En effet, d’une part, notre Comité directeur, réuni le 16 mai pour recevoir communication du projet, – après lecture du rapport et examen approfondi de la situation, prenant en considération les observations émises par plusieurs de ses membres et par certains groupes de province, et n’ignorant pas enfin que le projet rencontrait de vives oppositions au sein de la Ligne d’Éducation Nationale où paraissait régner un certain désaccord, – s’arrêtait à la résolution suivante, votée à l’unanimité des membres présents, et qui fut portée à la connaissance du président de la commission mixte de fusion :
Le Comité directeur ayant pris connaissance avec le plus grand intérêt des dispositions arrêtées par la Commission mixte chargée de préparer le projet de fusion entre la Ligue d’Éducation Nationale (Éclaireurs Français) et l’Association des Éclaireurs de France, rend hommage au zèle et à l’esprit de conciliation que les commissaires ont apporté dans l’accomplissement de leur mission et les prie d’agréer tous leurs remerciements. Mais il estime que toute décision est absolument impossible tant qu’il n’a pas été statué sur les résolutions à prendre à l’égard des personnes qui ont été exclues ou qui se sont séparées de l’une ou l’autre association.
D’autre part, nous étions informés que l’Assemblée générale de la Ligue d’Éducation Nationale du 17 mai, assez troublée, n’avait pu prendre de décision nette et précise.
Puis nous apprenons successivement les démissions de MM. Le général Coupillaud, président de la Ligue d’éducation nationale, de M. le vice-amiral Bayle, vice-président depuis la fondation, de M. le général Chamain, président du comité parisien des Éclaireurs Français, de M. Jacques André, secrétaire du même comité, de M. le capitaine Fabre, conseiller technique de la Ligue d’Éducation Nationale, de MM. Duvignau de Lanneau, Martrées, Rémilly, Pitet, etc. toutes personnalités de la Ligue d’Éducation Nationale pour lesquelles nous professons la plus grande estime.
Dans ces conditions, sans réponse de la Ligue d’Éducation, et voyant se détacher d’elle ses meilleurs collaborateurs, nous nous décidâmes à abandonner l’idée de la fusion et à laisser tomber le projet.
Nous tenons à en exprimer ici nos regrets à M. le général Coupillaud et aux membres de la commission de la Ligue d’Éducation Nationale en leur adressant l’hommage de notre gratitude pour leurs efforts.