Raymond Burgard
(wikipedia)
Né le 15 septembre 1892 à Troyes et mort le 15 juin 1944 à Cologne, est un résistant français.
D’origine alsacienne, il est agrégé de grammaire en 1928. En septembre 1937, il est nommé professeur de Lettres au lycée Buffon à Paris. Une des salles du lycée est par ailleurs baptisée selon son nom. Syndicaliste, il est candidat du Syndicat des personnels de l’enseignement secondaire (SPES) aux élections du Conseil supérieur de l’Instruction publique (CSIP) en mai 1938. En septembre, il rejoint le camp des anti-munichois.
Occupation
Résistant de la première heure, il fonde le mouvement de résistance Valmy le 21 septembre 1940, avec quatre amis issus du groupe catholique de gauche Jeune République. Le groupe rédige de multiples papillons, collés sur les murs parisiens ou sur les affiches de l’occupant. L’un d’eux proclame Vive la République, quand même. Burgard rédige aussi des tracts en allemand, destinés à saper le moral des troupes d’occupation et les appelant à la désobéissance. En janvier 1941, paraît le premier numéro du journal Valmy, tiré à 50 exemplaires. Burgard en a rédigé l’éditorial, intitulé Certitudes.
Se sentant protégé par son origine alsacienne, Raymond Burgard ne craint pas de participer ouvertement aux manifestations qu’il contribue à organiser. Il encourage même ses élèves à participer à la manifestation du 11 novembre 1940 au cours de laquelle son fils est arrêté, puis relâché. En mai 1941, il participe aux commémorations de Jeanne d’Arc qui rassemblent plusieurs milliers de personnes chantant la Marseillaise.
Arrestation – Déportation
Combat Zone Nord qui diffusait Valmy est démantelé à partir de février 1942 et Raymond Burgard est arrêté à son domicile par la Geheime Feld Polizei (GFP), le 2 avril 1942. Des lycéens du lycée Buffon manifestent pour sa libération. Il est déporté à la prison de Sarrebrück en vertu du décret Nacht und Nebel.
Le 16 octobre 1943, avec Paul Petit et Marietta Martin-Le-Dieu, il est condamné à mort par le 2e sénat du Volksgerichtshof. Le 15 juin 1944, il est guillotiné à la prison de Cologne.
En 1943, son épouse pose pour La femme assise de René Iché représentant l’intense désespoir d’une jeune femme, la tête penchée et le visage enfoui dans sa paume droite.
Le journal Valmy
Interview à la BBC, de Paul Simon par Jean Oberlé, 3 février 1942.
In Les Voix de la Liberté, Documentation Française, 1975.
Pourquoi avez-vous choisi ce titre ?
P. Simon : C’est parce que la bataille de Valmy est la première de la Révolution où les Français aient repoussé les Prussiens. C’est pour cela aussi que notre petit journal portait à côté du titre la devise : « Un seul ennemi, l’envahisseur »
J. Oberlé : Et comment fabriquiez-vous votre journal ?
P. Simon : ça n’était pas commode. Le premier numéro parut en janvier 41. Nous l’avons imprimé avec une imprimerie d’enfant. Cela nous prit un mois pour imprimer 50 exemplaires. Chaque exemplaire se composait d’une simple feuille de papier, imprimée recto et verso.
Raymond Burgard, chevalier de la République
(Gérard Poiron / 22) – http://www.paris15histoire.com
Dès l’été 1940, Raymond Burgard réagit contre l’envahisseur. Il couvre les murs des casernes allemandes d’inscriptions « L’ennemi est l’occupant », « Vive de Gaulle ».
Il est né à Troyes en 1892 de parents alsaciens qui ont émigré après 1871 pour que leurs enfants naissent Français. Agrégé de grammaire, poète, philosophe, humaniste, cet intellectuel fait partie, avant la guerre, du Mouvement catholique de gauche « Jeune République ». Jusqu’à son arrestation en avril 1942 par les Allemands, il se dépense sans compter. Le 20 septembre 1940, il fonde avec quatre amis le groupe de Résistance Valmy ; ils rédigent des tracts et des papillons, en français et en allemand. Ils éditent également un des premiers journaux de la Résistance, tiré d’abord à 500 exemplaires avec une petite imprimerie d’enfant, puis jusqu’à 10.000 exemplaires dans une imprimerie clandestine. Le 11 mai 1941, une manifestation est organisée devant la statue de Jeanne d’Arc par le mouvement Valmy ; Raymond Burgard est le premier à entonner la Marseillaise reprise par tous les manifestants. Il est jugé en Allemagne et décapité à la hache dans la prison de Cologne le 15 juin 1944. Son nom figure au Panthéon sur le Mémorial des écrivains morts à la guerre.