Une cérémonie aux Invalides est prévue le 19 février
La réédition prochaine de l’ouvrage « Une jeunesse engagée » publiera les souvenirs d’Yves Meyer, ancien E.D.F. engagé dans les Résistance dès 1942.
Son parcours est présenté sur le site de l’ordre de la Libération : https://www.ordredelaliberation.fr/fr/actualites :
Décès de monsieur Yves Meyer
Publié le Jeudi 01 Février 2024
Médaillé de la Résistance française par décret du 15 octobre 1945, commandeur de la Légion d’honneur, membre de la Commission nationale de la médaille de la Résistance française, Yves Meyer est décédé le 31 janvier 2024 à l’Institution nationale des Invalides où il était pensionnaire.
Né le 18 décembre 1923 à Paris XVIe, d’origine alsacienne, Yves Meyer se trouve dans un camp scout international en Angleterre lorsque la guerre est déclarée. Il revient alors en France et la famille trouve refuge en Bretagne où Yves se met à la disposition d’agriculteurs en manque de main-d’œuvre. De retour à Paris vers la fin de l’année 1939, il trouve un emploi dans une compagnie de navigation. Après l’entrée des Allemands en Belgique puis en France, la compagnie quitte Paris pour Nantes puis pour Bordeaux où elle est dissoute. C’est à Bordeaux que la famille se retrouve au complet et décide de rejoindre Marseille où le père a de nombreuses relations. Yves retrouve un travail dans une compagnie de navigation dirigée par Pierre-Louis Dreyfus dont il devient proche.
A Marseille, entre 1940 et 1942, Yves Meyer dépose des tracts dans les boîtes aux lettres et organise des manifestations dans les cinémas lors des projections des actualités pro-allemandes. Il tente à plusieurs reprises de passer en Espagne sans succès. En 1942, il apprend que Pierre-Louis Dreyfus doit partir en Angleterre et lui demande de faire partie du voyage. C’est à ce moment que Dreyfus le met en relation avec Pierre Julitte considérant qu’Yves Meyer sera bien plus utile en France. En novembre 1942, Yves Meyer intègre le réseau mis en place par Julitte pour sa troisième mission en France. Il est alors chargé du transport des postes-radios et de la surveillance lors des émissions.
En mars 1943, après l’arrestation de Pierre Julitte, Yves Meyer est pris en charge par le mouvement Combat à Grenoble qui lui indique une filière pour rejoindre l’Espagne. Arrêté à Mont-Louis (Pyrénées-Orientales), Yves Meyer est remis à la Gestapo. Il s’évade lors de son transfert à la citadelle de Perpignan et revient à Grenoble. En juillet 1943, Yves Meyer rejoint l’Armée secrète et devient responsable du maquis d’Albiez-le-Vieux (Savoie) en septembre 1943. Il y prend en charge l’instruction militaire, la récupération d’armes et organise sabotages et embuscades. En décembre 1943, il quitte le maquis pour s’occuper de la formation militaire de mineurs espagnols. Connu de la Gestapo, Yves Meyer est arrêté à la sortie de la gare de Grenoble après avoir été reconnu dans le train. Lors d’une corvée, il parvient à s’évader à nouveau. Exfiltré de Grenoble, il rejoint Chambéry puis Paris déguisé en curé ; le réseau Acolyte avec lequel il avait des contacts lui ayant fourni des faux-papiers de séminariste.
Affecté au Service national maquis, Yves Meyer rejoint la région A (Seine-Inférieure, Nord, Pas-de-Calais, Somme) en mars 1944 où il prend les fonctions d’adjoint au chef régional du Service national maquis, le commandant de Kergaradec dit Rocher. Il est plus spécifiquement chargé des maquis et groupes-francs de la Seine-Inférieure.
Arrêté le 3 juin 1944 en compagnie du chef départemental FFI de Seine-Inférieure à la suite de l’infiltration d’un agent double, sévèrement interrogé à Rouen puis rue de Saussaies à Paris, il est emprisonné à Fresnes puis ramené à Rouen avant d’être transféré au camp de Royallieu à Compiègne.
Le 2 juillet 1944, Yves Meyer est déporté par le convoi n°7909, plus connu sous le nom de train de la mort. Les conditions du transport furent telles qu’il y eu plus de 900 morts sur 2500 déportés. Placé en quarantaine à Dachau, il est envoyé vers le camp de Neckargerach dans la vallée du Neckar, un ensemble de camps qui dépendent de Natzweiler-Struthof. Il est affecté dans une usine Daimler-Benz Mercedes, installée à l’abri dans une mine de gypse, la mine d’Ogrigheim, où les Allemands fabriquent des moteurs pour les avions Messerschmitt. Il y travaille au terrassement et subit des conditions difficiles. Puis il est transféré dans une autre mine-usine à proximité. Il doit travailler à son aménagement. Atteint par le typhus fin 1944, il est libéré par les Américains à Osterburken le 4 avril 1945 puis rapatrié en France le 21 mai. Après sa convalescence, il travaille dans le secteur de l’imprimerie et créé sa propre société qu’il gère jusqu’à sa retraite.
Article paru dans Le Figaro le 10 Février :
Un article de la rubrique « La période de la guerre » résumera son parcours dans le Mouvement à partir de ses souvenirs enrgistrés par Nelly Gibaja.