Nous sommes en 1942. La guerre avec l’Allemagne dure depuis bientôt 3 ans. Depuis l’armistice (*) de juin 40, les français ont dû apprendre à vivre avec l’occupant. À Paris, dans la rue, dans le métro… Les allemands sont omniprésents, ils sont… chez eux. La dictature allemande, le pillage économique et la pénurie, les Français de la zone occupée y sont brutalement confrontés en 1940, au début de l’occupation. Ensuite, cela s’estompe dans les esprits. La cohabitation est loin d’être amicale, mais il faut « faire avec ». Les Français supportent donc tant bien que mal la situation. C’est difficile à comprendre, quand on ne l’a pas vécu.
Il faut aussi savoir que si l’Histoire parle beaucoup de la Résistance, celle-ci ne concerne à vrai dire qu’une infime partie de la population.
En 1942, la famille Joussellin vit à Versailles. Jean Joussellin qui est pasteur, est nommé en juin à la tête de la « La Maison Verte », dans le 18e arrondissement de Paris. Ce quartier est très populaire. Ici se côtoient diverses nationalités et origines, se mélangent plusieurs langues. Nombre de juifs venus d’Europe Centrale ou du Moyen-Orient s’y sont installés.
« La Maison Verte » est un poste de La Mission Populaire Évangélique, membre de la Fédération Protestante de France. Elle est située au 127-129 rue Marcadet, derrière Montmartre. C’est un foyer protestant qui a un but évangélique et offre de l’aide aux enfants.
Dans ce quartier du 18e, il y a une proportion élevée d’israélites. Le scoutisme à l’époque est interdit, mais ça n’empêche pas Jean Joussellin de faire savoir que les enfants peuvent être accueillis le jeudi et les week-ends pour pratiquer des activités adaptées à leur âge. Donc, bien que le scoutisme soit interdit, en peu de temps, s’organise un accueil pour les enfants du quartier, des groupes se constituent et malgré un contexte assez difficile ça fonctionne. On y pratique les activités habituelles de loisirs qui se veulent aussi éducatives.
(*) L’armistice du 22 juin 1940 est une convention qui a été signée entre le représentant du Troisième Reich allemand et celui du gouvernement français de Pétain afin de mettre fin aux hostilités ouvertes par la déclaration de guerre du 3 septembre 1939 et d’établir les conditions de l’occupation par l’Allemagne de la France, le sort des personnes capturées, déplacées ou occupées, la neutralisation des forces françaises, et le paiement de compensations économiques à l’Allemagne.
Du point de vue territorial, il résulte de la convention (en particulier en ses articles 2 et 3) que la France métropolitaine est divisée en deux parties par une ligne de démarcation, la zone occupée par l’armée allemande et la zone dite « libre ». La souveraineté française s’exerce sur l’ensemble du territoire, y compris la zone occupée, et l’Empire demeure sous l’autorité du nouveau gouvernement français.