Un article (en anglais) transmis par Colette Charlet
Janusz Korczak, médecin juif-polonais fut une source d’inspiration pour des membres du scoutisme polonais. Compte-tenu de l’Histoire de ce pays, je n’aurais pas imaginé que des membres des ZHP aient été marqués par les idées de Korczak, qui lui-même le fut par Baden Powell.
En effet, ce médecin responsable d’une maison d’enfants le plus souvent orphelins et intervenant sur des quartiers où sévissait la misère, organisait chaque année, durant l’été des camps/colonies de vacances d’initiation à la nature, aux activités d’expression de toutes sortes permettant aux jeunes de s’ouvrir au monde et en toute amitié (cf. « Les colonies de vacances », Janusz Korczak).
Membre de l’Association Korczak Internationale, j’appris que celle-ci participait à des camps d’été internationaux appelés « Korczakowo », en coopération avec des groupes ZHP et en hommage à Korczak exterminé à Treblinka le 5 Août 1942. Ayant effectué plusieurs séjours en Pologne, grâce aux EEDF, cette initiative me touche particulièrement. C’est pourquoi, je décide de me rendre à ce camp d’été « Korczakowo », découvrir ses enjeux.
C’est ainsi que je fis la connaissance de Jerzy Zgodinski qui est un des responsables ZHP et co-organisateur avec l’Association Korczak. Celui-ci a lui-même été « illuminé » par les idées de Korczak dans le champ éducatif, surtout auprès des jeunes adolescents. Il trouva des réponses à : comment construire l’autogestion, penser par soi-même, développer des activités dans la champ culturel, permettre la libre expression par un journal, un autre rapport à l’environnement, la culture de paix et de la non-violence, rappeler ceux et celles qui ont marqué l’Histoire par des hommages, comme celui du 5 Août. Tout au long de ces séjours, j’ai pu constater que cette source d’inspiration mutuelle continuait à couler !
Je n’ai pu m’empêcher de faire des liens avec ce que j’avais vécu avec les EEDF. Ce qui me frappa tout particulièrement fut la qualité des veillées et ateliers (concerts, théâtre, danse, arts plastiques, rapport à l’environnement…), l’implication des anciens comme Jerzy Zgodzinski. S’exprimait la nécessité de faire face à la haine destructrice et faire jaillir des lueurs d’humanité, le développement d’instances démocratiques.
Je trouvais ainsi des réponses aux questions que je me posais quant à mon histoire familiale maternelle, qui fut native de Varsovie. C’est pourquoi ma mère décida que le scoutisme des EEDF permettrait de devenir des citoyens conscients, pour transformer des situations d’injustice et d’atteinte aux libertés. Bien des années après sa mort, alors que j’étais adolescente et grâce à ces séjours en Pologne, je pus enfin connaître ce qu’avaient vécu ceux et celles qui avaient survécu, à ce monde disparu et dont ma famille portait la souffrance.
Colette Charlet