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1975.03 : Routes Nouvelles présente le deuxième volet de l’A.G. 74

… avec quelques nouvelles modifications.

L’Assemblée Générale, en deux parties (première à St Pierre des Corps, deuxième à Vincennes), avait pour objectif de donner une suite aux propositions issues de la Consultation et des Assises proposées en 1972 par Pierre François et menées à bien par l’équipe nationale animée par Claire Mollet. Il est intéressant de parcourir l’essentiel de ses conclusions, qui définissent l’orientation du Mouvement pour les années suivantes.

Parmi les thèmes retenus, certains posent des problèmes de fond nécessitant une réponse claire : engagement « politique », laïcité, sexualité, démocratie. Nous résumons ci-après les conclusions concernant engagement politique et démocratie :

 

« Politique » :

L’option retenue est claire :

« L’effort d’éducation des E.E.D.F. débouche sur la formation de militants engagés dans la cité ou la société, luttant contre tout asservissement de l’homme ou de la femme, conscients de leurs responsabilités sociales, économiques, politiques.

Le Mouvement a vocation à s’engager ou prendre position publiquement sur les problèmes de la jeunesse ou se rapportant à la jeunesse, les questions relatives à l’éducation en général, l’action culturelle et, plus simplement, chaque fois  qu’un des principes fondamentaux est remis en cause. (…) Les E.E.D.F. ont aussi vocation à s’engager ponctuellement avec des organisations politiques, philosophiques, syndicales ou autres, sur des problèmes précis. »

Il est à noter qu’un complément plus explicite n’est pas voté :

« (L’effort d’éducation) conduit à certains refus et à certains choix : refus du capitalisme, du totalitarisme, des ségrégations, des agressions. »

Mais, surtout, rejet quasi total d’une option tout aussi explicite, en sens contraire :

«  La visée et la pratique éducatives de l’Association sont incompatibles avec des prises de position politiques en face d’événements extérieurs.

Elles ne permettent pas non plus de choisir un projet de société. Elles conduisent naturellement chacun à des prises de position individuelles (politiques, syndicales, spirituelles) sans que le Mouvement soit concerné par ces choix. »

 

« Démocratie » :

Une option refusant « de tomber dans une démagogie excessive » n’est pas retenue.

Après amendements, le texte suivant est voté :

«  Substitution aux relations hiérarchiques de relations égalitaires fondées :

–   sur l’acceptation de chacun tel qu’il est et tel qu’il veut être,

–   sur la solidarité,

–   sur le droit et le devoir pour chacun de participer à l’élaboration, à la gestion et à la réalisation des entreprises communautaires et du groupe lui-même,

–   sur la réciprocité des situations entre éducateurs et éduqués. »

Cette définition a des conséquences sur le fonctionnement concret du Mouvement (nomination et/ou élection des responsables à tous niveaux).

 

Le Comité Directeur élu au cours du premier volet de l’A.G. 1974 est composé majoritairement de membres de la tendance « Collectif Après-demain » ; le bureau va mettre en place très rapidement un mode de fonctionnement présenté par le numéro précédent de la revue.

Le deuxième volet de l’A.G. va revenir sur quelques sujets importants, en particulier en ce qui concerne ce fonctionnement. Cette réorientation va provoquer la démission de Michel Capestan, président élu à la suite du premier volet, qui va être remplacé par Antoine Sassine, également membre du même collectif mais désireux de mettre fin à la querelle de tendances. Le nouveau bureau du C.D. en apportera la démonstration avec la présence de Françoise Lefèvre, seule élue de la « tendance » éliminée à St Pierre des Corps, et de Marie-Claude Winny membre du groupe « Avignon continue ».

Paradoxalement peut-être, c’est l’orientation proposée par l’équipe de Pierre François qui va s’imposer progressivement en atténuant ces querelles. Dans le même temps, une motion largement votée lors de ce deuxième volet rétablit dans des fonctions nationales Claire Mollet et Émile Gagnon qui avaient été remerciés par le bureau intermédiaire.

Très rapidement, va apparaître la nécessité de proposer au Mouvement une occasion de se retrouver et de mener ensemble une grande aventure : ce sera « Top 76 ». Èmile Gagnon ayant retrouvé sa fonction de responsable des revues, Routes Nouvelles va se donner un nouveau sous-titre avec « Cap 89 » et une formule proche de celle des années précédentes. Et la revue va (re)parler des régions et des activités…

 

75.03.01

75.03.02