF), condamnent vivement cette situation et réaffirment les valeurs défendues par l’association et ses principes éducatifs de laïcité.

 

 

La laïcité repose sur le respect fondamental de l’Homme dans sa diversité. Les principes législatifs qui la traduisent viennent garantir la liberté de tous, l’égalité des droits et le refus de toute discrimination. Ainsi, comme l’indique l’article 1 des statuts des EEDF : “ L’association […] s’efforce de promouvoir la nécessaire entente entre les peuples par la pratique de la fraternité entre tous les jeunes de tous les pays et s’engage à lutter contre toute forme de racisme. ”

 

 

Le scoutisme en tant que Mouvement de jeunesse ouvert à tous, partagé par plus de 36 millions de filles et garçons dans plus de 216 pays et territoires différents, est un bel exemple de fraternité mondiale et de lutte contre la discrimination.

 

 

Publié le 22.11.2013 »

 

 

Merci à tous de votre attention.

 

Yannick Daniel