Contribution de Jacques Piraud,
actuellement membre de l’Equipe de Groupe du « FRAM »
et de l’Équipe régionale d’Ile de France des E.E.D.F
En 1964, j’ai fondé un Clan avec cinq de mes élèves d’un Collège d’Enseignement Technique (les C.E.T. étaient les ancêtres des Lycées professionnels). Que des garçons au départ, puis il y a eu des filles. Les activités étaient mixtes, mais pas question de coucher sous les mêmes tentes ! Nous donnions une information sexuelle, les flirts étaient déconseillés, voire réprimés ; l’idéal proposé était le couple homme femme marié…). Il faut se rappeler qu’à cette époque, la vente aux mineurs de contraceptifs était interdite, l’interruption volontaire de grossesse un crime ! On parlait d’ailleurs d’avortement. Les relations sexuelles étaient dangereuses, la majorité était à 21 ans.
Mai 68 a un peu, mais un peu seulement, desserré cette pratique restrictive et moralisante de notre coéducation. Il a fallu attendre le grand chambardement qu’a connu notre Mouvement en 1972/1974 pour que le « FRAM », Groupe EEDF de Sartrouville, pratique une coéducation totalement libéralisée : couchage mixte, flirts possibles, conseils de pratiques contraceptives. Exemple: en juillet 1973, le FRAM avait organisé à Prélenfrey, au pied du Vercors, un camp « communautaire ». 300 personnes de tous âges, une très grande diversité d’activités proposées, y compris « ne rien faire est une activité ». Alors que la vente aux mineurs de contraceptifs était encore interdite par la Loi, la boutique du rassemblement vendait des contraceptifs, des militants du Planning familial de Grenoble y donnaient une information sur la contraception.