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2017 : L’inauguration de la rue « Pierre Déjean » à Auch le 18 novembre

 


 

La présentation de « Pierre Déjean, une personnalité, un symbole » :

 

 

Pierre Déjean, notre frère,

Vie et mort d’un mousquetaire laïque résistant, assassiné par les nazis…

Auch 1912 – Mauthausen 1944

 

 

Une personnalité, mais aussi … un symbole

 

Une personnalité…

 

*   auscitaine

Né rue d’Alsace, dans une famille auscitaine, Pierre a vécu Cours de la Somme

 

*   courageuse

Amputé d’une jambe à 13 ans suite à un accident, a su surmonter son handicap et les douleurs qui en résultaient

 


*   scoute,

d’abord localement et régionalement,

Participation à un « groupe local », animé par des bénévoles en charge du recrutement et de l’organisation des activités sous toutes leurs formes ; participation à l’organisation de « camps-écoles » et d’activités régionales ;

 


puis nationalement, comme « commissaire national adjoint » en charge de la branche « éclaireurs », animation et formation de l’ensemble du Mouvement, rédaction d’articles pour les revues.

 


*   engagée :

 

Dès 1920, dans le syndicalisme étudiant à Toulouse.

 

Dès 1940 et la défaite, son engagement personnel est décrit par un témoignage de Jeanne Déjean, son épouse ; il sera prolongé en 1942 et 1943 par sa participation au réseau Mithridate.

 

 

 


Dénoncé, arrêté au siège des E.D.F., il sera emprisonné à Rennes et à Compiègne avant d’être condamné à la déportation. À Mauthausen, il rejoindra à Hartheim une clinique chirurgicale transformée en laboratoire de recherche. Il y sera assassiné le 18 août 1944.


La revue « Le chef », organe officiel des responsables Éclaireurs de France, annonce en août 1945 :

« Une grande flamme s’éteint et tout soudain s’assombrit. Notre frère joyeux ne chantera plus, notre frère véhément ne tonnera plus, notre frère aimant ne sourira plus. Il nous vivifiait, et la vie même disparaît avec lui. »


Mais aussi…


Un symbole


Celui de l’engagement du scoutisme laïque contre le nazisme et le régime de Vichy

 


Engagement personnel

dans le cadre de son activité scoute en zone occupée où le scoutisme était interdit…

Une lettre de mars 1941 décrit très bien l’action pilotée par Pierre Déjean pour un scoutisme « clandestin » et des illustrations le décrivent…

 

 

Engagement partagé, aussi bien au niveau national qu’au niveau local :

 

 

En zone dite libre,

 

Trois responsables nationaux hébergent des jeunes Juives camouflées (et membres des Éclaireuses) : Elizabeth et Pierre François, Henriette et René Duphil ont reçu à ce titre la « Médaille des Justes » le 31 mai 2011.

Le témoignage d’Annette Dennery, hébergée par la famille Duphil :

«  J’ai vécu à Vichy de septembre 1940 à février 1945, et j’ai côtoyé, en petite fille juive, les grands et les moins grands de la « capitale » de la France à ce moment-là(…) … et nous sommes tous absolument conscients que ma famille et moi-même devons la vie aux Éclaireurs de France ».

 

Plusieurs membres de l’équipe nationale ont rejoint les maquis.

 

Dans les régions, les engagements sont nombreux et, la plupart du temps, connus des responsables.


Quelques exemples… des personnalités mais aussi des membres « de base » :


Jean Estève, responsable régional Provence

–       Rejoint un maquis des « Hautes Alpes ».

–       Y crée les « maquis écoles » du M.L.N. sur le modèle des « camps écoles » des EDF.

–       Déporté à Dachau.

–       Futur C.N.E. et C.G. des EDF et EEDF.

Louis François, responsable local Lyon

–       Rejoint la Résistance dès 1941.

–       Recrute Pierre Brossolette.

–       Est en contact avec C. de Gaulle.

–       Futur Président des EDF et EEDF.

Lucien Fayman, responsable local Toulouse

–       Rejoint les E.I. dès 1941.

–       Anime « la 6e » clandestine et organise l’accueil de jeunes Juifs de toutes origines.

–       Futur Président des E.I.

« C’était après la sortie des lois raciales de Pétain : les lois sont d’octobre et c’était en décembre 40 ou début 41. En tête-à-tête avec moi-même, je me suis dit : “ Le scoutisme oui, mais je me sens appartenir à ce groupe Juif et ne pas les rejoindre serait, à mes yeux, une démission. ” »

Violette Maurice, responsable locale Saint-Étienne

–       Crée un groupe de Résistance.

–       Arrêtée, parvient à communiquer (Morse).

–       Déportée à Ravensbruck.

Rosine Crémieux, responsable locale Hautes-Alpes

–       Infirmière au maquis du Vercors.

–       Déportée à Ravensbruck.

Claude Berthié, responsable à Lyon,

–      membre de l’Armée secrète

–      parachuté en Allemagne

Maria Couillens, éclaireuse à Toulouse,

–      héberge une jeune fille juive dans sa famille,

–      « médaille des Justes »

Marguerite et René Pellet, responsables de groupe à Lyon,

–      accueil de jeunes Juifs,

–      morts pour la France

Le clan de Quimper

–      engagé dans un maquis,

–      Croix de guerre

Emmanuel Gibaja, engagé dans les Forces Françaises Libres,

–      « scout idéal autant qu’ardent combattant »                                                 etc.


Et aussi


L’accueil en France, en 1943, de Jean-Louis  Fraval, envoyé (par parachute !) de Claudius-Petit (ancien E.D.F.) du gouvernement provisoire d’Alger pour rencontrer les responsables des Mouvements en vue de la Libération. Contacts organisés par André Basdevant, C.N. E.D.F., secrétaire du Scoutisme Français, avec la quasi-totalité des responsables nationaux des Mouvements.

Anecdote : passage par un « Cappy Route » à Chamarges…


Sans oublier les autres EDF auscitains morts pour la France :


–   Guerre 1939/1940 : Émile Esquirol ; Pierre Sagazan ; Claude Verges.

–   Maquis : Jean Brunet, maquis de Miélan ; Louis Durrieux, maquis de Viélla ; Jean Perri, maquis de Mielan.

–   Combats avec les Forces Françaises Libres : Robert Lubespère ; Pierre Mendousse.

Des engagements dont la « quantification » est difficile, mais importante pour le scoutisme, pour deux raisons :


* La crédibilité du scoutisme, proposition d’une nouvelle manière d’éduquer…

Quel en est le résultat après une génération (1910-1940) ?


*  L’image du scoutisme, compliquée par sa dépendance de la politique Jeunesse de l’État,

avec des engagements clandestins donc non visibles…

 

Conséquence :

Nécessité de rétablir une vérité par rapport à certaines affirmations d’historiens… approximatifs

 

Exemples :

 

« Le scoutisme s’est donné corps et âme à la révolution nationale ». Pierre Gioletti, « Histoire de la Jeunesse sous Vichy »  – Perrin, 1991

 

« La jeunesse embrigadée au service du régime » – camp des Milles, 2017 :

 


 

Conclusion :

 

Pierre Déjean a bien été – et est  toujours – le symbole de cette démonstration du rôle majeur de notre scoutisme

pour l’éducation à la citoyenneté.

 

Merci Pierre !