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1922 et la suite : « le Chef » raconte le Mouvement et apporte de précieux conseils…

 

1922 et la suite : le Chef raconte le Mouvement et apporte de précieux conseils…

 

Les archives du Mouvement réunies au PAJEP permettent de se promener dans les collections de revues donc certaines ont presque disparu de la circulation. Il n’est évidemment pas question de les reproduire en totalité ici mais il nous a semblé utile d’en proposer un résumé et d’en reprendre quelques pages plus en détail.

« Le Chef » apparaît, comme « Bulletin des Chefs Éclaireurs de France », début 1922. La revue conservera ce nom, sous des formes diverses, jusque dans les années 50. Elle présentera surtout trois types d’informations :

  • des éléments de formation à destination des jeunes responsables, souvent sous forme de transmission d’expériences,
  • des comptes rendus d’activités, de terrain ou des organes de direction de la fédération,
  • des échanges de réflexions, quelquefois sous forme de tribunes libres.

L’exploration des numéros parus dans les années 20 est intéressante à plusieurs titres, car elle met en évidence, à la fois, les particularités de la fédération « ouverte à tous » par rapport aux deux autres d’inspiration religieuse, et son lien à la communauté scoute, par exemple à l’occasion d’une simplification de la loi scoute.

Au cours de ces années, la branche « verte » reste dominante, avec un début d’évolution, mais la revue donne aussi une place importante à la branche Louveteaux et commence à évoquer les « Rovers ». La lecture permet également de prendre conscience du vocabulaire : pour les Louveteaux, les responsables sont dénommés « Louvetiers », le terme de « cheftaines » n’apparaît pas encore…

La formation représente l’essentiel des apports, souvent sous forme de conseils ou de « palabres du grand sachem » : « Pour grandir », il faut… avoir de l’allure, ne pas « mettre la charrue avant les bœufs », « rendre le sorties attrayantes », associer scoutisme et sports, être optimiste, assurer un rôle « moral et social » et, pour ce faire, acquérir toute une série de compétences en même temps qu’une bonne capacité d’innovation. Les « programmes d’activité scoute » qui en résultent sont présentés avec un ensemble de directives qui vont accompagner cette mise en œuvre, et des « examens » permettent d’en contrôler la progression. Une place importante est également accordée à la « responsabilité civile et morale des comités locaux ou chefs de troupe ». 

Début 1923, un rapport présenté au congrès de Clermont-Ferrand insiste sur la préparation à la vie sociale et au service social pour « prolonger l’éducation scoute » parce que « les garçons l’attendent » et « la société l’exige ». L’esprit et les méthodes du scoutisme permettent de répondre à ce double besoin en aboutissant à un « programme de service social » destiné à « orienter l’activité pratique des aînés ».  Un petit article salue au passage la création de la Fédération Française des Éclaireuses tout en posant la question… de leur dénomination. La fin de cette même année verra l’inauguration du camp-école de Cappy salué par un très beau discours du président Bertier.

Les comptes rendus de réunions du Comité Directeur témoignent, à la fois, d’une réelle centralisation, en particulier pour les créations d’unités et les nominations de chefs, et d’une volonté de structuration géographique de la fédération. À côté de la « situation morale » qui fait le point, apparaît une préoccupation de « situation financière » qui conduit à la création d’un « comité de patronage ».

Enfin, permettons-nous de saluer l’inventivité des sachems dans l’attribution des « totems » de l’époque : les signataires des articles sont « Cœur d’Aigle Loyal », « Flèche rapide », « Cerf Agile des Côteaux Dorés », « Vieux Loup des Roches »,  « Vieux Furet des Bords de Loire », « Aigle Blanc des hautes Forêts »,  « Cœur de Loup », « Oiseau Moqueur », « Marabout Taquin », « Bouc Rêveur », « Pélican des Brumes du  Nord », « Renard Argenté », « Vieux Héron des Flandres », « Marsouin Frisé », « Renard Rouge », « Akéla à l’œil furtif », « Mangeur de miel »…

Les numéros du Chef des années 20 ont été numérisés par le réseau Baden-Powell ; ils peuvent être consultés dans leur intégralité sur : https://reseau-bp.blog4ever.com