… vécue dans le Mouvement
La démocratie aux Éclés :
l’impact dans l’équipage et l’unité au service du projet et les prolongements dans la Cité
(Gregory Vandenberghe, membre de l’équipe de groupe de Lambersart et de l’équipe régionale des Hauts de France)
Mon témoignage portera sur ma pratique en tant que responsable d’unité de la branche verte pendant presque 15 ans.
Pour moi, la démocratie doit s’appuyer sur trois principes :
– le cadre, chez nous on va dire la loi scoute ;
– la formation : comme indiqué ce matin, la démocratie n’est pas innée, il faut donc se former et former ;
– la pratique issue des deux premiers.
La Loi :
La démocratie implique des règles. Chez nous, on va s’appuyer sur la loi scoute qui est un incontournable de la méthode et plus particulièrement sur l’évolution.
La loi d’origine (diapo 2), ne parle pas de démocratie. Comme vu ce matin, cette notion n’était pas présente en tant que telle. On trouve par exemple « un éclaireur obéit aux ordres de ses parents, de son chef de patrouille ou de son instructeur, sans poser de question ».
Une évolution de la loi notamment utilisée dans mon groupe indique
– « sait obéir et agir en équipe »,
– « écoute les autres et respecte leurs convictions ».
On voit à travers ces mots une évolution sur l’échange, le débat, l’écoute
Enfin, plus récemment, les EEDF ont écrit la Règle d’Or, utilisée par certains groupes. On y voit clairement indiqué le mot Démocratie : « Nous écoutons les autres, nous donnons notre avis, nous décidons ensemble et prenons des responsabilités : nous vivons la DÉMOCRATIE »
À travers, cette évolution de la « règle », comme vu ce matin, nous voyons que la notion de démocratie a évolué dans nos pratiques.
La formation :
Pour faire vivre la démocratie, il faut former. Cette formation est indispensable. Et c’est le rôle de l’association. Nous n’apprenons pas vraiment cela lors des stages BAFA ou premier degré.
Une fois formés, les responsables peuvent transmettre aux jeunes.
Nous allons prendre un exemple : l’élection des postes au sein de l’équipage. Si on veut que cela fonctionne, il faut que nos jeunes sachent en quoi consiste le rôle et ainsi pouvoir élire quelqu’un en fonction de compétences acquises ou à acquérir.
Il faut donc former à un double niveau : former aux compétences, mais également former au débat démocratique pour faire fonctionner les élections.
On voit sur les slides un mélange d’outils de fond comme les carnets de l’équipage ou encore des présentations ou formations avec des intervenants extérieurs.
Une fois les élections réalisées, la vie d’équipage peut se dérouler. Les éclés peuvent donc décider de leurs explos, choix d’activités à travers des outils spécifiques d’accompagnements comme « le kit explo » ou encore, l’échange, le débat en conseil d’équipage. On organise des conseils :
Ce travail de démocratie au sein de l’équipage, se traduit également au sein de l’unité :
On organise des conseils d’unité, ou des conseils de haute patrouille (réunion des CE/SE) afin de choisir débattre de plein de sujets. Même de petits.
J’ai une anecdote : un jour une de mes éclaireuses à fait un dessin que j’ai trouvé très sympa, je l’ai envoyé au service com. Le sujet du dessin répondait à la thématique d’un des prochains numéros de l’Équipée. Cependant, il fallait modifier certains petits trucs. La com m’a donc demandé mon accord pour cela. j’ai indiqué que n’étant pas l’auteur du dessin, j’allais demander. Il a donc été décidé de voter en unité les modifications à apporter. La démocratie et notre fonctionnement démocratique ne portent pas que sur des sujets « majeurs » : activité, lieu de camp… mais aussi sur des petites choses qui permettent de faire vivre la démocratie au quotidien.
L’engagement :
Il est aussi important que les personnes s’engagent sur nos valeurs. Il y a donc la promesse. Celle-ci, qu’on utilise « l’ancienne version » (comme dans mon groupe) ou celle de la Règle d’or indique, bien un engagement sur « vivre notre Loi » ou « vivre notre “ Règle d’or ” ». Les EEDF apportent donc une importance à cet engagement. Cet engagement peut également être accompagné par la mise en place d’un parrain de promesse. Celui-ci accompagne l’éclé lors de la préparation à cet engagement. Il peut même des années plus tard permettre de guider la personne dans son cheminement personnel.
Et au delà des éclés, l’impact ?
À travers quelques exemples, je vais montrer l’impact de notre méthode sur l’engagement du citoyen d’aujourd’hui et de demain.
Les délégués de classe :
Notre méthodologie est exportable à l’extérieur. On peut prendre comme exemple : les délégués de classe. Les EEDF ont, dans une période récente et peut-être encore aujourd’hui, formé des délégués de classe à nos méthodes pour faire vivre la démocratie.
L’implication de nos jeunes dans la société :
Un de nos éclés est engagé dans une junior asso qui travaille sur la démocratie en Europe : il m’expliquait que
« La méthode des conseils d’équipage lui a permis d’apporter des outils dans sa junior asso pour faire vivre le débat et éclairer les choix. »
L’engagement syndical :
Un ancien responsable éclé est aujourd’hui engagé syndicalement. Il indique :
« Je fais vivre la méthode et les valeurs EEDF au sein de mon engagement syndical. »
L’engagement politique :
Un dernier exemple avec également un responsable engagé dans la vie politique et ayant eu différentes responsabilités : « Les méthodes appliquées en tant que responsable, j’essaye de les appliquer dans mon engagement politique en tant que responsable d’organisation de jeunesse et ou de section »
Pour conclure, revenons sur la méthode scoute.
Lors de la dernière conférence de BAKOU de l’été dernier les membres ont rajouté une notion : le scoutisme doit se vivre dans sa cité / communauté :
Je pense qu’à travers les quelques exemples du jeune impliqué dans sa junior asso, les anciens responsables impliqués dans la vie syndicale ou politique, la méthode EEDF, la manière de faire vivre la démocratie démontrent que notre scoutisme se vit au sein de la cité et participe donc à la construction de citoyens engagés.