Témoignage recueilli à l’occasion de la préparation de la « journée de la mémoire du scoutisme laïque » 2023 sur le thème « Esprit et méthode »
LES ÉCLÉS AU SUBJECTIF DE L’IMPARFAIT
J’évoquerai d’abord mon parcours puis une partie théoriquement plus factuelle mais bon… Cela ne reste que des souvenirs… Car, « la mémoire est une reconstruction d’une reconstruction qui change en permanence[1]. » Et aussi, plus poétiquement, « le souvenir est création. (…) Pour évoquer le passé (…), il faut savoir rêver[2]. »
Avant-propos : des Scouts aux éclés
Petit détour pour comprendre « d’où je parle » comme on disait dans les seventies politisées.
J’ai été louveteau (même chef de meute, quelle métaphore étrange) aux Scouts de France. J’en garde de très bons souvenirs. J’ai été ravi de côtoyer de jeunes cheftaines super cool et de jouer dans les bois avec les copains. Ce rapport convivial aux adultes dans un temps de loisir était nouveau pour moi. Je me souviens des grands jeux, de la Promesse (mais quelle signification avait-elle ? Je ne sais pas mais en tout cas je me suis senti valorisé).
Puis j’ai fait une très rapide incursion aux Rangers (là encore quelle image un tantinet militaire…). Le rapport avec les chefs (oui cela a changé de sexe à mon grand regret) a été très vite rugueux. Pour tout dire ils étaient très pénibles (et moi aussi sans doute). Mon seul camp a été marqué par une explo où nous avions fait du stop et on s’est fait engueuler comme du poisson pourri au retour. J’ai quitté logiquement ces Scouts-là (je ne généralise pas) qui m’ont déplu souverainement.
Adolescent, j’ai plongé avec délice dans des pratiques éducatives et libertaires foisonnantes d’inventivité.
Mes premières expériences d’animation et mon mode de vie en furent durablement imprégnés. L’autogestion à tout-va, la mixité revendiquée, la culture de négociation portée à son pinacle, le tout baigné dans un climat anti-autoritaire – souvent contredit dans les faits ! -, autant de symptômes d’une génération qui se méfiait a priori du cadre, qu’il soit symbolique ou juridique. Ou en tout cas, qui se targuait de le tracer avec l’assentiment du plus grand nombre, dans le respect des minorités comme des majorités, quitte à réinventer ses propres règles.
J’ai été adopté professionnellement – après avoir fréquenté une de leur structure locale bénévolement pendant des années de lycée disons… ludiques – par les éclés durant une douzaine d’années. En tant qu’instituteur, j’ai été mis à disposition. Un mi-temps, associé à l’équipe nationale pour développer un secteur d’activités artistiques, l’autre sur les Yvelines et le Val-d’Oise. Puis, de 1986 à 1994, j’ai été responsable national à plein temps, m’occupant entre autres des adolescents. Auprès d’eux, j’ai compris l’ambivalence, faite d’attirance et de confrontation, des jeunes face aux adultes et à la société en général. Le public que je fréquentais dans les rassemblements et les séjours était majoritairement issu des classes moyennes, mais également celui des foyers, fermés l’été. Ce fut, pour moi, un Grand Jeu expérimental extraordinaire. J’ai pu développer, dans une très grande liberté d’action, de nombreux projets pédagogiques et des initiatives diverses. À travers la formation et les séjours, j’ai tenté de faire vivre la démocratie en multipliant les possibles : processus élaborés de négociation de règles de vie, pratique des conseils, bilans, régulations, et choix pédagogiques risqués comme les explos de 5 jours après une soigneuse préparation de leur aventure, y compris des jeunes de foyers pour qui cette liberté était miraculeuse.
J’y ai ressenti, en cours de route, le changement induit par la crise sociale, économique, culturelle. J’ai également appris « sur le tas » de nombreux aspects du métier.
Avec le recul, j’ai le sentiment d’avoir imaginé et mis en œuvre des projets favorisant l’autonomie, la découverte des potentialités, l’expression de ses choix et l’initiation à des activités de bonne facture. Avec également des ratés, des résultats inverses à ceux attendus, et parfois des conditions de réalisation peu réglementaires…
Mais revenons sur mon incursion aux éclés au Fram, groupe communautaire de Sartrouville (78) à 15 ans, dans les années 75. Nous y avons, entre autres, organisé une rencontre avec le lycée autogéré d’Oslo. Et deux Festivals durant plusieurs jours, rassemblant un large public. C’était très culotté, notamment la Fête de la Paresse un 1er mai dans une ville communiste (je vous parle d’un temps…). Nous avons entre autres fait venir le groupe Téléphone qui démarrait. Mais aussi des débats politiques, des jeux, etc. Puis une Fête du Mazout (pour protester contre les marées noires au 4e degré). Là, une soirée rock mal dosée a fait cohabiter des punks et des rockers traditionnels. Émeute dans la salle (où se trouvait Malcolm Mc Laren, manager des Sexs Pistols), baisse du rideau de fer au Théâtre de Sartrouville, dont le directeur Claude Sévenier, a logiquement gardé un souvenir mitigé de moi et du Fram. On le voit j’étais assez loin du scoutisme traditionnel (sic !). Ce qui a été le plus marquant c’est la confiance accordée par les adultes (notamment Jacques Piraud et Gérard Mallet). Je me suis confronté à de nombreuses questions en vrai (communication, billetterie, programmation, organisation, finances, etc.) à l’âge où la plupart des ados ne peuvent à peine sortir le soir.
Puis, grâce à mon aventure au Fram, j’ai participé à Bécours en 1981 dans l’équipe d’animation, un souvenir extraordinaire. À la suite de quoi Bernard Machu, Délégué Général de l’époque m’a proposé d’être membre associé à l’équipe nationale sur le secteur Expression Création. J’avais 21 ans. Signe encore une fois qu’un mouvement de jeunesse peut faire confiance à des jeunes adultes, ce qui n’est pas si commun. La moyenne d’âge des dirigeants des mouvements de jeunesse est assez sidérante. Conséquence de la professionnalisation : on y fait carrière. Il faudrait limiter les mandats, renouveler régulièrement… Pour le moins mixer âge et expériences.
Dernier point marquant : nous avons participé à la formation des permanents. Notamment avec Jean-Jacques Royet qui venait des Centres d’Entrainement aux Méthode d’ducation Active (CEMEA). Cela a été très fort, avec beaucoup de frottements car la formation en intra des permanents vient percuter les pratiques des uns et des autres. Jean-Jacques m’avait surnommé Little big man. Cela a été mon seul totem aux éclés.
Le mandat de François Daubin comme Délégué Général
François Daubin a préparé bien en amont sa candidature comme Délégué Général avec sa future équipe. Nous avons longuement et collectivement travaillé nos propositions. Cette ambition portée par un groupe et pas seulement par une seule personne me semble positive pour un mouvement pédagogique. Ce fut en tout cas pour moi une formidable aventure humaine basée sur la confiance (encore !) et l’intelligence collective. Nous avons beaucoup œuvré avec des militants en gardant cet esprit d’une co-gestion – du moins je l’espère… Ce qui est certain, c’est que l’équipe nationale a passé énormément de temps sur le terrain en visites ou création de séjours, organisation de rencontres, stages, etc. Il ne s’agissait pas seulement d’administrer le mouvement mais de vivre et de renforcer les propositions pédagogiques en grandeur nature.
Flash-back
Dans la décennie 1980, l’échelon national a développé une politique volontariste en faveur de la pédagogie du projet dans la continuité de Top 76. Le nouveau mantra : pas d’activité sans projet. Proposition quelque peu exagérée dans la vie quotidienne du responsable lambda.
Il n’empêche, cela fut mis en avant avec force.
Dans la foulée, sont nés des secteurs d’activité : Expression Création, Activités Scientifiques et Techniques, Maîtrise des Moyens de Communication, Nature et Écologie (ces deux derniers étant vivaces essentiellement lors du rassemblement de Bécours 1981 malheureusement).
Bien évidemment que de nombreuses activités ont de tout temps été proposées depuis le début de l’association par le biais de revues, fiches techniques, stages, camps-école, etc. Mais la plus-value fut la création du secteur scientifique (une première) et la nomination d’un membre associé du secteur Expression Création en 1982 (pas nouveau mais ça faisait longtemps et un geste politico-pédagogique pour l’époque). Ainsi que par la volonté politique de mettre en avant des activités de qualité. En effet le scoutisme ne se réduit pas à certaines techniques mais à la façon de faire et d’aider à chacun à progresser. Sans compter avec l’article 1 des statuts qui m’a séduit terriblement : « conscients des problèmes liés aux enjeux sociaux (…) et attachés à les résoudre. » La réalité de ce qu’on a pu faire pour aider les jeunes éclés à solutionner les problèmes sociaux est impossible à saisir. Qu’un enfant ou un jeune se confronte aux difficultés sociales et réfléchisse à des pistes de résolution, c’est génial. Mais l’apport des éclés, me semble-t-il, consiste essentiellement à former des citoyens autonomes, réfléchis, sociables et engagés, quel que soit le sujet. Pour les résolutions ça se fera ensuite sur d’autres terrains sans doute, sauf exception.
Le secteur International pour sa part a toujours été actif dans le Mouvement. À noter la Présidence du Scoutisme Français par les EEDF en 1990 à l’occasion de la Conférence Mondiale du Scoutisme à Paris avec notamment un discours du Premier ministre Michel Rocard. Ce moment rare ne symbolise-t-il pas un renouveau du Mouvement et de sa place dans la politique française, dans le rayonnement international ?
Des résistances
Avouons-le, nous avons bataillé des heures durant contre certains gestionnaires pour avoir les moyens de nos ambitions : créer des fêtes en tous genres, des séjours innovants, etc. Faire en sorte que la direction nationale des éclés soit aussi un lieu où l’on imagine les trucs les plus fous, tout en faisant du scoutisme basique (camper, faire ses repas, construire des tables…).
Autre désagrément : la réunionite. Cette maladie est commune à tout le secteur associatif, en tout cas là où j’y ai bossé. Interminables palabres à tonalité ultra-gestionnaire, ou ultra-pédagogique, ou ultra-organisationnel (parfois un mixte). On se jetait arguments et contre arguments (même si on n’y connaissait rien !) dans une qualité d’écoute limitée, ça durait des plombes… Efficacité limitée pour rester poli. Par contre, au moins dans l’équipe nationale, cela a permis de nous souder y compris dans les désaccords. Nous étions dans le même lieu à œuvrer (plus ou moins) ensemble, ce qui n’a plus été le cas dans nombre d’associations nationales au détriment sans doute d’un vrai travail collaboratif, et les éclés n’ont pas fait exception.
Le secteur Expression Création : beaucoup d’activités proposées
Nous avons réuni une équipe militante avec des personnalités pédagogiques fortes pour promouvoir le secteur à partir de 1982.
Scénographie du spectacle Les yeux rouges – Château de Séverac
Nous avons :
– organisé des stages nationaux sur le chant, l’improvisation théâtrale, les jeux de rôle, etc. L’idée étant de former des équipes de formateurs afin que cela puisse essaimer dans les régions. Une dynamique a été perceptible.
– publié le Carnet de Chants en 1989 après un long travail pour avoir les droits. Il s’agissait de réhabiliter la pratique musicale. Une K7 a été éditée. Des chants ont été proposés à tout le mouvement, ça faisait longtemps qu’on ne l’avait pas fait. Cette discipline est emblématique car elle concerne tout le monde et permet à la fois une émotion esthétique et un sentiment de groupe. Difficile d’en tirer un bilan qualitatif : a-t-on plus chanté depuis ? Je ne crois pas.
– créé des camps nationaux (essentiellement pour des Aînés) à Bécours de 1984 à 1992, en général de trois semaines. L’édition de 1986 fut mémorable. Intitulé Les Aînés marchent sur Bécours, ce séjour a rassemblé plus de 100 participants, une équipe pléthorique dont faisait partie également le Secteur Activités Scientifiques et Techniques. A été organisé dans le château de Séverac un Festival Danse et Technologie assez innovant et peu conforme à l’image qu’on peut se faire d’un mouvement de scoutisme.
Sinon de nombreux spectacles ont été créés au cours de séjours hauts en couleurs. Nous mettions en place des groupes de projet autour de la scénographie, de la technique (son et lumière) et du jeu (théâtre, danse, etc.). Nous avons aussi fait vivre des temps de conseils, de régulation. L’élaboration des règles de vie se faisait – après deux jours de cohabitation avec un minimum de contraintes non négociables – sous la forme de discussions et de votes à la majorité des deux tiers. Il a fallu batailler, notamment avec les jeunes responsables, pour se faire comprendre. Beaucoup d’inconnues pour eux : on peut laisser des ados choisir l’heure du lever ou du coucher ? Du choix de certaines activités ? Etc. Du mal aussi avec le respect du temps de silence pendant les Conseils. Nous n’avons pas à remplir le vide. Prendre la parole, donner un ressenti, ce n’est pas simple. Il faut la confiance, avoir le temps de réfléchir…
C’est aussi l’époque où nous organisions des temps d’échanges sociétaux ou existentiels (la sexualité, la mort, l’espace, la peine de mort, etc.). Pas évident avec tout le monde de proposer cela.
– organisé des Rencontres nationales à Bécours (Musique, Presse, BD, Aztèque, Bécours en Fête, etc. cela a continué ensuite jusqu’en 2006, puis sous d’autres formes depuis) qui ont rassemblé beaucoup de monde et fédéré une équipe de bénévoles importante. Ces temps forts et réguliers ont engrangé une dynamique et permis des temps conviviaux et de qualité sur le plan des activités pour les responsables. L’implication des membres de l’équipe nationale fut déterminante.
Quand je ferme les yeux, je revois un piano à queue flotter en plein champ, comme dans un film de Kusturica.
Branche Aînés : des propositions pédagogiques qui n’impriment pas
Nous avons tenté avec quelques bénévoles, dont Christine Dupuy, membre associée sur la branche, de refondre les propositions pédagogiques. Disons-le tout de suite : cela a été un échec assez cinglant.
Nous avons fait d’abord des activités nationales (nombreux camps à Bécours, la grande aventure du Jeu Navigator) puis nous avons formulé des propositions pédagogiques. Nous avons notamment organisé des Bataclans dont le premier en 1991 a réuni un grand nombre d’Aînés. Cette formule a perduré.
Les séjours des Aînés étant parfois limités en nombre dans les groupes locaux, ce fut l’occasion de créer une dynamique porteuse de sens.
Nous avons aussi participé à TREEC (Trans Europe Eclé) à Montpellier en 1993 sous l’impulsion de Patrick Volpilhac. Souvenir intense de ces centaines d’Aînés lors de moments inoubliables : une gigantesque séance de sport sur la plage, un concert rock, etc.
Pour tenter de renouveler et d’impulser une dynamique à la Branche, nous avons fait un état des lieux puis des propositions pédagogiques.
1/ La tournée des Clans en 1990 :17 visités, 1/3 des effectifs de l’époque. Les éléments essentiels :
- Les Clans existent par volonté du Groupe Local moins que par le désir des grands éclés de continuer ;
- Les Clans sont composés d’anciens éclés. Pratiquement pas d’ouverture à des extérieurs ;
- La plupart des Clans se financent par des extra-jobs ;
- Les activités sont tournées essentiellement vers la préparation du camp.
2/ Proposition pédagogique pour la branche. Nous avons édité un numéro spécial, L’Aventure Aînés, l’Agenda Aînés, outil individuel, des outils pédagogiques pour créer et démarrer un Clan. Dans les faits marquants, nous avons imaginé l’explo solidarité afin de renforcer l’engagement individuel et la Charte du Clan. Et créé un Référent de Clan en précisant ses fonctions avec une brochure sur son rôle. Il devait notamment aider le Responsable de Clan à voler de ses propres ailes. Nous avons aussi publié des synthèses d’ouvrages de psychologie (Françoise Dolto, Tony Anatrella, André Ruffiot).
Mais ces innovations n’ont pas « imprimé » dans le temps. Il est possible que les activités nationales aient pu par contre donner une dynamique à la Branche.
NAVIGATOR
L’équipe nationale, aidée par de nombreux militants bénévoles, a organisé ce grand jeu dans la plus pure tradition éclé. Outre la dimension ludique, des orientations de fond ont été proposées : les droits de l’enfant dans des lieux symboliques de la République permettant de valoriser les enfants et les jeunes présents et de réfléchir à des thématiques citoyennes, des outils de progression avec le Livre de Bord, etc.
À noter lors du rassemblement de la Courneuve (93) :
– une implication militante extraordinaire mais aussi de la quasi-totalité des permanents (cela faisait longtemps semble-t-il que cela n’était pas arrivé).
– l’accueil des Louveteaux par un éléphant (peu courant dans un camp de base…).
– La toile du chapiteau pour la soirée commune qui a vibré avec le concert d’Yves Duteil et la descente en rappel d’un cosmonaute. Le chant Allez on part on met les voiles repris par des milliers de jeunes.
– Un grand jeu pour les Aînés avec annonces par haut-parleur dans les gares parisiennes.
Voilà mon petit tour sur les années 1980 à 1994 se termine là.
Ce premier « travail » pour moi m’a marqué durablement par son côté militant, l’énergie déployée, les rencontres de personnes très inspirantes. Je suis resté 12 ans permanent, c’était largement suffisant. Je n’avais sans doute plus assez l’énergie pour me renouveler, être utile. J’ai été confronté à de nombreuses critiques – pour certaines légitimes, d’autres m’ont échappé. Je suis parti vraisemblablement avant qu’on me demande de le faire et cela aurait été logique et sain.
Il faut dire que le mode de vie du permanent de l’époque était délirant : nous avons bossé comme des dingues, sans compter le temps, les WE, les séjours, les soirées, les déplacements incessants et ce n’est pas très malin. Cela devait sans doute correspondre à mes névroses, mais il est très probable qu’à un moment donné on est moins efficace.
Le bénéfice pour le mouvement de ma petite participation ? Impossible à savoir vraiment. Je crois une recherche pédagogique (appliquée) de bonne tenue dans l’ensemble, une dynamique sur le secteur Expression Création. Mais aussi des frictions assez fortes et improductives, un travail sur les Aînés inabouti et peu réinvesti.
Il n’empêche, ces petits cailloux qu’on a semés dans la forêt luisent à mes yeux encore la nuit d’une couleur ensorcelante.
Jean-Pierre Weyland, membre associé à l’Équipe Nationale sur le Secteur Expression Création et permanent Yvelines Val-d’Oise de 1982 à 1986, puis membre de l’Équipe Nationale de 1986 à 1993 (en charge entre autres des Aînés, de Routes Nouvelles, de Navigator)
[1] Eric Kandel, A la recherche de la mémoire, Odile Jacob, 2007
[2] Francis Eustache, neuropsychologue, cité dans le Monde du 17 juillet 2008