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2020.04 : Martine et Jean-François Lévy en Côte d’Ivoire

… sur les traces du groupe de Boulogne

 

 

Les Éclaireuses et Éclaireurs de France en Côte d’Ivoire

Mission de Martine et Jean-François Lévy en janvier/février 2020

Par Martine Lévy

 

Les Éclaireuses et Éclaireurs de France de Boulogne-Billancourt (EEDF-BB) ont commencé en 1986 un partenariat avec les Éclaireuses Laïques de Côte d’Ivoire (ELAICI) dans le cadre de la coopération francophone des associations de scoutisme laïque.

De 1986 à 2018 ont eu lieu 7 chantiers de coopération et chaque année, je vais en Côte d’Ivoire assurer le suivi de ces chantiers, mais aussi et surtout rencontrer des amis de si longue date, sur tout le territoire.

Jean-François m’a parfois accompagnée ; ce fut le cas en 2020.

 

LIEUX

 

Zanasso, petit village au nord de la Côte d’Ivoire à 850 kilomètres d’Abidjan, à la frontière du Mali, fut notre première destination. Il compte environ 1500 personnes.

En 1989, EEDF-BB/ELAICI ont construit une case de santé pour soins primaires rapidement devenue dispensaire.

En 2020, 31 ans plus tard, il reste encore le seul centre de vaccinations dans un rayon de 150 kilomètres couvrant à la fois le nord de la Côte d’Ivoire et le sud du Mali ; grâce à l’énergie solaire que nous avons posée en 1993. Un nouveau dispensaire avec maternité intégrée est en cours de construction (les villageois pour les murs et les services spécialisés de la médecine pour l’intérieur).

Comme l’a dit l’infirmier, dont la maison a été construite par les villageois en 1996, « les accouchements seront plus faciles à faire d’autant plus que l’électricité va arriver au village dans quelques jours ». (Elle y est à ce jour).

Mais l’important sera de convaincre les femmes d’accoucher au dispensaire ; une formation sera nécessaire ; l’infirmier est optimiste pour les jeunes femmes.

Le village compte deux salles de classe d’environ 30 élèves chacune.

Les actions menées par les villageois eux-mêmes montrent combien ils ont été motivés par la construction initiale et par l’intérêt permanent montré depuis le début, qui a en quelque sorte servi de catalyseur.

 

Korhogo :

Lycée Houphouët-Boigny ; lycée d’excellence ; le Proviseur nous a fait visiter le lycée et j’ai pu m’adresser à des élèves de troisième et terminale devant l’inscription sur le mur du Lycée : « Tous mobilisés contre les grossesses en milieu scolaire » : vous êtes les décideurs de demain et apprenez la situation dramatique des filles qui sont violées, violentées, mises enceintes et cessent leur scolarité, afin de savoir éradiquer le fléau lorsque vous serez aux affaires.

Visite du Musée Gbon Coulibaly. Waraniene village de tisserands.

 

Lopou est un autre village, situé au sud de la Côte d’Ivoire, à environ 40 kilomètres à l’Ouest d’Abidjan.

En 2007, les EEDF-BB/ELAICI ont construit pour le dispensaire du village un bâtiment devant servir à héberger les accompagnants des malades.

En 2020, grâce à son existence, et depuis 10 ans, un médecin y a installé son cabinet, ce qui est, évidemment, fondamental pour les malades.

 

Agboville est une ville située à 60 kilomètres au nord d’Abidjan.

Depuis 1992 et jusqu’à aujourd’hui, le Centre Kimou N’Guessan Faustin (CKNF) reste la plus osée et la plus belle action de partenariat des EEDF-BB et des ELAICI, 2 petites organisations sans grands moyens mais avec une grande persévérance au fil des ans. C’était à l’origine un centre de formation pour jeunes filles de la rue et d’hébergement pour jeunes filles scolarisées.

Aujourd’hui, en 2020, 28 ans plus tard, le CKNF compte 103 enfants au jardin d’enfants (créé en 2015), 40 élèves (500 environ ont été formées depuis l’ouverture en 1995), et une douzaine de jeunes filles qui sont en étude en ville.

Et aussi un groupe d’ELAICI tout nouveau de 25 filles avec lequel nous avons lancé une grande opération de ramassage des déchets, qui va prendre de l’ampleur, grâce à la générosité de la Guilde des Ambassadeurs de l’AISG.

Et le poulailler du village d’Attobrou, proche d’Agboville ! Les poules de 18 mois pondent toujours et leurs œufs font la joie des villageoises qui n’avaient jamais d’œufs frais… et du CKNF par l’argent rapporté !!

Août 2021 : Si tout se passe comme nous le voulons (financements suffisants) le CKNF devrait être terminé par un dernier chantier ; il accueillera 70 filles scolarisées leur permettant de suivre une scolarité en toute sécurité, sans risque de grossesse précoce.

Rappelons que, si une partie du financement a été assuré par les EEDF-BB et les ELAICI, rien n’aurait été possible sans les soutiens extérieurs du Ministère français des Affaires étrangères, les Guides du Canada, de Grande-Bretagne, la Guide des Ambassadeurs, et de très nombreux dons privés, personnels.

Mais surtout, et il faut insister dessus : rien n’aurait été possible sans une très grande confiance réciproque.