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2017 : L’inauguration de la rue « Pierre Déjean » à Auch le 18 novembre

 

 

Intervention de M. le Maire d’Auch :

 

 

 

Inauguration de la rue Pierre DÉJEAN

Samedi 18 novembre 2017

Monsieur le président de l’Association pour l’histoire du scoutisme laïque,

Mesdames, Messieurs les responsables des Éclaireuses et Éclaireurs de France,

Mesdames, Messieurs les élus,

Mesdames, Messieurs,

Nous sommes réunis aujourd’hui pour célébrer le souvenir d’un homme d’exception, d’une personnalité exemplaire qui a profondément marqué tous ceux qui l’ont côtoyé.

Né à Auch en juillet 1912, Pierre DÉJEAN et son frère Léo rejoignent en 1922 la troupe des Éclaireurs d’Auch, mouvement du scoutisme laïque dont ils partagent tous deux immédiatement les valeurs et les rituels.

Son engagement dans le scoutisme influencera profondément la personnalité de Pierre DÉJEAN et les idéaux humanistes qu’il y forgera trouveront vingt ans plus tard leur traduction politique et éthique au sein de la Résistance à l’occupant allemand.

En 1925, un drame va bouleverser sa vie. Victime d’un terrible accident, Pierre DÉJEAN, alors âgé de 13 ans, est amputé d’une jambe. Désespéré dans un premier temps, le jeune adolescent va vite se ressaisir sous la houlette de son père et démontrer un courage et une force de caractère exceptionnel en poursuivant ses activités dans le mouvement malgré son handicap et sa souffrance.

Au fil du temps, celui-ci prend de plus en plus de responsabilités au sein des Éclaireurs, jusqu’à être appelé à Paris pour devenir l’adjoint permanent au niveau national pour l’animation technique du mouvement, en 1938.

Durant l’occupation, Pierre DÉJEAN reste à Paris, au siège des Éclaireurs de France, au 66, rue de la Chaussée-d’Antin. Là, il continue à organiser les activités des groupes éclaireurs de la zone occupée, souvent sous couvert de stages organisés par la Croix-Rouge, juste pour ne pas alerter les autorités.

Mais en parallèle, il est également résistant au sein du réseau Mithridate, surtout centré en Bretagne.

Le 3 septembre 1943, la police allemande vient l’arrêter dans les locaux parisiens de l’association. Pierre DÉJEAN a juste le temps de prendre le petit baluchon qu’il avait préparé avant d’être emprisonné à Fresnes.

De là, il envoie des messages à sa femme, Jeanne, sur des feuilles de papier à cigarettes cousues dans la couture de ses gants de toilette. Il est ensuite transféré à Rennes puis à Compiègne avant d’être déporté dans le camp de concentration de Mauthausen d’où il ne reviendra jamais.

Pierre DÉJEAN était un homme de conviction, un homme de caractère aussi. Enfant de la République laïque, il ne transigeait pas sur ses valeurs. Il ne se contentait pas de les proclamer, il les faisait vivre au quotidien.

Quand il s’est engagé dans la Résistance, il n’a écouté que sa conscience morale et son attachement à la liberté. Il en connaissait pourtant le risque, mais n’a pas hésité.

La justice sociale, l’égalité et la solidarité étaient ses vertus cardinales. La probité, l’honnêteté et la droiture étaient les principes qui guidaient sa vie et sa conduite en toute occasion.

Pierre DÉJEAN incarnait parfaitement les valeurs du scoutisme laïque dont le but est, rappelons-le, de contribuer par l’éducation à la formation de citoyens libres, responsables, solidaires et engagés.

La Ville d’Auch est fière de rendre hommage à l’Auscitain Pierre DÉJEAN, en inscrivant son nom dans notre géographie communale pour saluer sa mémoire avec toute notre admiration et notre respect.

Trouvons dans la force de son exemple, la plus haute exigence de notre conduite citoyenne, pour aujourd’hui et le monde de demain que nous avons à construire !

Permettez-moi de terminer par ces mots de l’écrivain Elie Wiesel, rescapé des camps de la mort, que nous devons avoir à l’esprit chaque fois que nous rendons hommage aux résistants. Je le cite : « Nous devons toujours prendre parti. La neutralité aide loppresseur, jamais la victime. Le silence encourage le persécuteur, jamais le persécuté. »

Je vous remercie.