Avec « Le Chef », parcourons l’année 1934…
« L’année nouvelle débute sous le signe de la tempête… » mais Le Chef présente un annuaire finalement assez complet malgré « l’indifférence ou la négligence de plus de cent groupes locaux » qui ont provoqué son retard… Dernière rubrique : l’Afrique Équatoriale Britannique, avec une troupe en formation à Zanzibar : s’adresser à M. le Consul de France à Zanzibar.
En février, annonce d’un changement de statuts, commenté par Pierre Kergomard dans l’ouvrage des deux Pierre. Une rectification est apportée par la suite, « l’amour de la France » remplaçant dans l’article 1er « l’amour du pays natal ». Et un article annonce le lancement de « Sur la Route, chant officiel des Routiers E.D.F. »… « Joyeux, nous irons par le monde… » (Voir dans la rubrique » Techniques, chants et jeux de ce site).
En mars, la revue revient sur une définition de « esprit et méthode » avec une proposition très structurée de François Goblot, vice-président. Le problème de la formation « morale » des garçons est évoqué une nouvelle fois « au moment où l’opinion publique se rend compte qu’il n’est pas d’autorité possible sans probité et conscience » – et le sera tout au long de l’année. Et « une tendance nouvelle, les clans spécialisés » est évoquée… avec quelques bémols.
En avril, le rapport moral donne des informations sur les effectifs du Mouvement, région par région, et aussi par niveaux « techniques » (étoiles pour les louveteaux, classes pour les éclaireurs)… Les commentaires sont plus réalistes qu’optimistes ou pessimistes et essaient de poser des questions de fond sur les encadrements. Et un article sur les anciens éclaireurs insiste sur « la nécessité d’une action commune » et l’intérêt, pour les « groupes isolés, qui existent dans tous les coins de France », de rejoindre une association officielle qui « mérite qu’on lui fasse confiance et que tous les anciens Éclaireurs lui apportent leur adhésion ».
En mai, le centre de séjour de Saint-Jorioz est présenté en « tribune libre ». Il sera suivi très bientôt par un autre centre, réservé aux louveteaux du côté d’Étretat. Et un article rappelle que « 60000 éclaireurs ont disparu » et sont recherchés par l’association d’anciens.
En juin, un article évoque l’adhésion au manifeste du « Cartel des Forces Morales et Spirituelles Françaises ».
En aout, Jean Kergomard commente « Figure du scoutisme en France, par le R.P. Maréchal, opuscule de 100 pages et cinq chapitres :
I : Au cours du Scoutisme français. Textes officiels.
II. Scoutisme et neutralité (Les Éclaireurs de France) », etc… »
Texte qui met en cause les principes de neutralité des E.D.F. et provoque une réponse dans le numéro suivant. La tribune libre ouvre une discussion sur la défense passive, l’idée de guerre et l’idée de paix.
En octobre, une grande place est donnée aux relations entre le Mouvement et l’enseignement :
– « Le Scoutisme et l’Université » est évoqué par le Directeur de l’Enseignement Secondaire,
– « Le Scoutisme à l’école » ; quelques « expériences vécues » sont présentées par F. Goblot,
– « Le levain du Scoutisme dans la pâte scolaire » résume un article de la revue des professeurs d’histoire et géographie. Auteur : Louis François.
Jean Kergomard continue ses lectures et évoque un article de l’évêque de Marseille affirmant dans Le Chef S.D.F. que « le vrai scoutisme, celui de B.P., n’est pas athée, il n’est pas laïque ou neutre… ». D’où une suite qu’il est facile d’imaginer…
Et en novembre, nous retrouvons deux activités « techniques » de clans : l’art dramatique, présenté par un clan de Paris, et la spéléologie, avec un compte rendu de camp sous terre…