Le rassemblement de TOP 76, même s’il avait réuni dans un seul grand camp de très nombreux éclaireuses et éclaireurs, mettait au jour la disparité de nos pratiques : du défilé martial de la Région Bourgogne arrivant sur le site à l’expérimentation de groupes soixante-huitards, il fallait trouver des zones de convergences, au-delà des valeurs qui, semble-t-il, restaient partagées.
En outre, quelle que soit l’éthique mise en avant, on pouvait constater que, souvent, les démarches étaient affaires de transmission et que pour beaucoup d’entre elles, le sens n’y était plus.
Les équipes formation et pédagogie, bénévoles et salariés, commencèrent par ordonner un tableau synthétique par tranche d’âge des propositions du Scoutisme Laïque et de notre Education Populaire, des démarches, des outils, de ce qui existait, de ce qui semblait nécessaire de faire évoluer.
Ce tableau devint notre boussole : il ordonnait une cohérence, il suffisait de prioriser les chantiers.
ll suffisait… mais quel programme ! D’autant qu’il nous faudrait convaincre l’ensemble de l’Association de cette marche en avant.
Il fallut redéfinir les documents pédagogiques de référence, dépoussiérer les Cahiers du Responsable et proposer des brochures rafraîchies, …
… réviser les outils pédagogiques, le Carnet d’Aventure (que nous voulions un outil de progression et non un outil d’évaluation pour la course aux badges) et qui s’accompagna des 100 Fiches pour l’Aventure, petit mémo couvrant tous les domaines, mieux que le Manuel des Castors Juniors,…
…ainsi que la réalisation de Livres de Bord, déclinés pour chaque tranche d’âge, pour garder la trace de la progression de l’unité.
Nous dûmes réfléchir à un des piliers de la méthode scoute, la Loi et la Promesse, et poser la notion d’engagement sur les valeurs… ce ne fut pas sans débat !
Il fallut redonner du sens à des éléments tel que la Règle de vie, devenue souvent pour les jeunes une litanie de principes à réciter pour se donner bonne conscience auprès des responsables, et non un ensemble de mesures permettant à chacun de bien vivre au sein de l’unité, Règle négociable et évolutive, démocratiquement conçue lors d’un conseil.
Un autre chantier ouvrit le dossier de la notion d’Imaginaire et de Fiction ; assez rapidement des personnages spécifiques à chaque branche devinrent des repères pour les jeunes : Arsène Lutin chez les Lutins, Loustic chez les Louveteaux, rapidement rejoint par Canaille, bien avant la vague #MeToo, et Cléo pour les éclais. La proposition d’un nouvelle fiction louveteaux, alternative au Livre de la Jungle, Mission Jéito eut moins de succès (la proposition était-elle trop dogmatique ? La thématique pas assez motivante ? … )