Un cas particulier : le service « sauvegarde de l’enfance » :
Après la publication de l’ordonnance de 1945 créant les tribunaux pour enfants pour « accentuer la protection éducative de l’enfance et de renoncer à l’idée de châtiment », un article d’Henri Joubrel évoque, dans le numéro du Chef d’avril 1945, le nouveau texte législatif et en tire la conclusion que le scoutisme doit être un excellent moyen d’accompagnement de cette action.
À partir de 1946, Joubrel animera le service « Sauvegarde de l’Enfance » installé au siège national des E.D.F. ; il créera un stage d’information et une association d’animateurs spécialisés, l’ANEJI, et son prolongement international. Nous lui consacrons un article pour plus de détails.
Les extensions de l’extension :
Indépendamment des prolongements « internes » par l’ouverture d’activités en dehors des structures classiques des unités (handicapés mentaux, déficients sensoriels), un certain nombre d’initiatives peuvent être considérées comme venant en complément du scoutisme d’extension défini initialement. C’est, en tout premier lieu, le cas du service « sauvegarde de l’enfance », créé et dirigé par Henri Joubrel, au niveau national. Mais c’est également le cas de certaines actions « locales » comme, à titre d’exemples :
– l’établissement de Saint-Lambert des Bois créé par Jean-Claude Ferrand, ancien responsable E.D.F., pour accueillir des « jeunes en difficulté » via une association « Vers la vie pour l’éducation des jeunes ». Nous reprenons plus loin quelques pages de l’ouvrage « De l’utopie à l’imagination créatrice, quarante ans auprès de jeunes en difficulté » de Jean-Claude Ferrand,
– la « Maison des copains de la Villette », née d’un groupe local parisien et devenue, par la suite, une association à part entière. Nous reprenons plus loin l’article que Roland Morteveille, ancien responsable du groupe Extension de l’Institut National de Jeunes Sourds, qui nous en raconte l’histoire (sur le site de notre association).
Une remarque : Roland indique que « ces jeunes ne pourraient s’intégrer à la structure, à l’esprit et aux activités traditionnelles des EEDF » ce qui supposait la création d’une entité distincte, comme pour Saint-Lambert, avec l’aide de René Duphil, responsable national E.D.F. C’est le même raisonnement qui a conduit, en 1964, à la création de l’association « Loisirs Éducatifs de Jeunes Sourds » par le groupe de l’Institut National de Jeunes Sourds de Paris, sur la suggestion de l’inspectrice de la jeunesse et avec l’accord des responsables nationaux. Notons simplement que cette association prévoyait, dans ses statuts, les liens permanents avec les EEDF et que le délégué général du Mouvement en a été le deuxième président.
Un problème récurrent : l’intégration…
Le problème de l’intégration des handicapés (de toutes origines) ne concerne pas uniquement le Mouvement, c’est un problème de société…
En ce qui concerne le scoutisme, il se pose au niveau des activités : comment « intégrer » un handicapé, physique, sensoriel ou mental, dans une unité ? Ce scoutisme doit-il proposer aux jeunes d’être « Comme les autres » ou… « avec les autres » ? De nombreuses discussions sont apparues autour de ce thème, en particulier dans les revues. Et le vocabulaire lui-même a évolué au fil du temps, l’intégration étant aujourd’hui remplacée par l’idée d’« inclusion ». Nous avons demandé à Janik Pikula de nous résumer ses propres conclusions, issues de son mémoire universitaire de Master 2, sciences de l’éducation : Scoutisme et Handicap : « Du scoutisme d’Extension au scoutisme pour tous ». Et Christian Hogard nous racontera une expérience d’intégration dans le cadre des Villages « Copain du Monde » qu’il anime.