… à la famille d’Abdoulaye Sène qui vient de nous quitter
C’est avec une grande émotion que j’apprends la nouvelle du décès de notre frère Abdoulaye Séne et m’associe à la peine de sa famille.
Nous nous connaissions depuis 1968, époque où il étudiait au Cours normal de M’bour et dirigeait le Clan des routiers de l’École. Mais c’est surtout au Stage de Techniques manuelles, organisé en 1969, par la Confédération sénégalaise du Scoutisme à L’École normale William Ponty de Thies, dirigé par le Commissaire Abdoulaye Séne Hérisson, où j’étais encadreur que j’ai eu le privilège de mieux le connaître et de l’apprécier. Mon départ du bercail, ne nous a pas éloignés, nous avions gardé le contact.
Dans le cadre de mes activités professionnelles, j’ai eu à le revoir à plusieurs reprises au Kenya et dans d’autres capitales africaines ou à Paris au cours de ses séjours chez moi et quelque fois à Jambville au Château des Scouts et Guides de France.
C’est une grande perte pour nous tous, car avec lui, c’est un grand et fidèle formateur du scoutisme qui rejoint l’éternité. Au moment où il nous quitte, comment ne pas lui témoigner notre reconnaissance des années dont nous lui sommes redevables, consacrées au service du scoutisme au Sénégal, en qualité de responsable ; puis de Commissaire professionnel du Bureau mondial du scoutisme, chargé de la formation au Bureau régional africain du scoutisme, à Nairobi, au Kenya.
En cette triste circonstance, j’adresse nos plus vives condoléances à sa famille et au scoutisme sénégalais et africain.
Puisse la tente sableuse de l’éclaireur, qu’il a évoquée dans un de ses poèmes dédié en 1969 à Sanglier zélé, lui être légère. À chacun d’entre vous, nous adressons notre fraternelle sympathie.
Malick M’Baye et famille.
C’était à l’occasion d’un stage de techniques manuelles ,organisé par la Confédération sénégalaise du scoutisme à Thies,au Sénégal , en juillet 1969, qu’Abdoulaye Séne m’avait proposé en ma qualité d’instructeur et d’animateur de la veillée de disposer de son après-midi pour rédiger deux poèmes , qu’il envisageait de déclamer ce soir -là. Il jouait merveilleusement à la guitare et fit sensation. Une année plus tard, il récidiva au Camp badge de bois de Sébikotane où il fit pleurer deux compagnons de Sar Ousmane, en déclinant de nouveau le poème dédié à Sanglier zélé, ce qui me donna l’idée de l’insérer avec son accord dans la plaquette » Ousmane Thiané Sar ». D’ailleurs quelques années plus tard au jamborée mondial d’Australie, il fit sensation vêtu de son imposant grand boubou et son chapeau conique,en jouant quelques notes de guitare. Sa photo prise à cette occasion, fit la couverture d’une revue des Scouts de France :
La tombe du grand Sanglier
Dans le calme coloré du couchant
Gloussent les eaux du bleu océan.
Dans les filaos au feuillage verdissant
Bruissent les ailes brunes du vent.
Le fleuve murmurant se perd dans le lointain.
L’air est sain et la mer sans fin.
Sous la voûte grise du soir serein
Chante la nature d’une voix d’airain.
Là où le vent dans les branches pleure,
Le fleuve et la mer dans la douceur de l’heure
Étalent le linceul mélodieux de leur cœur
Sur la terre embaumée où Sanglier demeure.
Qui dans la vie ouvrit bien des chemins
Qui tout entier s’est donné aux humains
Qui nous valut de gais lendemains
Là dans la paix repose sa main.
Sur le sable mou de la plage
Glisse encore la voix mâle de ce mage
Et l’Afrique émue par son message
Sous le zéphir mêle son hommage.
Là où le fleuve et l’océan chantent en chœur
Sous les filaos à l’écho pleureur
Formant une arche à l’éternelle demeure
S’élève la tente sableuse de l’Eclaireur.
Abdoulaye Sène
Ancien Commissaire Régional à la Route à Thiès