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2018 : une réflexion sur scoutisme et intégration


Une expérience d’intégration de jeunes sourds

dans un village international d’enfants « copain du monde »

Christian Hogard, responsable du groupe E.E.D.F. de Loon-Plage

 

Le village international des enfants « copain du monde »  a accueilli des jeunes sourds et malentendants de 2014 à 2016. Cette expérience s’est avérée plutôt bonne et l’intégration de ces jeunes fut, à n’en pas douter, une réussite. Bon nombre d’entre eux ont d’ailleurs gardé le contact avec nous.

Le groupe EEDF de l’Institut national de jeunes sourds de Paris et l’association Loisirs éducatifs de jeunes sourds avaient beaucoup facilité le travail, ce qui fut très important pour le groupe EEDF de Loon-Plage organisateur des séjours.

Cette expérience, avec des jeunes que nous ne connaissions pas et qui, dispersés, venaient  de plusieurs régions de France, aurait dû et aurait pu durer encore longtemps, mais les circonstances du fonctionnement de nos associations en ont décidé autrement.

Durant le séjour, ces jeunes handicapés ont toujours montré beaucoup de compréhension et les relations ont toujours été bonnes, avec l’équipe d’animation et la direction ; nous avions, d’un commun accord, décidé qu’il n’y aurait pas de régime différent entre les participants au village, d’origines très variées – enfants réfugiés sahraouis et de camps de réfugiés d’Algérie, enfants d’autres pays, de France et du monde.

Néanmoins, de par certaines habitudes quelque peu « budgétivores »  de la part des accompagnateurs des jeunes sourds, il a fallu, plusieurs fois, rediscuter les programmes d’activités, nos amis ayant un peu de mal à comprendre que, dans le scoutisme, nous organisons nos propres animations (sans faire appel à des prestataires extérieurs). Un petit réajustement régla ce petit problème…

Cette expérience de rencontre entre jeunes d’origines si différentes fut bénéfique pour tous et apporta à chacun un autre regard sur ce handicap : aussi bien pendant les veillées que pendant les grands jeux, les jeunes sourds se sont totalement intégrés et ont beaucoup participé.

Sur les trois années de cette coopération, deux furent totalement bénéfiques, la dernière un peu moins. De la part des cadres, nous avons eu à supporter des remarques sur l’insuffisance d’adaptation des activités à la surdité. À la réflexion, nous avions mal choisi l’équipe d’encadrement peu préparée à ces rencontres entre jeunes d’origines et de langues différentes : voir ci-après (*) extrait de lettre de l’équipe.

Aujourd’hui, dans nos villages internationaux des enfants « copain du monde », forts de cette expérience vécue avec ces jeunes sourds et malentendants, nous intégrons des enfants handicapés venant de tous les pays invités. La preuve est faite, là encore, que cette coopération a eu des résultats positifs et il est dommage, à mes yeux, qu’elle n’ait pu se prolonger. Nous gardons de ces moments partagés des souvenirs très riches !

(*) « Nous souhaitons vous rappeler que nous ne sommes pas seulement des personnes handicapées. Nous appartenons également à une minorité linguistique et culturelle qui souhaite simplement être respectée dans ses droits. Quoique nous ayons notre mode de pensée, ce n’est pas parce qu’il est minoritaire qu’il doit être renvoyé à un statut subalterne, irrationnel et inintéressant. »