Aventure Vacances : évolution de l’accueil :
Le secteur médico-social s’est tourné alors vers nous, association très impliquée en ce domaine au travers du scoutisme d’extension, association reconnue complémentaire de l’Éducation Nationale, comptant bon nombre d’enseignants et de travailleurs sociaux dans ses rangs.
Des séjours pionniers évoqués ce matin en 1965-1966, à St Clément, au Moulin de Lavaure, à La Couturanderie (jeunes déficients intellectuels), au Fieux (jeunes sourds), nous sommes passés à un accueil de :
– 250 participants en vacances en 1969,
– 1000 en 1979,
– 2500 en 1981,
– 5000 en 2011,
– 4000 en 2016.
Ainsi 100.000 journées vacances ont été organisées en 1995, mais plus que 70 000 en 2013, un peu moins de 50 000 actuellement.
D’un accueil de jeunes exclusivement, enfants, adolescents, nous sommes passés à un accueil également d’adultes :
Sous la pression de la demande, avec l’émergence des possibilités offertes en ce domaine, par la structuration de la prise en charge des adultes en situation de handicap, en particulier mental ou psychique, par souci de fidélisation de « nos anciens » : 2/3 des vacanciers accueillis reviennent l’année suivante… pourtant la « concurrence » ne manque pas.
D’un accueil de jeunes et d’adultes déficients intellectuels, donc avec handicap mental, un glissement s’opère vers des jeunes et adultes avec handicap psychique, troubles du comportement ; il est à noter que la loi de 2005 « loi pour l’égalité des chances, la participation, la citoyenneté des personnes handicapées » reconnaît la notion de handicap psychique à côté des notions de handicap moteur, sensoriel, mental, cognitif.
Actuellement notre accueil s’organise à partir de 3 sites, 3 services nationaux, à Caen-Colombelles, à Orléans, à Chalon-sur-Saône :
– accueil de mineurs majoritairement à Caen
– accueil d’adultes majoritairement à Orléans et Châlon.
Une forte demande, des besoins émergents, des actions s’inscrivant « bien avant l’heure » dans notre « utilité sociale » affirmée dans nos orientations nationales votées en 2016 ; mais être utile socialement, n’est-ce pas l’une des raisons d’être d’un mouvement de scoutisme laïque ?
Forte demande ? cependant, on le constate ci dessus, notre accueil en vacances a considérablement diminué sans que l’accueil au local, au sein d’unités « ordinaires » ou d’unités Défi (constituées localement autour de personnes handicapées mentales, petits groupes homogènes au niveau de l’âge et de l’autonomie, menant un projet d’année) se soit développé.
Environnement externe :
Diminution importante de l’accueil, en particulier d’adultes, accueil organisé sur un plan associatif ou par des organismes locaux ou régionaux divers, tournés le plus généralement vers des adultes de bonne autonomie.
Les vacances d’adultes en situation de handicap mental, autonomes au quotidien, sans troubles psychiques importants, sont devenues « un marché concurrentiel » malgré le cadre et la lisibilité mis en place par les pouvoirs publics.
Le financement est un frein dans de nombreux cas.
Si nous avons été il y a quelques temps le premier organisateur de « vacances adaptées » en France, à l’intention de personnes handicapées mentales ou psychiques, ce n’est plus le cas en ce qui concerne les adultes ; sans doute l’est-ce encore pour les mineurs.
Au-delà de ces causes externes, il nous faut regarder les causes internes, sur lesquelles nous pourrions avoir plus prise ; nous y reviendrons sans doute.