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2019.06 : À propos du devoir de mémoire

… et de l’assassinat de Jean Zay il y a 75 ans

 

Nous avons reçu le message suivant d’Henri-Pierre Debord :

 

« Les Amis,

Toujours besoin de se ressourcer ! Je sais pas, vous, mais moi si !

Je viens de rentrer de la cérémonie qui clôture les hommages à Jean Zay au cimetière d’Orléans.

Cette année, plus de monde que d’habitude : 4 députés, un sénateur, un président de Conseil départemental, des représentants du Préfet de région, du Conseil régional, des villes de la Métropole et un maître des cérémonies, ancien éclaireur (EDF puis EEDF) actuellement président du Cercle Jean Zay (Photo).

Il a été question d’éducation, beaucoup, et d’avenir de l’Éducation alors que l’orage pourrait approcher. Ce qui me ramène bien sûr au projet « Mémoire et construction de la paix »…

Une autre ancienne Éclaireuse était là. Nous avons pu échanger un peu.

Et j’en reparle demain à Hélène Mouchard Zay…

Henri-Pierre »

Cette manifestation à Orléans n’a pas beaucoup été présentée sur nos divers medias alors que la mémoire de ce genre de personnes et d’engagements est importante… Ce qui nous a rappelé qu’Hélène Mouchard-Zay était venue nous apporter un témoignage essentiel lors de notre « journée de la mémoire » sur le thème de la Résistance en 2013, avec une conclusion importante que nous souhaitons rappeler ici en direction de tous ceux qui, aujourd’hui, ont une mission d’éducation :

« Ainsi il faut aider les jeunes à réfléchir sur l’actualité, à s’informer, à discerner, à être en capacité de lire dans le présent ce qui est parfois invisible ou imperceptible, mais en réalité un signe avant-coureur  de ce qui peut – ou risque de – devenir le pire ; pire auquel on ne pourra plus s’opposer une fois qu’il sera advenu, car il sera trop tard.

S’adressant à leur intelligence, il faut travailler avec eux afin de leur ouvrir l’espace d’une réflexion personnelle, qui va leur faire prendre conscience qu’il est nécessaire de s’engager, dans un monde devenu de plus en plus dangereux. Que chacun, là où il est, quelle que soit sa situation, peut agir, en faisant le choix du courage plutôt que de l’indifférence, de l’engagement plutôt que de la passivité.  Que chaque geste compte. Que l’avenir sera fait de la multitude de ces engagements individuels, soit parce que, comme l’histoire nous l’enseigne, ils peuvent parfois sauver des vies, mais aussi parce qu’ils influencent les choix collectifs.

C’est la raison pour laquelle il est si important de rappeler la mémoire et l’action de ceux qui, au cours des années que nous évoquons aujourd’hui, ont accompli des gestes de résistance et de solidarité, si infimes soient-ils : il a suffi parfois d’ouvrir une porte, de cacher un enfant juif, un résistant : une vie était sauvée. Et nous avons aujourd’hui entendu de multiples exemples de ces actes, de ces gestes de simple courage, je dirais de simple humanité. C’est cela aussi qu’il faut enseigner aux jeunes.

Il faut les armer – car c’est bien d’une guerre qu’il s’agit, mais qu’on gagnera avec d’autres armes, celles de l’éducation –, en les aidant à acquérir les outils intellectuels nécessaires pour résister aux diverses propagandes, intoxications, dérives et manipulations,  ainsi que la force morale nécessaire pour s’y opposer.

C’est ainsi que cette mémoire, qui est notre bien commun, sera vivante, active, qu’elle irriguera notre présent, qu’elle l’éclairera, et qu’elle aidera les jeunes à vivre en citoyen. C’est à cela que nous devons travailler, collectivement. »