La préoccupation « sociale »
Tout au long des années 20, la revue « Le chef » met en évidence une préoccupation : donner à notre scoutisme un rôle dans « la préparation à la vie sociale et au service social ». Dans un premier article, en janvier 1923, Paul Gemahling (« Marabout Taquin ») pose le problème : le scoutisme est une incomparable méthode d’éducation, « pour le développement physique et physiologique, intellectuel, esthétique et moral » du jeune garçon »… « mais cela suffit-il ? ». « C’est une décision grave à prendre : introduire dans le merveilleux ensemble du scoutisme, ensemble il est vrai toujours vivant et se modifiant, une innovation et un complément considérables ». Innovation et complément qui sont précisés et développés :
- Nécessité de prolonger l’éducation scoute…« d’abord parce que c’est nécessaire pour corriger certains défauts du scoutisme, ensuite parce que les garçons l’attendent, enfin parce que la société l’exige »
- Possibilité de le faire dans le cadre du scoutisme, dans l’esprit du scoutisme,
- Avec un programme d’action pratique, porté par des cercles d’études à prévoir dans chaque clan, travail collectif qui doit être dirigé pour étudier avec ordre : les besoins essentiels d’une société, les rouages qui les satisfont, les attitudes à avoir… L’objectif étant de « sortir plus tard un programme de service social destiné à orienter l’activité pratique des aînés ».
L’article est intéressant dans sa totalité car il aborde de nombreux aspects d’actualité dans cette époque : l’alcoolisme, les taudis, le syndicalisme, les lois, le bien public… Et il se termine par une suggestion : concrétiser cette proposition en créant, avec les autres fédérations de scoutisme, un badge de service social.
Ce thème est repris, sous diverses formes, par de nombreux articles de la revue et, en particulier, en juin 1929, par un article traitant de « la formation sociale des éclaireurs » proposé par Michel Le Bourdellès, responsable régional.