L’assassinat d’un enseignant il y a trois ans et cette année à nouveau
Rappelé dans la presse en 2022 dans un article prémonitoire. Notre laïcité est une nécessité !
Dominique Bernard est un prof de français assassiné le 13 octibre par un terroriste islamique, comme Samuel Paty en 2020.
« Dominique Bernard. Il s’appelait Dominique Bernard. Il avait 57 ans. Il était professeur agrégé de lettres modernes et aimait l’exigence littéraire de Julien Gracq, et, qui sait, la discrétion légendaire de l’écrivain, enseignant lui aussi. Dominique Bernard a été lâchement assassiné vendredi devant son établissement d’Arras par un terroriste islamiste de 20 ans. Il est mort d’avoir eu le courage de s’être interposé pour l’empêcher de commettre ses crimes. Il est mort surtout d’avoir été un professeur. Et comme il y a trois ans, après la décapitation de Samuel Paty devant son lycée de Conflans-Sainte-Honorine par un autre terroriste islamiste, écrire ces mots, «mort d’avoir été un professeur», est tout simplement insupportable.
Il n’existe évidemment pas de victimes «supportables» du fanatisme religieux. Mais qui dit prof dit enfants, qui dit prof dit élèves. Élèves. Élever. Quels jolis mots que ceux-là, qui convoquent immédiatement celui de lumières, celles de la littérature mais aussi de la science, de l’histoire, la géographie, l’art, le sport et tous ces savoirs qui resteront toujours les meilleures armes contre l’obscurantisme et le fanatisme. Les terroristes détestent l’école, forcément, puisque c’est sur ses bancs que s’enseigne tout ce qu’ils abhorrent : la tolérance, le vivre ensemble, l’esprit critique, l’art de penser librement, l’acceptation de la différence.
Cet idéal-là est menacé. Et trop de jeunes, dont le terroriste d’Arras, n’ont rien appris de ces valeurs dans nos écoles et ont semé la mort. Mais est-ce une raison pour abdiquer ? Certainement pas. Alors oui, la décision du proviseur du lycée d’Arras de maintenir ce samedi son établissement ouvert malgré le choc, malgré la peur, est une bonne décision. Une décision évidemment difficile, et chacun, élève, enseignant, fera comme il pourra. Mais c’est une décision qui assume que la guerre contre l’obscurantisme passera, au bout du bout, toujours par l’école, les profs et leurs lumières. »